Repêchage
Tour
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11 mars 2016

Aperçu : Camp d’évaluation national 2016

TORONTO – L’heure des tests a sonné à Toronto pour les meilleurs espoirs du Canada, tous réunis au camp d’évaluation national 2016 de la LCF.

Il s’agit d’une étape cruciale dans la carrière de plusieurs joueurs universitaires. Pour certains, une sélection au prochain repêchage 2016 de la LCF, prévu en mai, leur semble assurée. Pour les autres, par contre, leur avenir repose sur les trois prochains jours, durant lesquels ils effectueront des sauts, des répétitions au développé couché, des sprints, des affrontements à un contre un et bien plus.

En passant par les résultats des camps régionaux à l’identité de la personne qui fera le plus de répétitions au test du développé couché, la LCF.ca vous offre un aperçu du camp national à Toronto pour bien comprendre ce qui s’en vient durant la fin de semaine.

 


Camps régionaux : Le chemin le plus long

La mise en place des camps régionaux en 2013 a permis aux joueurs oubliés d’obtenir une invitation pour l’étape finale, et plusieurs athlètes en ont d’ailleurs profité.

La tenue des trois camps régionaux, organisés à Edmonton, à Montréal et à Toronto, a engendré l’ajout de 17 noms à la liste de participants du camp national. Les directeurs généraux, les dépisteurs et les entraîneurs ont maintenant à leur disposition un groupe d’espoirs universitaires beaucoup plus complet.

Il faudra d’ailleurs garder à l’œil ces nouveaux venus puisque jusqu’à présent, 82 % des athlètes invités à la suite des camps régionaux ont été repêchés.

Johany Jutras/CFL

Nom Pos. Université Régional
DJ Lalama SEC Manitoba Edmonton
Alex Ogbongbemiga SEC Calgary Colts Edmonton
Boyd Richardson LD UBC Edmonton
Nicholas Termansen DD UBC Edmonton
Brennan Van Nistelrooy DD Okanagan Edmonton
Devon Stewart CA McGill Montreal
Donald Tabor CA St. Francis Xavier Montreal
Marc-Antoine Laurin SEC Ottawa Montreal
Maïko Zepeda DD Montréal Montreal
Kevin Jackson SEC Sam Houston State Toronto
Shaquille Johnson Western Toronto
Nathan O’Halloran DO Windsor Toronto
Malcolm Brown DD Western Toronto
Jamal Kett Western Toronto
Michael Kashak LD McMaster Toronto
John Biewald LD Western Toronto
Donnie Egerter LD Guelph Toronto

Voir:

» Résultats du camp d’évaluation régional d’Edmonton
» Résultats du camp d’évaluation régional de Montréal
» Résultats du camp d’évaluation régional de Toronto

 

 


Samedi : La force à l’état pur

Même si le camp national s’amorce théoriquement vendredi avec les tests médicaux et la prise des mensurations, la journée de samedi marque réellement le début des activités, avec la présentation en matinée de l’événement le plus populaire : le test du développé couché.

Ce test met à l’honneur la force brute des athlètes qui doivent pousser une barre de 225 livres le plus de fois possible. Le record de la LCF appartient au joueur de ligne offensive de l’Université Wilfrid Laurier Michael Knill, qui a effectué 47 répétitions en 2011. Personne n’a réussi à égaler ou à surpasser ce résultat depuis.

Une série d’autres activités auront également lieu samedi, soit le saut vertical et des entrevues avec les différentes équipes qui auront la chance de questionner les athlètes à huis clos.

Lorsqu’il est question du camp national, le test du développé couché demeure l’un des sujets les plus abordés, puisque la force physique constitue un élément important pour toutes les positions sur le terrain, particulièrement pour les joueurs de ligne.

DIRECT---Bench

Le CFL.ca offrira, avec l’analyste Geroy Simon, une couverture en direct du test du développé couché, qui débute à 10 h le samedi 12 mars 2016.

« Tu dois posséder une certaine puissance pour obtenir du succès en situation de protection de passe », a mentionné le directeur général des Argonauts, Jim Baker. « Ça nous donne une bonne idée à savoir si le joueur en question détient les habiletés nécessaires pour atteindre le niveau de la LCF. »

« Le test du développé couché me permet de voir si un athlète a la motivation nécessaire pour passer un nombre suffisant d’heures en gymnase. »

Barker réfère à ce moment à un joueur, dont il préservera l’anonymat, qui a fait 12 répétitions à l’occasion du Défi Est-Ouest.

« Je lui ai dit après le match que s’il ne faisait pas plus de 18 répétitions, nous n’allions même pas le considérer comme un choix potentiel. »

L’an dernier, Byron Archambault est venu bien prêt de battre le record de Knill. Il a par contre effectué 41 répétitions au test du développé couché, établissant tout de même une nouvelle marque pour les secondeurs. Cette année, tout porte à croire que ce record tiendra toujours à la fin de la semaine, mais le joueur de ligne offensive de l’Université Laval Philippe Gagnon demeure l’homme à battre.

Selon Justin Dunk du CFL.ca, Gagnon est l’un des joueurs à surveiller lors de ce test, lui qui a réussi un total de 35 répétitions au Défi Est-Ouest 2015.

 


Dimanche : Tout en vitesse

Si samedi est marqué par le développé couché, la journée de dimanche tourne autour du sprint de 40 verges – une évaluation qui permet de constater qui est le plus rapide et qui est le plus lent. Si le camp national se concentre sur les qualités athlétiques, et plusieurs vous le confirmeront, une course en ligne droite devrait être considérée comme l’une des épreuves les plus importantes.

