28 novembre 2016

Un jeu qui aurait pu aller d’un côté ou de l’autre pour Jackson

La Presse Canadienne

TORONTO – On pourrait appeler ce jeu « L’attrapé », dans la capitale nationale. Une chose est sûre, Ernest Jackson est très heureux que l’on ne l’ait pas appelé « L’échappé », ce qui aurait pu entraîner des circonstances totalement différentes.

Mais tout s’est bien terminé pour Jackson, alors qu’il a capté une passe de touché de 19 verges du quart-arrière Henry Burris en prolongation pour donner au ROUGE et NOIR les points dont il avait besoin pour la victoire – un gain de 39-33 pour remporter la 104e Coupe Grey, présentée par Shaw.

« J’ai jonglé trois fois avec le ballon », a dit Jackson en riant, quelques instants après que ses coéquipiers et lui aient soulevé la coupe Grey dans la zone des buts où il venait de réussir son attrapé à couper le souffle, un jeu à l’image d’un match de championnat qui passera à l’histoire.

Il était peu probable que Jackson échappe cette passe. Il était déjà peu croyable qu’il en ait déjà échappé une plutôt au cours de la rencontre, lui qui avait terminé la saison en n’ayant échappé aucune passe – zéro – et qui avait réussi un attrapé miraculeux en finale de l’Est pour aider le ROUGE et NOIR à vaincre les Eskimos d’Edmonton au beau milieu d’une tempête de neige.

« J’étais tellement découvert que j’ai voulu courir avant même d’avoir capté la passe », a dit Jackson. « J’ai simplement dû me concentrer après avoir jonglé une fois avec le ballon, puis j’ai jonglé avec celui-ci jusqu’à ce que j’atteigne la zone des buts. Ensuite, j’ai ressenti le meilleur sentiment de ma vie. »

Au total, Jackson, le candidat de la division Est au titre de joueur par excellence pour la saison 2016, a capté six passes pour 96 verges, menant tous les receveurs dans cette catégorie dimanche soir.

Jackson a touché une première fois au ballon, puis Burris a perdu de vue son receveur et a commencé à se demander ce qui était arrivé, après avoir vu le ballon bondir quelques fois dans les airs. Il a été stupéfait d’entendre les partisans hurler, alors que Jackson venait croiser la ligne des buts, trébuchant devant les demis défensifs Ciante Evans et Jamar Wall en marquant le majeur.

« Est-ce que ç’a fonctionné? Avons-nous marqué? », s’est demandé Burris, rhétoriquement, lors de sa conférence de presse d’après-match.

De son côté, Jackson ne savait pas vraiment comment bondissait le ballon. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il n’avait pas contrôle de ce dernier, et qu’il devait absolument y arriver, s’il ne voulait pas que le ROUGE et NOIR soit forcé d’effectuer un placement.

« Je me suis concentré sur le ballon, et je savais que je devais terminer ce jeu », a-t-il expliqué.

N’ayant échappé aucune passe au cours du calendrier régulier 2016, rappelons-le, Jackson aurait choisi un bien mauvais moment pour échapper une passe en apparence si facile à capter.

« Si le ballon avait passé entre mes mains, alors que j’étais aussi à découvert, ç’aurait été déchirant », a dit Jackson en souriant, probablement heureux de ne pas effectuer cette entrevue dans un univers parallèle, où Ottawa aurait été défait par Calgary lors de la Coupe Grey.

Comme la plupart de ses coéquipiers, Jackson était émotif en pensant à la victoire du ROUGE et NOIR, lui qui s’était entendu en tant que joueur autonome avec le club à l’hiver 2015.

« C’est un sentiment merveilleux », a-t-il dit. « J’ai persévéré et je me suis acharné, depuis mes joueurs au sein de l’équipe d’entraînement des Lions jusqu’à cette victoire de la Coupe Grey, aujourd’hui, avec mes coéquipiers. C’est merveilleux. »

Et que dire du fait que son spectaculaire attrapé aidera la ville d’Ottawa à célébrer sa première conquête de la coupe Grey en près de 40 ans?

« Ce match a assurément été incroyable », a dit Jackson. « Je n’ai jamais joué un match aussi fou, jamais de ma vie. Sauter sur le terrain et terminer le travail avec un attrapé comme celui-ci, c’est phénoménal. »

D’après un article de Don Landry publié sur le CFL.ca.