23 novembre 2012

Les joueurs de ligne des Stamps aiment l’anonymat

La Presse Canadienne

TORONTO – Kevin Glenn, Drew Tate et Jon Cornish ont eu droit aux louanges et à toute l’attention, cette saison.

Leurs joueurs de ligne? Ils se sont contentés d’un souper gratuit.

La ligne à l’attaque des Stampeders de Calgary a été l’une des plus efficaces de la LCF cette année, à un point tel qu’elle a aidé l’équipe à se rendre jusqu’au 100e match de la Coupe Grey. L’affrontement aura lieu dimanche contre les Argonauts de Toronto.

Mais si on leur demandait quel joueur ils connaissent mieux — Glenn ou Edwin Harrison II, Cornish ou Obby Khan — il ne fait aucun doute quelle réponse les partisans donneraient.

«Pour nous, à titre de joueurs de ligne à l’attaque, ce n’est pas important», a déclaré Harrison, vendredi au Centre Rogers, où Glenn et Cornish se sont entretenus avec une douzaine de journalistes chacun.

Harrison et Khan? Un ou deux journalistes chacun.

«Croyez-moi, j’adorerais qu’on me choisisse comme joueur de ligne de l’année et être un joueur-étoile, mais les gars dans notre vestiaire nous respectent, ils nous adorent, a commenté Harrison. Keon (Raymond, un demi défensif) nous dit à chaque jour que ‘Nous sommes ici à cause de vous tous, et nous ne pouvons rien faire sans vous tous’. Je crois que c’est là quelque chose qui n’a pas de prix.

«Quand tu travailles fort avec d’autres hommes à chaque jour et qu’ils savent que tu es un élément-clé de l’équipe, ce que les autres pensent n’a aucune importance.»

En bonne partie grâce à la ligne offensive, les Stampeders ont terminé à égalité au premier rang du circuit avec les Alouettes de Montréal pour les touchés marqués (15), ainsi qu’au deuxième rang pour les gains au sol (116 verges par match) et les points inscrits (29,7 par rencontre).

Les quarts Glenn et Tate ont payé le souper aux membres de la ligne à l’attaque afin de les remercier.

«Mon père était en ville à Calgary quand ils l’ont fait, et nous avons eu une très belle soirée, a indiqué Harrison. Les gars travaillent vraiment ensemble et ils veulent vraiment s’aider les uns les autres à devenir meilleurs. (Glenn et Tate) sont vraiment de bonnes personnes, ce sont de véritables professionnels. Quand tu bloques pour des gars comme eux, ça n’a aucune importance lequel des deux, parce que nous avons confiance en l’un et en l’autre.»

Cornish a connu une saison phénoménale, terminant au deuxième rang derrière le joueur des Argonauts de Toronto Chad Owens au scrutin du joueur par excellence de la LCF. Il a toutefois été proclamé joueur canadien de l’année après être devenu le premier joueur du pays depuis 1988 à mener la ligue au chapitre des gains au sol.

Les 1457 verges de Cornish ont par ailleurs réédité la marque vieille de 56 ans de Norm Kwong pour les verges au sol en une saison par un Canadien.

«Les progrès qu’ils ont fait depuis le début de la saison ont été remarquables, a dit Cornish de ses joueurs de ligne, vendredi, quelques mois après les avoir critiqués publiquement. C’est quelque chose de voir des gens évoluer d’aussi belle façon comme athlètes et comme hommes. Nous avons commencé avec une ligne qui était pas mal jeune et maintenant, j’irais à la guerre avec n’importe lequel d’entre eux. Ils ont tous bien réagi aux épreuves.

«J’espère vraiment pouvoir jouer derrière eux pendant longtemps.»

Les joueurs de la ligne offensive accordent une bonne part du crédit à leur coordonnateur, Mike Gibson. Celui-ci a su instaurer une cohésion au sein d’une unité qui a vu une bonne dizaine de joueurs y séjourner au courant de l’année.

«Il a réussi à convaincre les joueurs de ligne qu’il n’est pas important de tenir compte des exploits individuels puisqu’ils forment un tout, a affirmé Harrison. Je sais que nous sommes une équipe, mais quand notre unité va, tout va.»