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30 juillet 2016

Sinotte : Féoli-Gudino et Gauthier ont la même perspective

LCF.ca

WINNIPEG – C’est étonnant comme le temps passe vite : on a l’impression que le receveur Julian Féoli-Gudino vient tout juste de faire le saut chez les professionnels, après une illustre carrière avec le Rouge et Or de l’Université Laval.

Pourtant, le vétéran en est à une cinquième saison dans la Ligue canadienne de football, une troisième avec Winnipeg. Il joue même le rôle de mentor auprès de Shayne Gauthier, un ancien secondeur étoile du Rouge et Or qui vit un rêve de jeunesse et qui commence son aventure professionnelle, cette année, avec les Blue Bombers.

Ne se connaissant que très peu avant le plus récent repêchage de la LCF, les deux jeunes hommes sont rapidement entrés en contact après que les Bombers aient appelé le nom de Gauthier au quatrième tour de la séance de sélection de 2016.

Et, depuis, la situation a bien changé : les deux jeunes hommes sont aujourd’hui colocataires!

Peut-être considéré comme l’un des plus grands receveurs de l’histoire de Sport Interuniversitaire Canadien (SIC), ayant remporté deux coupes Vanier, battant plusieurs records au passage, Féoli-Gudino a terminé sa carrière universitaire en 2011.

C’est l’année suivante, en 2012, que Gauthier, un ancien des Condors du Cégep de Beauce-Appalaches s’est joint à l’équipe de Glen Constantin. Lui aussi a réussi à mettre la main sur l’emblème de la suprématie universitaire canadienne à deux reprises.

Même s’ils n’ont jamais évolué en même temps au sein du Rouge et Or, Féoli-Gudino et Gauthier sont extrêmement reconnaissants envers leur séjour à Québec.

C’est loin d’être un hasard pour eux si autant d’anciens Rouge et Or sont dans la Ligue et contribuent activement aux succès de leurs équipes respectives. En plus de Féoli-Gudino et de Gauthier, trois autres anciens de l’Université Laval portent les couleurs des Bombers – les demis offensifs Christophe Normand et Pascal Lochard, ainsi que le receveur Seydou Junior Haidara.

L’approche des entraîneurs du Rouge et Or, le souci du détail lors des entraînements et des séances vidéo, la complexité des livres de jeux, l’envergure des matchs disputés à Québec, les attentes élevées de la ville et des partisans… Le fait de jouer avec l’Université Laval les a parfaitement préparés à la suite des choses, Féoli-Gudino et Gauthier soulignant que leur expérience a été bien plus près de la LCF que du reste du football universitaire.

Une entière confiance envers Mike O’Shea

C’est à Toronto, lors de ses deux premières années dans la LCF, que Féoli-Gudino a fait la rencontre de Mike O’Shea, celui qui allait devenir son entraîneur-chef actuel. À l’époque, l’ancien secondeur vedette des Argos était coordonnateur des unités spéciales.

Comme la plupart des Canadiens, Féoli-Gudino avait d’ailleurs commencé sa carrière sur les unités spéciales. O’Shea avait remarqué ses qualités athlétiques et son éthique de travail, si bien que dès qu’il a accepté le poste d’entraîneur-chef à Winnipeg, il s’est empressé de faire signer le produit du Cégep du Vieux-Montréal.

Les premières années d’O’Shea à Winnipeg sont toutefois assez difficiles. Il a perdu deux fois plus de matchs qu’il en a gagné, et il n’a pas encore accédé aux éliminatoires. Plusieurs partisans veulent déjà sa tête en 2016, mais la perspective des joueurs en est toute autre. Les deux colocataires lui vouent d’ailleurs une entière confiance.

Johany Jutras/LCF.ca
(Johany Jutras/LCF.ca)

Ils ont rarement vu un entraîneur-chef aussi apprécié de ses troupes. C’est son style de gestion qui plait tant. On entend souvent parler de l’expression « players’ coach » dans le monde du sport. O’Shea est non seulement près de ses joueurs, mais il leur transmet presque entièrement le contrôle de l’équipe.

Il compte sur un groupe de vétérans établis qui s’occupent de la discipline de l’équipe et de faire régner respect et éthique de travail. Bien que les Bombers n’aient remporté que deux victoires depuis le début de la saison, l’ambiance dans l’équipe est excellente.

L’autre élément qui pèse dans la balance pour les deux coéquipiers est que leur patron, natif de North Bay en Ontario, comprend et apprécie l’impact des joueurs canadiens. Il est d’ailleurs le seul entraîneur-chef canadien dans la LCF présentement.

Shayne Gauthier s’estime aussi chanceux de compter sur un entraîneur-chef qui a joué sa position.

« Dès mon entrevue au camp d’évaluation de la LCF, j’ai ressenti une connexion avec lui », a souligné Gaithier. « Même si je ne me suis pratiquement pas entraîné depuis mon arrivée [il a manqué les deux matchs préparatoires et s’est blessé à nouveau lors du deuxième match de la saison], O’Shea vient régulièrement me voir pour connaitre mes états d’âme et la progression de ma blessure. »

La prochaine étape

Féoli-Gudino prend une grande fierté à évoluer et à performer sur les unités spéciales. Néanmoins, il se sent prêt à faire ses preuves en attaque. Il a l’impression d’être au sommet de sa forme, et a démontré dans le passé qu’il pouvait faire des jeux comme receveur.

Fort de 51 attrapés et trois touchés lors de ses deux premières saisons à Winnipeg, le receveur n’a touché au ballon qu’une seule fois cette saison dans le système offensif du nouveau coordonnateur Paul LaPolice.

Même si une des principales qualités d’un receveur est de vouloir le ballon le plus souvent possible, le vétéran fait preuve d’humilité dans ce passage à vide. Mais le temps commence à presser à 29 ans…

Quant à Gauthier, son nom devrait demeurer sur la liste des blessés pour six matchs pour encore une semaine. Il pourra ensuite retrouver son rôle de partant sur les unités spéciales. Entre temps, il peut compter sur un mentor de choix en Féoli-Gudino.