Johany Jutras/LCF.ca
GATINEAU – Après une longue saison de 20 semaines, c’est maintenant le temps de passer aux choses sérieuses pour six formations qui ont la coupe Grey dans leur mire.
Pendant ce temps, trois autres équipes, les Alouettes de Montréal, les Argonauts de Toronto et les Roughriders de la Saskatchewan, pensent déjà à l’an prochain.
Bien qu’il s’agisse d’une déception pour ces trois clubs, c’est également une occasion de se regarder dans le miroir, pour éviter d’être dans la même position dans un an.
Voyons un peu comment ils peuvent y arriver.
Jim Popp ne sera pas de retour avec les Alouettes en 2017 (Johany Jutras/LCF.ca)
Alouettes : un peu de stabilité s’il vous plaît!
Probablement l’équipe exclue étant la plus optimiste en vue de la prochaine saison. Oui, la dernière campagne fut éprouvante dans la métropole québécoise, même que l’on croyait que l’équipe se dirigeait vers un mur à la mi-saison.
Le changement au poste d’entraîneur-chef survenu avec six matchs à jouer aura été la bonne chose à faire. Et avec une fiche de quatre victoires et deux défaites, on peut se demander si ce ne sont pas les Alouettes qui auraient pu se retrouver dans les éliminatoires à la place des Tiger-Cats si Jacques Chapdelaine avait eu un peu plus de temps.
Montréal devra commencer en embauchant un nouveau directeur général à la suite du départ de Jim Popp. Ce ne sera pas facile, mais l’organisation avait besoin de procéder à des changements après quelques années où son développement était au ralenti.
Dans cette mesure, le nouvel homme en place devra fortement considérer la possibilité de garder Jacques Chapdelaine comme entraîneur-chef des Alouettes. En prenant le contrôle de l’attaque montréalaise, l’entraîneur a trouvé le moyen de faire beaucoup avec peu, tout en laissant sa marque sur l’équipe. Si la direction opte pour ce choix, elle devra toutefois être patiente pour lui laisser le temps de faire une équipe à son image.
Il faudra aussi trouver une certaine stabilité au poste de quart-arrière. Est-ce que Vernon Adams Jr. est prêt? Si la réponse est oui, il devra être mieux entouré, et on devra aussi lui faire confiance. Si la réponse est non, est-ce que les Moineaux peuvent se tourner vers le marché des joueurs autonomes pour trouver une solution à court terme? Un Darian Durant, par exemple?
La ligne offensive devra aussi faire mieux. Les quarts montréalais ont été victimes de 64 sacs en 2016 : c’est beaucoup trop pour espérer l’emporter sur une base régulière.
Ricky Ray a-t-il joué sa dernière partie dans l’uniforme des Argonauts, voire dans la LCF? (LCF.ca)
Argonauts : vers la reconstruction?
Par où commencer?
C’est probablement ce que la direction des Argos se demande présentement. La saison de la renaissance tant espérée ne s’est jamais concrétisée à Toronto, alors qu’il faut bien plus qu’un nouveau stade pour reconstruire un club de football.
Et cette reconstruction commence avec l’attaque. Les Argos ont eu une des pires attaques aériennes cette saison. Imaginez, les Argonauts ont causé 51 revirements en attaque cette saison… 51!
La situation des quarts est chaotique. Toronto ne peut plus se fier sur la santé de Ricky Ray qui est en fin de carrière, l’acquisition de Drew Willy n’a rien donné jusqu’à maintenant, et Dan Lefevour et Logan Kilgore n’ont pas été convaincants lorsqu’ils ont été appelés à tenir la barre.
Le groupe de receveurs est à reconstruire au complet. Ce n’est jamais une bonne indication quand celui qui a attrapé le ballon le plus souvent est ton demi à l’attaque partant.
Et que dire de la défense qui vient d’accorder 568 points en 18 rencontres, le plus haut total de la LCF. À ce chapitre, la direction devra trouver de nouveaux joueurs pour améliorer ce côté du ballon, parce que le personnel actuellement en place ne fait tout simplement pas le travail.
Chris Jones n’a pas été tendre envers son club lors du bilan de saison des Roughriders (LCF.ca)
Roughriders : la progression dans la continuité
Chris Jones l’a dit dans son bilan de saison cette semaine : il ne peut pas donner une note plus élevée que « F » à son équipe pour la dernière année.
La pire attaque de la Ligue, de gros problèmes sur la ligne offensive, et un front défensif qui manque assurément de mordant, lui qui n’a réussi que 29 sacs pendant toute la saison.
Mais tout n’est pas négatif. Une séquence de quatre victoires à la fin septembre laisse présager de beaux jours en Saskatchewan. La reconstruction là-bas n’est pas terminée, mais on peut penser qu’une meilleure protection pour le quart Darian Durant aurait pu changer le déroulement de la saison.
Parlons-en de Durant : sera-t-il de retour en Saskatchewan l’an prochain? Rien n’est moins sûr.
Mais si Jones décide de laisser partir le vétéran, j’espère qu’il a un excellent plan B en tête. Si ce n’est pas le cas, les prochains étés risquent d’être longs dans les Prairies.