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12 mars 2016

Camp d’évaluation : Plus que des tests physiques

Johany Jutras/LCF.ca

TORONTO – Au courant des trois jours au cours desquels se déroule le camp d’évaluation de la Ligue canadienne de football, les joueurs troquent à l’occasion leurs vêtements de sport pour de plus beaux habits. Au menu, des rencontres avec des dépisteurs, des entraîneurs et des directeurs généraux, qui leur concoctent des questions de tout genre.

Le LCF.ca a d’ailleurs suivi le demi défensif des Carabins de l’Université Montréal Maïko Zepeda lors de son entrevue avec les Alouettes de Montréal.

Dans un corridor de l’hôtel Park Hyatt de Toronto, le jeune homme originaire de LaSalle attend patiemment son tour. Vêtu d’une chemise ajustée et d’un pantalon noir, il aborde un air décontracté.

« J’ai eu quatre entrevues pour l’instant, il s’agit de ma dernière et j’ai hâte », indique le joueur de 5’8 et 220 livres.

L’utilisation de l’anglais pourrait poser problème, mais pour Maïko Zepeda, les entrevues représentent une opportunité de pratiquer la langue de Shakespeare.

« Il est évident que j’ai dû travailler sur cet aspect, mais je trouve que j’ai amélioré ma fluidité entre ma première entrevue et ma dernière », explique l’ancien porte-couleur des Cheetahs du Cégep Vanier.

Moment de vérité, les portes s’ouvrent et Éric Deslauriers, l’ancien receveur des Alouettes qui est dorénavant dépisteur, demande à Maïko de bien vouloir le suivre dans la salle. Il prend place dans un fauteuil et fait maintenant face aux têtes dirigeantes de l’organisation montréalaise.

À la demande d’Éric Deslauriers, le demi défensif raconte son histoire personnelle dès le départ.

« Je viens d’une famille de cinq enfants et j’ai deux plus grands frères », explique celui qui a participé au Défi Est-Ouest en mai dernier. « Ma mère est canadienne et mon père est originaire du Mexique, pays où mes parents se sont rencontrés. » Il ajoute d’ailleurs que son père, adepte de football, lui a transmis sa passion pour ce sport.

Éric Deslauriers aborde ensuite la fameuse question des forces et des faiblesses.

« J’ai beaucoup d’acharnement. Lorsque j’ai quelque chose en tête, j’aime ça l’accomplir », répond alors le gagnant d’une coupe Vanier en 2014. « J’ai peut-être plus de difficulté sur le plan social, du point de vue des interactions avec les gens. »

En ce qui a trait au football, le demi défensif mentionne qu’il se démarque par sa ténacité sur le terrain, mais qu’il doit améliorer ses couvertures en situation défensive d’homme à homme, particulièrement lorsqu’il entame un jeu à sept ou huit verges du receveur.

Les cinq membres de l’organisation des Alouettes l’écoutent avec une oreille attentive. Les conversations se déroulent en français tout comme en anglais, situation propre à l’équipe montréalaise. L’entraîneur-chef et directeur général Jim Popp poursuit ensuite la discussion sur les études du joueur.

« Je fais présentement un certificat en relations industrielles et il me reste probablement un an et demi, au maximum, avant d’obtenir mon diplôme », explique celui qui a dominé son équipe en 2015 avec 34,5 plaqués.

De retour aux questions sur le football, Zepada est appelé à parler de ses couvertures défensives préférées. « J’aime jouer dans un système de zone et j’adore particulièrement les situations de blitz », affirme Maïko.

Les moments plus sérieux font place de temps à autre à des éclats de rire autant de la part du joueur que du personnel des Alouettes. À la fin de l’entrevue, tout le monde s’échange une poignée de main et Éric Deslauriers raccompagne Maïko Zepeda à l’extérieur de la chambre.

« C’est un soulagement, à partir de maintenant, je vais pouvoir me reposer et me concentrer sur les tests physiques », mentionne à sa sortie le demi défensif.

Cette entrevue avec les Alouettes de Montréal avait une valeur spéciale, mais au bout du compte, il espère simplement que les cinq équipes rencontrées retiennent de lui son honnêteté.