18 janvier 2013

Labbé et Picard : de retour dans le gym

LCF.ca

MONTRÉAL Un peu à l’image des gens de mon entourage qui ont pris des résolutions de mise en forme pour l’année 2013, les joueurs de la LCF sont de retours à l’entraînement depuis quelques semaines afin de se préparer à la prochaine saison.

J’ai donc discuté du programme hiveral du centre des Roughriders de la Saskatchewan Dominic Picard et du secondeur des Blue Bombers de Winnipeg Pierre-Luc Labbé, deux gars reconnus pour l’importance qu’ils accordent à leur préparation physique.

Ce qui est frappant, c’est que leur approche ne diffère pas de ce qui est répété à quiconque souhaite adopter des habitudes de vie plus saines et incorporer plus d’exercice à son horaire hebdomadaire : ils ont des plans d’entraînement progressifs qui ont été établi en fonction de plusieurs objectifs précis et réalistes, l’entraînement a recours à des techniques et des activités variées et ils tiennent compte de deux éléments cruciaux pour obtenir des résultats – une bonne approche nutritionnelle et du repos.

C’est justement avec ça que les deux joueurs ont amorcé l’entre-saison, une pause totale pour récupérer, avant de replonger dans l’entraînement.

« Il faut se dresser un bilan de ce qui a marché et ce qui n’a pas été aussi bien, a dit Picard. Dans mon cas, mes objectifs de développement physique de l’an dernier ont livré la marchandise, mais il y a quand même quelques trucs que je veux revoir et sur lesquels je travaille qui servent aussi de motivation. »

Alors que Picard embauche son propre préparateur physique, Labbé, lui, a choisi de passer l’hiver à Winnipeg et a retenu les services de celui des Bombers et d’ici quelques semaines, il pourra utiliser les nouvelles installations de l’équipe dans le nouveau stade. Labbé pourra alors ajouter une séance en piscine et accéder au stade intérieur et la piste d’athlétisme de l’Université du Manitoba.

Une évolution progressive de l’entraînement

Après la pause, les joueurs reprennent la musculation et a maintenir leur forme cardiovasculaire. L’entraînement devient plus spécifique en janvier. Picard utilise cette période pour cibler des groupes musculaires qui ont besoin d’être renforcés afin de prévenir des blessures ou remédier à des faiblesses qui se sont développées en raison des contacts et de la longue saison.

En février, Labbé commence déjà à intégrer des entraînements spécifiques au football et à mettre l’accent sur l’agilité et les accélérations. Picard, lui travail en force et en explosion. Ce n’est qu’en mai que le football viendra teinter son entraînement.

Le soutient de l’entourage est crucial

Nos deux joueurs s’entraînement souvent six jours par semaine et vont parfois intégrer deux séances, d’une durée d’environ deux heures, par jour. En plus d’une séance de musculation, un cours de yoga (flexibilité), de boxe (jeu de pieds) ou une visite à la piscine (récupération active) peuvent meubler l’horaire.

« Le soutient des proches fait toute la différence, explique Labbé. Ma copine m’accompagne souvent au gym le matin, avant sa journée de travail. Elle ne s’entraîne pas pendant 2h30, mais c’est du temps que nous passons ensemble. Je me souviens très bien du soutient total de mes parents lorsque j’étais à l’université lorsque je leur ai annoncé que mon objectif était de jouer dans la LCF. Sans mes parents, je n’y serais pas arrivé. Quand tu établis des objectifs, que tu en parles à tes proches et que tu as leur soutient, c’est crucial et ça fait toute la différence. »

La motivation, la routine et le repos

Le fait que ce soit leur travail de s’entraîner joue peut-être un rôle sur la motivation des athlètes, mais on sent rapidement qu’il s’agit pour eux du mode de vie qu’ils ont choisi. Avec les habitudes qui viennent avec.

« Je suis privilégié de faire ce travail-là. Je pense que ma discipline est l’une de mes qualités, dit Picard.Chaque jour, je suis au gym, à une période précise. Si tu essaies de me rejoindre, je ne répondrai pas. Je me défonce à chaque entraînement.  J’ai toujours des objectifs différents pendant la saison morte. Je veux toujours être meilleur ou améliorer quelque chose. »

« Je réalise que ce que je fais comme travail, plusieurs en rêvent. C’est quelque chose pour lequel j’ai travaillé dur pour jouer chez les pros, a dit Labbé. Mais il n’y a personne qui me tord le bras pour aller au gym. C’est devenu une passion. »

Labbé et Picard précisent que le repos est tout aussi important que l’entraînement comme tel. En fait, le surentraînement est souvent la cause de l’absence de résultats. Il faut prévoir des périodes de récupération physique, mais aussi, psychologique. Picard planifie présentement un de ces moments de pause avec le seul objectif de l’obliger à ne PAS s’entraîner!

L’arme secrète : la nutrition

Les deux joueurs sont d’accord pour dire que la nutrition est souvent la partie escamotée de l’entraînement.

« C’est particulièrement important pour les athlètes. C’est aussi important que de mettre les heures dans le gym. Planifier ses repas, c’est crucial : il faut mettre du gaz de qualité dans le moteur! , dit Picard. J’ai développé mes habiletés en cuisine pour préparer mes repas et mes connaissances pour choisir les aliments appropriés grâce à mon nutritionniste.»

Labbé va même jusqu’à dire que les efforts qu’il a investi pour comprendre les nuances de la nutrition, alors qu’il était à l’université, a été le point tournant de sa carrière.

« Lorsque j’ai pris le temps de m’y attarder, c’est étonnant à quel point tout a changé pour moi. J’ai maintenant beaucoup de connaissances et j’ai développé des habiletés en cuisine au fil du temps. C’est drôle, parce que beaucoup de mes coéquipiers me consultent et j’ai même construit des plans alimentaires pour certains d’entre eux,» dit le secondeur.

« Il y a tellement de nouveaux aliments qui sont mis en marché dont on vante les propriétés miracles que je pourrais passer des jours à en parler. Même chose du côté des suppléments alimentaires. Personnellement, je n’en recommande aucun. »

Labbé recommande de troquer les aliments transformés pour
des produits frais : fruits, légumes, viandes maigres, produits laitiers faibles en gras. Labbé recommande de changer la fréquence et la taille des portions afin de ne pas surcharger le système digestif et de ne pas stocker de gras. Finalement, il faut se tenir loin des friandises, des boissons gazeuses, de l’alcool.

Il ne faut pas être un saint pour autant. Labbé s’offre une récompense de temps à autres en raison des efforts qu’il fait. Et à l’entendre, le gâteau aux carottes de sa mère n’a pas fait long feu sur le comptoir de la cuisine familiale pendant le temps des Fêtes.

Il faut dire que lors de son passage à Sherbrooke, Labbé a visité le gym à neuf reprises en deux semaines…