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30 août 2012

Étienne Boulay retombe sur ses pieds

Argonauts de Toronto

TORONTO – Étienne Boulay fait toujours ce qu’il aime le plus : jouer au football. La décision des Alouettes de Montréal de le libérer lors du dernier camp d’entraînement en a surpris plusieurs, dont de nombreux partisans du maraudeur qui, si l’on se fie à Twitter, suivent maintenant les matchs de sa nouvelle équipe, les Argonauts de Toronto.
 
Après avoir patienté pendant quelques semaines afin de trouver une situation intéressante pour lui permettre de poursuivre sa carrière, Boulay a décidé d’accepter l’offre des Argonauts. Et ses deux premières semaines se sont passées à la vitesse grand V.
 
« Ça va bien. Ça va de mieux en mieux en fait. Tout est arrivé tellement rapidement quand j’ai signé ici. J’étais arrivé dans la nuit de dimanche à lundi. J’ai signé le contrat le lundi, puis j’étais sur le terrain. C’était une semaine courte pour les gars. Je pense que la pratique a duré comme 45 minutes. J’ai joué un petit peu en défensive lors de l’entraînement pour donner une pause aux gars, je n’avais aucune idée de ce qui se passait, a expliqué Boulay lorsqu’on l’a rencontré cette semaine, à Toronto.  On jouait un match le mercredi soir contre Winnipeg. J’étais habillé et sur les unités spéciales. Une semaine plus tard, c’était le match à Montréal. »
 
Fait inusité : RDI avait même déplacé un camion satellite pour couvrir son premier entraînement, un type de camion qu’on n’avait pas vu à proximité du terrain de pratique des Argos depuis l’annonce de l’arrivée de Ricky Williams il y a quelques années.
 
Retour à Montréal
 
En raison de l’affrontement contre les Als, Boulay, une figure populaire bien au-delà du football, a eu à composer avec les contraintes reliées à une douzaine de demandes d’entrevue avant même d’arriver à Montréal pendant sa semaine de préparation. Et on ne compte pas celles qui ont été refusées parce que les joueurs n’accordent pas d’entrevue les jours de match.
 
« Je suis content d’avoir joué cette partie-là, à Montréal, tôt dans le processus de transition avec ma nouvelle équipe. Comme ça, j’ai pu tourner la page et passer à autre chose rapidement. Ça n’a pas été une semaine évidente contre Montréal, parce que ça venait tout juste d’arriver. Mais bon, ça fait partie de la game. Je suis un joueur de foot, les gars sont le fun et l’équipe a été super accueillante envers moi. C’est une bonne situation pour moi. »
 
Le processus de transition qu’il évoque n’a rien de nouveau dans l’univers des sportifs professionnels, et Boulay le reconnaît d’emblée.
 
« C’est la première fois depuis mon passage avec les Jets de New York que je dois vivre ce que pratiquement tous les joueurs doivent vivre. J’ai été gras dur d’être à la maison, chez nous avec mon entourage, pendant six ans. Mais je suis content, c’est une belle expérience. Dans chaque nouveau départ, il y a quelque chose à apprendre. J’ai toujours été quelqu’un qui travaille fort, alors repartir au bas de l’échelle ne me fait pas peur,» a dit Boulay avec un regard d’acier.
 
Boulay assure que la transition se fait bien personnellement. Les Argonauts l’ont hébergé dans un hôtel à proximité de leur site d’entraînement, le temps qu’un déménagement plus organisé s’opère. Il s’est rendu à Toronto avec sa voiture, ce qui lui permet maintenant de se déplacer sans trop de contraintes. Il connaissait également la région pour y être allé plusieurs fois et y comptait des amis, comme l’ancien des Alouettes Dave Stala, maintenant des Tiger-Cats de Hamilton – avec qui il avait soupé la veille de cet entretien – et de la famille.
 
Repartir au bas de l’échelle
 
Le maraudeur évolue toujours principalement sur les unités spéciales et reconnait qu’il doit refaire ses preuves.
 
« C’est difficile, mais je m’en attendais un peu. Quand j’ai été libéré, quand tu rates un camp d’entraînement, c’est difficile d’arriver au sein d’une équipe et d’obtenir un poste de partant sans qu’un joueur se blesse. J’essaie de prendre mon mal en patience et de contribuer du mieux que je peux, selon ce qu’on me donne à faire, explique-t-il. On me donne quelques répétitions en défense lors de tous les matchs. Je dois en profiter quand ça passe et j’attends mon tour patiemment. »
 
Ça. Et cette fameuse commotion cérébrale, dont il est pleinement remis, avouant que tous avaient des craintes par rapport à son retour au jeu en raison de la nature imprévisible de ce type de blessure. Cela dit, son utilisation à Toronto est peut-être la meilleure chose qui lui soit arrivée.
 
« Je vois le positif là-dedans : ça me permet de me réinsérer dans le jeu tranquillement. Et du positif, il y en a : j’ai presque 30 ans, je joue encore au football, c’est ma passion et je suis payé pour le faire avec d’autres gars avec qui je m’entends bien. Ce n’est pas négatif, ça! »
 
Sur le Blogue de la LCF sur le Grand Club de RDS.ca

Étienne en dit un peu plus sur ce qu’il vit et ce qui s’en vient pour les Argos : la bataille de l’Ontario.