Mais est-ce que ce sprint de quatre à cinq secondes peut changer l’avenir d’un espoir?

« Le 40 verges demeure déterminant pour les receveurs et les demis défensifs », indique Barker. « Tu dois présenter des chiffres respectables si tu veux prouver que tu peux couvrir un receveur jusqu’au fond du terrain. »

« Si un athlète court la distance en 4,7 ou 4,8 secondes, il peut peut-être jouer comme maraudeur, ou faire d’autres choses, mais il ne pourra pas être utilisé dans des situations de couverture homme à homme. »

« Tu ne peux pas apprendre à un joueur à courir plus vite. »

Anthony Houle/CFL

Même si Shaquille Johnson a couru le 40 verges en 4,39 ce jeudi au camp régional de Toronto, le favori demeure le receveur originaire de la Ville Reine Mike Jones. Selon Dunk, un dépisteur a dit à son propos : « Un des Canadiens les plus rapides que j’ai eu la chance de voir. On dirait qu’il s’envole. »

Le CFL.ca offrira, avec les analystes invités Duane Forde et Jim Baker, une couverture en direct du sprint sur 40 verges, qui débutera à 8 h le dimanche 13 mars 2016.

Aucun record dans ce test ne semble perdurer, et le camp de l’an dernier démontre toute la validité de ce point. Shaquille Murray-Lawrence a battu la marque, enregistrée électroniquement et établie il y a trois ans, avec un temps de 4,41. Il surpassait du même coup le résultat de Shamawd Chambers obtenu en 2012, qui avait arrêté le chronomètre à 4,42.

Par contre, lors du même après-midi, en 2015, le demi défensif Tevaughn Campbell a établi un nouveau record, avec un temps de 4,36. Il s’agissait évidemment du meilleur temps calculé électroniquement de l’histoire et du deuxième plus rapide en général, tout juste derrière le résultat de Steven Turner qui a fait un temps de 4,31 en 2010.

Est-ce que cette marque sera abaissée cette année? Seul le temps nous permettra de répondre à cette question, mais, pour l’instant, Jones et Johnson semblent les meilleurs candidats pour battre la marque de Campbell.

Alors que tous les yeux seront rivés sur le sprint sur 40 verges, il faudra tout de même garder un œil sur les autres activités, tel que le test du changement de direction. Le saut horizontal met à l’épreuve l’impulsion des joueurs, et chaque portion de 10 verges des sprints sera chronométrée, ce qui permet entre autres d’analyser les départs des joueurs de ligne.

 


Les clés du succès

Vitesse, force, agilité et explosion – tous les attributs recherchés par les directeurs généraux et les dépisteurs au courant de la fin de semaine. Mais, au bout du compte, qu’est-ce qui représente un camp réussi pour les joueurs participants?

Les athlètes veulent avant tout prouver qu’ils sont athlétiques. Et pour le maraudeur des Argonauts de Toronto Jermaine Gabriel, le tout commence avec quelque chose qui ne peut être enseigné.

« Tu dois leur montrer que tu sais courir », affirme Gabriel. « Tout le monde parle du football comme d’un sport pour les plus physiques, mais cette perception change de plus en plus. La vitesse joue un rôle primordial dorénavant. Je dis souvent aux gars qu’ils doivent courir vite. »

« Tu peux devenir plus fort physiquement lorsque tu atteins la LCF, et les entraîneurs vont t’en apprendre beaucoup, mais il est difficile d’enseigner la vitesse. Entraîne-toi comme il se doit, travaille fort immédiatement, assure-toi qu’ils en aient la preuve et ils n’auront d’autre choix que d’y aller avec toi à partir du moment où ils vont constater que tu sais courir. »

Adam Gagnon/CFL

Le secondeur des Alouettes de Montréal, Chris Ackie, a réussi à monter les échelons pour être repêché au quatrième rang lors du premier tour en 2015, ce qu’il attribue à ses qualités athlétiques et sa polyvalence.

Même si Ackie a prouvé qu’il peut jouer à plusieurs positions et qu’il a dominé dans la partie des tests (il a battu un record au saut horizontal), au final, il croit que ce sont ses confrontations à un contre un qui lui ont permis de se démarquer.

« C’est du football à l’état pur », a expliqué Ackie, qui s’est préparé pour le camp national en regardant des séquences vidéo de joueurs qu’il allait affronter tels que Nic Demski et Lemar Durant.

« Pour les affrontements à un contre un, tu dois avoir une bonne technique », a renchéri Ackie. « Je connaissais ceux qui allaient se présenter devant moi. J’avais visionné des vidéos sur eux, donc je savais pertinemment comment ils se déplaçaient et comment j’allais pouvoir les contrer. »

« Lors des un contre un, tu dois être confiant et appliquer à la perfection ce qu’on t’a enseigné. Tu ne dois pas être nerveux. Si tu te fais battre une première fois, tu ne peux pas laisser les autres joueurs rentrer dans ta tête – tu dois te calmer et te dire qu’il y a encore des occasions pour te reprendre. »

Les prouesses athlétiques d’Ackie représentaient un bon atout, mais sa préparation et son obsession du détail lui ont permis de se distancer du peloton.

Et pour le sixième choix au repêchage, Nic Demski, tout repose sur ce même élément qui ne s’apprend pas : la vitesse.

« Ce que je voulais avant tout démontrer, c’est ma rapidité », a indiqué Demski. « Que ce soit lors du sprint sur 40 verges ou dans les confrontations à un contre un, mon but était de prouver que je courais vite. »