15 novembre 2012

Popp ne regrette pas le départ de Chad Owens

La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Trois ans après avoir été limité à un match avec les Alouettes, le receveur et spécialiste des retours de botté des Argonauts de Toronto Chad Owens a fait cavalier seul au chapitre des gains combinés, cette saison, avec plus de 1000 verges d’avance sur son plus proche poursuivant. Mais Jim Popp ne regrette pas d’avoir échangé, en 2010, celui qui est devenu l’une des vedettes de la ligue.

Même que le directeur général des Oiseaux se réjouit des succès de celui qui a été choisi candidat dans la section Est au titre de joueur par excellence de la LCF.

 

«Chad est un joueur fantastique et c’est pourquoi nous avons retenu les droits de négocier avec lui pendant six ans et que nous l’avons amené avec nous, a commenté Popp, jeudi, à trois jours de la finale de l’Est qui opposera son club aux Argos, dimanche, au Stade olympique. Mais une fois sur place, ça reste une question d’opportunité. À son arrivée, il n’était pas en santé, il venait de subir une déchirure ligamentaire au genou. Et ensuite, ça se résume à la compétition intra-équipe entre joueurs à l’entraînement, aux décisions des entraîneurs visant à déterminer quels sont les joueurs les plus susceptibles d’aider l’équipe à court terme…

«Il y avait alors beaucoup de profondeur au sein de notre personnel de receveurs, alors nous ne pouvions garder tout le monde, et pas tout le monde ne pouvait jouer le rôle qu’il fallait. Nous avions réservé un rôle à Chad, mais entre ce que nous avions discuté à l’automne et ce qui a transpiré au camp d’entraînement, ça ne représentait pas la meilleure opportunité pour lui, alors il fallait le retrancher ou l’échanger, tout en tenant compte du plafond salarial», a par ailleurs expliqué Popp.

«Ce qui est bien dans le cas de Chad, c’est qu’il a réussi à retrouver le niveau de performance qu’il avait avant sa blessure. Et ce n’est pas juste bien pour lui, c’est bien pour Toronto et la ligue. Et c’est formidable pour sa famille. Parce que je sais à quel point il en a bavé, ici, pour faire vivre une famille de trois enfants, tout en se contentant du salaire d’un joueur qui fait partie de la formation d’entraînement (500 $ à 800 $ par semaine).

«En tant que personne dont le travail est de découvrir des joueurs de talent, c’est très valorisant de voir des joueurs comme lui connaître du succès, même si c’est ailleurs. Oui, il y a des joueurs qui ont quitté Montréal et ont connu du succès avec d’autres équipes, mais le contraire est tout aussi vrai. Des joueurs que nous avons gardés se sont épanouis avec nous, tout comme des joueurs venus d’ailleurs ont connu leur éclosion avec nous.»

Owens se retrouvera en position de revenir hanter les Alouettes, dimanche, notamment au sein des unités spéciales. Les joueurs de l’entraîneur Marc Trestman sont toutefois confiants de pouvoir le freiner dans cet aspect du jeu, comme ils l’ont fait dans leurs deux victoires contre les Argos en saison régulière.

«On a quand même réussi à bien l’encadrer sur les retours de botté, a noté Patrick Lavoie, jeudi. On a réussi à le limiter à des petits retours, et ça va être le mot d’ordre encore en fin de semaine, au sein des unités de couverture. Il faut essayer de le retenir profondément dans son territoire.»

Owens a bien fait dans le premier match de la saison entre les Alouettes et les Argos, remporté 23-20 par ces derniers à Montréal, le 27 juillet. Les joueurs montréalais l’ont toutefois limité à moins de 20 verges par retour en moyenne sur les retours de botté d’envoi, et à moins de 10 verges par retour de botté de dégagement, dans les deux victoires qui ont suivi, le 23 septembre à Montréal (31-10) et le 14 octobre à Toronto (24-12).

Dans l’ensemble, cette saison, Owens a affiché une moyenne de 22,4 verges par retour lors des bottés d’envoi, et de 10,8 lors des bottés de dégagement.

«Chad est un joueur incroyable, il ne suffit pas de mettre un élément en application pour l’arrêter, a noté Kyries Hebert, le meneur chez les Alouettes, cette saison, au chapitre des plaqués réussis en unités spéciales, avec 28. Il va falloir un effort de l’équipe au complet. C’est la seule façon d’arrêter un joueur de cette trempe. Il faudra agir à l’unisson pour faire le travail. Il faudra respecter les consignes données par les entraîneurs et bien les exécuter.»

«Il faudra respecter nos affectations, a ajouté Lavoie. C’est parfois mieux d’éviter les trop grandes improvisations, il ne faut pas que les gars cherchent à trop en faire, sinon ça peut ouvrir des couloirs et avec un gars comme Owens, ça veut dire qu’il va vite se retrouver dans la zone des buts. Il faut le respecter et jouer notre jeu.»

À l’instar de l’attaque et de la défensive des Alouettes, les unités spéciales ont offert des prestations en dents de scie au cours de la campagne. Ce sera évidemment à éviter, dimanche, face aux Argos, a indiqué Lavoie.

«On joue généralement bien en unités spéciales, ça ne va pas si mal, c’est juste qu’on a parfois tendance à laisser passer un gros jeu ou deux pendant un match, et c’est ce qui fait mal à l’équipe. Il faudra éviter ça dimanche, a souligné celui qui a été proclamé recrue de l’année chez les Alouettes. On n’est pas une équipe qui va ramener les retours de botté tout le temps dans la zone des buts, mais il faut garder une bonne moyenne, avoir toujours de bons retours de 10 à 12 verges pour donner à l’attaque une bonne position sur le terrain. Si on réussit ça, ça va bien aller.»

Les unités spéciales pourraient offrir un bon spectacle, dimanche, estime Lavoie.

«Je parle des deux équipes de façon générale… Je pense qu’il va y avoir plusieurs feintes au sein des unités spéciales. Ça va être intéressant à voir.»