28 avril 2016

Alouettes : Chaque chose en son temps pour Coady

Rogerio Barbosa/MontrealAlouettes.com

MONTRÉAL – C’est avec surprise que le maraudeur Anthony Coady a appris l’an dernier qu’il allait devoir participer à un camp d’évaluation régional afin de mériter une invitation pour l’événement national de la Ligue canadienne de football (LCF) en mars 2015.

Auteur d’une campagne de 20 plaqués et d’une interception avec les éventuels champions de la Coupe Vanier, les Carabins de l’Université de Montréal, en 2014, le Montréalais ne comprenait pas très bien la décision de la LCF.

« Au début, j’étais déçu, puisque je croyais que mon parcours universitaire m’aurait permis d’être invité directement au camp national », a confié Coady lors d’une entrevue avec le LCF.ca.

En dépit d’une blessure à l’épaule subie dans la victoire des bleus en finale du championnat de football universitaire canadien dont il n’était pas entièrement rétabli, le jeune homme de cinq pieds dix pouces et de 190 livres avait finalement choisi de prendre part au camp d’évaluation régional de Montréal.

« Je me suis présenté au camp régional, j’ai fait ce que j’avais à faire, et je suis bien content du résultat aujourd’hui », a-t-il souligné « J’étais satisfait et fier de ce que j’avais accompli. J’avais démontré que je pouvais me démarquer du lot, que j’avais beaucoup de caractère. »

Ayant rencontré quelques clubs lors du camp d’évaluation national de Toronto, et ayant reçu quelques coups de fil des équipes du circuit par la suite, Coady savait que certaines formations avaient un intérêt envers ses services en marge du repêchage de 2015.

Par contre, bien qu’il était convaincu qu’il méritait d’être sélectionné, l’ancien des Spartiates du Vieux-Montréal était conscient que son avenir chez les professionnels était loin d’être assuré.

Le 12 mai 2015, dans un salon du CEPSUM de l’Université de Montréal, Coady a finalement eu une meilleure idée de ce que l’avenir lui réservait : avec leur choix de septième tour, le cinquante-septième au total de la séance de repêchage, les Alouettes de Montréal ont mis la main sur le joueur défensif de la Coupe Vanier de 2014.

« Ç’a été une longue soirée », se souvient Coady. « Plus la soirée avançait, plus je regardais intensément l’écran. Quand les Alouettes m’ont sélectionné, j’étais soulagé. C’était un rêve qui devenait réalité, et le plan que je m’étais fixé se réalisait. Je voulais rester à Montréal, près de mes amis et de ma famille, alors c’est sûr que c’était l’idéal. »

« C’était un rêve qui devenait réalité, et le plan que je m’étais fixé se réalisait. »

Coady a amorcé sa première saison chez les professionnels avec l’équipe d’entraînement des Alouettes. Après sept semaines, sa décision était prise. Cependant, au moment où il pensait retourner jouer une cinquième et dernière campagne avec les Carabins, son nom a été inscrit au sein de la formation partante des Montréalais.

La recrue a finalement pris part à 12 rencontres l’an dernier, réussissant cinq plaqués défensifs, et six autres sur les unités spéciales. Une saison somme toute satisfaisante aux yeux du principal intéressé, vu les circonstances.

« J’ai démontré que je pouvais avoir un impact sur les unités spéciales, et j’ai montré aux entraîneurs qu’ils pouvaient me faire confiance », a indiqué Coady. « Même si je ne suis pas le joueur le plus impressionnant physiquement, je connais le sport, et je sais comment tirer profit de mes attributs. »

Au-delà de la période d’adaptation dont il a eu besoin entre les niveaux universitaire et professionnel – une transition qui s’est effectuée moins rapidement qu’il ne l’aurait espéré, Coady a effectué son apprentissage le plus important l’hiver dernier.

« À la fin de la saison, les entraîneurs m’ont demandé d’être patient, ce qui m’a beaucoup fâché sur le coup », a confié Coady. « Mais aujourd’hui, je vois que c’était loin d’être un mauvais conseil. »

« Au début de la saison morte, j’ai tout voulu améliorer », a-t-il poursuivi. « Par contre, j’ai tellement voulu en faire beaucoup rapidement, que je me suis brûlé à l’entraînement. C’est donc quelque chose dont je compte me souvenir : comment bien gérer ma saison morte pour arriver au camp d’entraînement en pleine forme et prêt à repartir à neuf. »

« Chaque fois que je joue en défense, ça alimente la fougue à l’intérieur de moi. »

En 2016, Coady espère reprendre là où il a laissé en fin de saison l’an passé. À moins que Marc-Olivier Brouillette ne subisse une blessure, l’ancien Carabin devra probablement se contenter d’un rôle de substitut, du moins en défense, au cours de sa deuxième saison avec les Alouettes.

Par contre, pour celui qui prône aujourd’hui la patience, sans néanmoins être passif, l’important est d’arriver au camp d’entraînement en pleine forme, faire de son mieux et montrer que l’on peut encore lui faire confiance.

« On verra ce que la saison me réserve. Chaque fois que je joue en défense, ça alimente la fougue à l’intérieur de moi », explique Coady. « Mais j’y vais tranquillement, une étape à la fois. J’essaie de ne pas trop m’en faire, je me prépare adéquatement, pour être prêt quand on aura besoin de moi. »

« Je fais confiance à la vie. Chaque chose va arriver en son temps. »