5 mai 2016

Tiger-Cats : Archambault impatient de renouer avec l’action

Johany Jutras/LCF.ca

MONTRÉAL – En marge du camp d’évaluation 2015 de la Ligue canadienne de football (LCF), l’ensemble des recruteurs s’entendait sur un point : le secondeur Byron Archambault, l’un des cinq représentants de l’Université de Montréal présents à Toronto, allait épater la galerie au test du développé couché.

Et le porte-couleur des Carabins ne les avait pas déçus : Archambault avait soulevé la charge de 225 livres à 41 reprises, un total bon pour le deuxième rang de l’histoire du camp d’évaluation.

Par contre, le jeune homme de 24 ans, à l’époque, ne s’était pas arrêté là, lui qui avait enregistré le meilleur temps au test des changements de direction (4,18 secondes) et le troisième meilleur temps à l’épreuve 3-cônes (7,16 secondes).

« À la fin du camp, j’étais fier d’avoir pu démontrer que j’étais aussi capable de courir », a souligné Archambault lors d’une entrevue avec le LCF.ca. « On s’attendait à ce que je performe bien dans les épreuves de force, mais il y avait certaines critiques par rapport à la vitesse de mon jeu. Le camp m’a permis de démontrer que je n’étais pas juste fort, mais que j’étais aussi rapide. »

Mais ce ne sont pas que ses résultats personnels qui le rendaient heureux.

« J’étais surtout content du groupe que nous formions, mes coéquipiers des Carabins et moi, parce que nous avions collectivement bien performé », a précisé l’ancien des bleus.

Une fois le camp d’évaluation terminé, l’intérêt des formations de la Ligue envers Archambault – qui pointait au quatorzième rang des plus beaux espoirs selon le bureau de recrutement de la LCF – n’a fait qu’augmenter.

« J’étais surtout content du groupe que nous formions, mes coéquipiers des Carabins et moi, parce que nous avions collectivement bien performé. »

Puis, le 12 mai 2015, le fruit de ses efforts s’est concrétisé : avec leur premier choix de la séance, le dix-septième au total, les Tiger-Cats de Hamilton ont repêché le secondeur montréalais.

« J’étais super heureux », a mentionné Archambault. « J’aimais le style de jeu des Ticats, qui s’était rendu à la Coupe Grey en 2013 et en 2014. Je les trouvais dominants et intimidants dans l’Est. C’est l’équipe avec laquelle, selon moi, je cadrais le mieux. Et j’étais encore plus content de pouvoir continuer ma carrière avec Mathieu Girard (ancien joueur de ligne offensive des Carabins, et choix de sixième tour des Tiger-Cats en 2014). »

Moins d’un mois après le repêchage, Archambault prenait la direction de Hamilton, pour participer à son premier camp d’entraînement chez les professionnels.

Et bien qu’il ait eu, de son propre aveu, de nombreux ajustements à apporter, il a suffisamment bien fait pour convaincre les dirigeants des Tiger-Cats de lui faire une place au sein de la formation de 46 joueurs du club ontarien.

« Mon plus grand défi, selon moi, a été de m’adapter à la rapidité à laquelle je devais assimiler l’information », a soutenu Archambault. « Les gens pensent souvent à la force et à la grosseur des joueurs, mais je crois que mettre l’accent uniquement là-dessus et une grave erreur. »

« Chez les professionnels, on te lance plusieurs formations, plusieurs jeux, et plus scénarios « What if ». Ce n’est rien comparativement au niveau universitaire », a-t-il poursuivi. « Quand tu réussis à t’adapter, quand ça devient une seconde nature, c’est à ce moment-là que le jeu ralentit et que tu peux te retrouver en tant que joueur. »

« Les gens pensent souvent à la force et à la grosseur des joueurs, mais je crois que mettre l’accent uniquement là-dessus et une grave erreur. »

Archambault a disputé 11 rencontres en 2015. Et même s’il a surtout évolué au sein des unités spéciales – où il a effectué six plaqués, il a démontré qu’il avait les aptitudes pour évoluer dans la LCF.

C’est une importante blessure au genou, subie le 30 août pendant un affrontement contre les Alouettes, qui a mis fin à sa saison l’an dernier. Un mouvement routinier, qui a entraîné des conséquences bien malheureuses pour le Montréalais.

« En me blessant aussi gravement, je me suis demandé ce que j’allais devoir changer cette année », a avoué Archambault. « J’ai d’ailleurs perdu 20 livres en cherchant à améliorer ma vitesse et à être plus explosif. Les résultats sont encourageants. »

« Le processus de réadaptation va super bien », a-t-il continué. « Je suis à quelques semaines de pouvoir reprendre l’entraînement avec contact, et de semaine en semaine je me sens plus à l’aise. Les entraîneurs m’ont apporté beaucoup de soutien, ils n’ont jamais voulu que je force les choses. Et je suis très reconnaissant envers mes proches, surtout ma mère : sans elle, je n’aurais pas été capable de me rendre jusqu’ici. C’est important d’être bien entouré. Quand les gens que tu aimes sont près de toi, et qu’ils s’occupent bien de toi, c’est plus facile de franchir les obstacles. »

Celui qui fait maintenant osciller la balance à 225 livres, du haut de ses six pieds, assure qu’il sera prêt pour le début de la prochaine campagne.

« Je vise le début du camp d’entraînement, dans un mois, mais je dois encore obtenir le feu vert des médecins », a-t-il confié. « Personnellement, je pense que je suis déjà prêt, mais je vais faire confiance aux personnes qui ont pas mal plus de diplômes que moi. »

« Je suis très reconnaissant envers mes proches, surtout ma mère : sans elle, je n’aurais pas été capable de me rendre jusqu’ici. »

Obtenir un poste de partant est généralement parmi les principaux objectifs d’un joueur au football. Par contre, en évoquant les succès des Carabins en 2014 – champions de la Coupe Vanier, Archambault rappelle qu’il faut toujours penser à l’équipe avant l’individu.

« Mon objectif est d’avoir le plus grand impact possible au sein de l’équipe, et de prendre ma place comme leader », a mentionné le principal intéressé. « Je veux embarquer sur le terrain avec un regard différent, et montrer que je ne suis plus une recrue et que je peux contribuer aux succès de l’équipe.

« Et je veux gagner une bague », a lancé l’ancien des Carabins. « L’an dernier, je suis passé proche avec deux équipes : ça me manque d’être champion! »

Fébrile à l’idée de sauter à nouveau sur le terrain aux côtés de ses coéquipiers au cours des prochaines semaines, Achambault veut avant tout donner le meilleur de lui-même, et se placer dans une position où il pourra connaître du succès.

« Selon mes entraîneurs, si je poursuis ma progression, il ne fait aucun doute que j’aurai une belle et longue carrière dans le circuit », a dit Archambault. « Ça va donc dépendre de moi, de mon effort. J’ai hâte de montrer mon nouveau poids et ma nouvelle fluidité aux médecins et aux entraîneurs. Je veux les impressionner, et je veux qu’ils aient hâte de me voir revenir au jeu. »