19 février 2013

Hawkins : l’élu parmi près de 50 candidats

MontrealAlouettes.com

FRÉDÉRIC DAIGLE
LA PRESSE CANADIENNE

MONTRÉAL – La rumeur courait déjà depuis quelque temps, mais les Alouettes l’ont confirmée mardi: Dan Hawkins remplacera Marc Trestman à titre d’entraîneur-chef de la formation montréalaise. Il deviendra ainsi le 20e entraîneur-chef dans l’histoire de l’équipe.

Hawkins en sera à sa première expérience à titre d’entraîneur-chef au football professionnel, lui qui a surtout oeuvré au niveau universitaire américain, conservant une fiche de 112-61-1 en carrière. Il a connu le plus de succès avec l’Université Boise State, où il a affiché un dossier de 53-11 et remporté deux bowls (Humanitarian en 2002 et Fort Worth en 2003).

Il a aussi dirigé à l’Université du Colorado, où son passage a été moins fructueux, comme en fait foi sa fiche de 19-39. Depuis 2010, il agissait à titre d’analyste pour le réseau américain ESPN.

Hawkins, sans surprise, s’est déclaré très honoré d’avoir été choisi pour occuper ce poste et ne voit pas son passage dans la LCF comme un tremplin vers un nouveau boulot dans la NCAA ou la NFL.

«J’ai refusé des postes afin de pouvoir me trouver ici, a indiqué. Je vis beaucoup dans le moment présent, mais en même temps, je me vois très bien passer le reste de ma carrière ici. D’ailleurs, certains des gars au sein de mon personnel d’entraîneurs m’ont demandé quel était mon plan et je leur répondais toujours que si c’est aussi bien qu’on croit que ça peut l’être, on peut être ici pour toujours.

«La réalité est que rien n’est éternel. Ils ont retiré Cats de Broadway et M A S H  des ondes. Tous les bons shows finissent par être retirés de l’affiche. Mais j’ai pour philosophie de ne jamais accepter un boulot que je n’envisage pas d’apprécier pour le reste de mes jours. Je ne crois pas qu’on puisse faire un bon travail en se disant qu’on va accepter un poste pour quelque temps et voir où ça va nous mener.»

Se décrivant comme un type qui aime s’aventurer hors des sentiers battus, Hawkins est très excité par le défi que représente l’adaptation du football américain au football canadien, avec son 12e joueur, ses joueurs en mouvements avant que le ballon ne soit mis en jeu et son terrain aux plus grandes dimensions. D’ailleurs, alors que la plupart des entraîneurs apportent leurs «recettes» avec eux, Hawkins aborde son travail de façon différente.

«J’ai connu des gars qui ont dirigé avec les 49ers de San Francisco quand Joe Montana y jouait. Quand vous arrivez dans un tel environnement, vous étudiez ce que les joueurs font de bien et ce qu’ils ont à améliorer. C’est la même chose ici avec Anthony Calvillo. On veut voir ce qu’il aime, ce qu’il voudrait bien ajouter à son catalogue de jeux, le genre de choses avec lesquelles il est confortable et ce que les autres joueurs aiment.

«C’est vraiment là que ça doit commencer: les joueurs en place, les formations et après, les jeux et les entraîneurs; pas le contraire. C’est certain qu’on apporte beaucoup d’expérience dans l’équation, mais la façon dont nous allons travailler, c’est à partir du catalogue de jeux d’Anthony, pas le nôtre nécessairement.»

Il admet également en avoir beaucoup à apprendre sur la Ligue canadienne.

«Absolument! Mais je me suis entouré de gars qui ont une tonne d’expérience dans cette ligue et croyez-moi, nous allons trimer dur pour y apprendre tout ce qu’on a à apprendre. Nous allons tout faire pour maîtriser cette ligue.

«Allons-nous faire des erreurs? Je suis certain que nous en ferons. Mais je sais aussi que dans la vie, on échoue, on apprend et on recommence. Ç’a toujours été ma façon de faire.»

Au sein de ce solide entourage, on retrouve Mike Miller, dont le nom a souvent été mentionné au cours des dernières semaines pour remplacer Trestman, qui a quitté en janvier pour aller diriger les Bears de Chicago.

