21 avril 2016

Eskimos : L’équipe avant tout pour Danny Groulx

Johany Jutras/LCF.ca

MONTRÉAL – C’est à la suite d’un bon camp d’évaluation, en vue duquel il s’était bien préparé et pour lequel son agent et lui avaient obtenu d’excellents commentaires, que le joueur de ligne offensive Danny Groulx s’est présenté au restaurant Le Cosmos de Québec le 12 mai 2015 dans le cadre du repêchage de la Ligue canadienne de football.

Ayant rencontré chacune des neuf équipes du circuit lors du camp d’évaluation, le gaillard de six pieds six pouces et de 325 livres avait peu d’indices quant à son avenir chez les professionnels.

Plusieurs voyaient Groulx être choisi au tout premier rang de la séance de sélection, un choix appartenant au ROUGE et NOIR d’Ottawa. Outillé pour faire le saut chez les professionnels, originaire de Gatineau, capable d’évoluer à la position de bloqueur… Il semblait le candidat idéal.

Cependant, les Ottaviens ont plutôt jeté leur dévolu sur Alex Mateas, un centre de six pieds quatre pouces et de 309 livres, natif d’Ottawa, évoluant avec les Huskies de l’Université du Connecticut.

« J’espérais être sélectionné en premier, mais quand j’ai vu le ROUGE et NOIR choisir Mateas, je n’avais aucune idée du rang auquel j’allais être repêché », a indiqué l’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval.

Puis cinq autres clubs ont levé le nez sur Groulx, avant que le principal intéressé ne voie les Eskimos d’Edmonton en faire leur choix de premier tour, le septième au total du repêchage de 2015.

« J’étais vraiment content, parce qu’à la base, tout ce que je voulais, c’était d’être repêché », a confié Groulx. « Est-ce que j’aurais aimé être choisi avant? Oui. Mais est-ce que j’étais déçu? Non. Quand les Eskimos m’ont sélectionné, j’ai tout de suite su que c’était l’endroit idéal pour moi. »

« J’ai pensé à Mathieu Bertrand, qui a joué neuf ans à Edmonton avant de devenir entraîneur à l’Université Laval, et je me suis souvenu qu’il avait toujours parlé en bien des Eskimos, et qu’il avait souvent répété que le football était vraiment important à Edmonton. En partant de l’Université Laval, où le football est aussi très important, j’étais bien content, finalement, de me retrouver là-bas. »

À son arrivée avec les Eskimos, Groulx s’est dit impressionné par le jeu physique des joueurs qu’on lui demandait d’affronter.

Armé d’une bonne attitude et d’un ardent désir de s’adapter rapidement au niveau requis afin d’évoluer chez les professionnels, Groulx a finalement disputé 12 rencontres, dont trois en tant que partant, à sa première saison à Edmonton.

« En tant que recrue, si je me compare à certaines autres qui n’ont pas joué l’an dernier, alors que moi j’ai réussi à contribuer aux succès de mon équipe, je suis satisfait », a confié Groulx.

« Mais, au final, je pense que j’aurais pu en faire plus », a-t-il poursuivi. « J’ai dû surmonter beaucoup d’adversité, notamment lorsque je me suis blessé à la cheville et que j’ai dû m’absenter pendant quatre semaines. Quand tu es une recrue, tu ne peux pas vraiment te permettre de prendre trop de repos. Je voulais revenir au jeu le plus vite possible, pour montrer aux dirigeants, aux entraîneurs et à mes coéquipiers que j’étais capable de me relever. »

Après le retour au jeu de certains vétérans au sein de la ligne offensive, et à la suite de la mise sous contrat du joueur de ligne à l’attaque Matt O’Donnell le 9 septembre, Groulx a vu son temps de jeu diminué en deuxième moitié de saison l’an passé.

Les Eskimos comptant sur une équipe quasi entièrement en santé lors des éliminatoires, le Gatinois a même dû jouer le rôle de spectateur lors de la 14e conquête de la coupe Grey de la formation albertaine à l’automne dernier.

Néanmoins, ce que Groulx souhaitait avant tout, c’était de voir son équipe connaître du succès.

« C’est sûr que j’aurais aimé jouer », a-t-il avoué. « Mais, en même temps, tous les joueurs veulent jouer. Tu arrives à point de la saison où les décisions sont tellement importantes, que tu veux simplement que ton équipe performe bien, que tu sois sur le terrain ou non. »

« Notre équipe allait très bien, et il y avait des vétérans de plusieurs saisons dans la Ligue devant moi au sein de la formation », a-t-il continué. « J’aurais voulu aider l’équipe, mais les joueurs en place faisaient de l’excellent travail, et le club n’avait pas besoin de moi. Mon rôle, en tant que recrue, était d’être présent pour eux. »

Souhaitant démontrer, à sa deuxième année, qu’il a ce qu’il faut pour évoluer et pour être un joueur dominant dans la LCF, Groulx a cherché à améliorer sa condition physique au cours de l’hiver, notamment la puissance de ses jambes, de ses hanches, de son tronc et de ses épaules.

Mais quand le camp d’entraînement des Eskimos s’entamera en mai prochain, son objectif ne sera pas nécessairement d’obtenir un poste de partant : ce qu’il souhaite, d’abord, c’est d’aider son équipe, de quelque façon que ce soit.

« Je veux me présenter au camp et faire tout en mon possible pour donner un coup de main à l’équipe », a expliqué Groulx. « Oui, j’aimerais jouer, et oui, j’aimerais être partant, mais je veux avant tout me présenter avec l’attitude de vouloir aider l’équipe. Il s’agira d’une année importante pour moi, mais je contrôle seulement ce que je peux contrôler. »

Depuis le dernier match des Eskimos en 2015, le 29 novembre dernier à Winnipeg, le visage du personnel d’entraîneurs des champions en titre de la Coupe Grey a complètement changé.

Et bien qu’il soit déçu du départ de Chris Jones – désormais vice-président aux opérations football, directeur général et entraîneur-chef des Roughriders de la Saskatchewan, Groulx voit d’un très bon œil l’arrivée de l’entraîneur-chef Jason Maas et de ses adjoints à Edmonton.

« Cette année, avec une année d’expérience dans la LCF derrière la cravate, j’aurai la chance de prouver à tous mes nouveaux entraîneurs que je suis meilleur que le Danny Groulx de l’an dernier », a souligné le jeune homme de 26 ans.

« J’ai parlé à Jason Mass, et il me semble une très bonne personne. Il est très fier d’avoir joué à Edmonton au cours de sa carrière, et il a de bons plans pour l’équipe. J’ai très hâte de travailler avec lui, et j’ai hâte de voir de quoi aura l’air notre équipe cette année. »