Âgé de 42 ans, Miller a agi à titre de coordonnateur à l’attaque des Cardinals de l’Arizona au cours des deux dernières saisons. Il secondera Hawkins, à titre d’entraîneur-chef adjoint, de coordonnateur offensif et d’entraîneur des quarts.

«J’ai été flatté. J’ai adoré l’expérience de pouvoir m’entretenir avec Jim et M. Wetenhall, a-t-il indiqué. Ç’a été très positif comme processus. L’entraîneur Hawkins et moi avons discuté. Tout le monde est sur la même longueur d’onde. Ce n’est pas un groupe (d’entraîneurs) au sein duquel l’égo de chacun sera un problème.»

Le reste du personnel d’entraîneurs dirigé par Hawkins sera composé de Noel Thorpe (coordonnateur de la défensive), Ray Rychleski (coordonnateur des unités spéciales), Doug Berry (conseiller principal à l’entraîneur-chef), Jean-Marc Edmé (adjoint à la défensive et adjoint aux opérations football), Frank Verducci (entraîneur de la ligne à l’attaque), Mark Speckman (entraîneurs des demis offensifs), Erik Campbell (entraîneur des receveurs), Keith Willis (entraîneur de la ligne défensive), Mark Nelson (entraîneur des secondeurs) et Ryan Dinwiddie (entraîneur du contrôle de la qualité à l’attaque).

Un long processus

Avant d’arrêter leur choix sur Dan Hawkins, le directeur général Jim Popp et le propriétaire de l’équipe Robert Wetenhall ont passé les six dernières semaines à passer en revue à peu près tous les hommes qui touchent de près ou de loin au football dans l’espoir de dénicher le bon candidat pour les Alouettes de Montréal.

Le processus, aux dires même de Popp, s’est avéré exténuant.

«Ce furent six folles semaines, a déclaré Popp­. À commencer par ma situation personnelle, avec les quelques entrevues qui m’ont été accordées pour un poste dans la NFL. Ensuite, il y a eu les départs de Marc Trestman et de (l’adjoint au directeur général) Marcel Desjardins et tous les appels téléphoniques que nous avons dû faire pour tenter de trouver le candidat idéal.

«En tout, nous avons interviewé près de 50 candidats. On a interviewé des gens au téléphone et en personne. Je suis allé en Caroline du Nord, en Alabama, et plusieurs fois en Floride. J’ai pas mal passé le dernier mois avec un téléphone accroché à l’oreille. »

Les Alouettes avaient des critères bien précis, ce qui a pu compliquer le processus d’embauche.

«C’est un job prestigieux, mais qui n’est pas pour tout le monde. C’est un endroit difficile où exercer son métier parce que bien avant la pression des partisans ou des médias, il y a une énorme pression de connaître du succès qui vient du coeur même de l’organisation.

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laquo;Ensuite, nous voulions quelqu’un qui n’avait pas d’expérience à titre d’entraîneur-chef dans la Ligue canadienne. La seule exception à cette règle a été Danny Maciocia, qui, nous croyions, méritait un entretien en raison de son expérience et de sa proximité.

«Mais tout au long de ce processus, un nom revenait sans cesse en tête de liste: celui de Dan Hawkins.»

Hawkins n’est pas étranger à l’entourage des Alouettes. Il a par le passé participé aux réunions que tenaient Marc Trestman et son personnel d’entraîneurs avant le début du camp, en Caroline du Nord. Il a été présenté à Popp par un ami commun.

Il est devenu clair qu’il était l’homme de la situation depuis quelques semaines déjà, mais Popp refusait systématiquement de confirmer, puisque les deux parties n’avaient pas encore signé de contrat.

«Tant qu’un contrat n’est pas signé, il n’y a pas d’entente. Tout s’est réglé au cours du week-end.»

Popp a apprécié le leadership, la passion et le désir de se retrouver à Montréal de Hawkins, trois choses qui auront fortement influencé le d.g. dans son choix. Mais en plus de toutes ses qualités, Hawkins disposait de références impeccables.

«Plusieurs personnalités bien en vue dans le monde du football nous ont appelé pour vanter les mérites de Dan. Aucune d’entre elles n’avait quelque chose de négatif à dire à son sujet, a noté Popp. Ces gens-là ne donnent pas leur appui inconditionnel à une personne sans être convaincus qu’elle soit vraiment capable de livrer la marchandise.»