12 octobre 2016

Poirier : D’autres feux d’artifice pour Burris et le ROUGE et NOIR?

La Presse Canadienne

GATINEAU – « Qu’est-ce qu’il fait de bon dernièrement Henry Burris? »

C’est la question qu’un collègue me lançait tout bonnement vendredi dernier, quelques heures avant l’affrontement opposant le ROUGE et NOIR d’Ottawa aux Roughriders de la Saskatchewan.

J’ai donc expliqué à ce collègue qui ne suit pas de façon assidue les activités de la Ligue canadienne de football que ce n’est pas parce qu’il n’est pas partant qu’il n’a pas un travail à faire et qu’il reste les deux bras croisés dans le vestiaire. Que le travail d’un quart-arrière numéro deux est très important dans n’importe quelle équipe de football, et que l’on pourrait le revoir d’ici la fin de la saison en cas d’une blessure ou d’une mauvaise performance de Trevor Harris

Je ne croyais toutefois pas à ce moment que nous allions voir celui que l’on surnomme « Smilin’ Hank » aussi rapidement sur le terrain.

Et encore moins que cette semaine j’allais écrire sur le fait que le ROUGE et NOIR se prépare à affronter les Tiger-Cats de Hamilton avec Henry Burris comme quart partant.

Mais nous y voilà! Le ROUGE et NOIR se mesurera dans quelques jours à son rival du sud de l’Ontario, dans une rencontre qui aura un impact direct sur le classement, avec celui qui devait, en théorie, être le quart pour l’ensemble de la saison.

Ça fait bientôt deux mois que Rick Campbell lui a préféré Trevor Harris. Et malgré les performances inégales du vétéran, voilà que l’entraîneur-chef remet le ballon dans les mains de son joueur âgé de 41 ans pour amorcer la dernière portion cruciale du calendrier.

Le temps arrange les choses

Henry Burris a été blessé. Oui, il a subi une blessure à un doigt au début de la saison et c’est en partie ce qui lui a coûté son poste. Mais il a probablement été blessé encore plus profondément dans son orgueil quand il s’est fait dire par son entraîneur qu’un quart plus jeune et plus efficace pour diriger l’attaque à ce moment allait prendre sa place.

Et c’est normal! Burris est un futur membre du Temple de la renommée du football canadien, il a choisi de venir à Ottawa pour aider à bâtir cette équipe d’expansion, et il a été le principal visage de cette concession pendant les deux premières années d’existence du ROUGE et NOIR.

Il aurait pu protester publiquement. Il aurait pu rester dans son coin et trainer de la patte. Il aurait également pu demander une transaction. Et personne ne lui en aurait voulu.

Le vétéran quart a plutôt décidé de demeurer un bon soldat et de se présenter chaque jour à la Place TD pour soutenir Trevor Harris tout en se disant que, peut-être, il pourrait revoir du terrain d’ici la fin de la saison.

La blessure qu’il semblait avoir au cœur a l’air maintenant être guérie. Et pour ce qui est de sa main, le doigt se porte mieux depuis quelques semaines déjà.

La bougie d’allumage espérée?

J’étais à la Place TD vendredi dernier lors de la victoire des Roughriders sur Ottawa. Au milieu du quatrième quart, j’ai aperçu derrière le banc du ROUGE et NOIR le quart réserviste Brock Jensen qui lançait le ballon avec un coéquipier. D’où j’étais, je n’arrivais pas à voir qui était l’autre joueur en question.

J’ai eu la réponse quelques minutes plus tard lorsque la foule s’est animée en voyant Henry Burris faire son entrée sur le terrain et aller diriger l’attaque. C’est comme si le souvenir du quart brouillon du début de la saison s’était complètement évanoui en cet instant.

Les partisans criaient et saluaient le retour de Burris qui se présentait avec l’ingrate tâche de tenter de créer quelque chose en attaque dans une rencontre où l’unité offensive du ROUGE et NOIR connaissait une soirée horrible.

Et Burris n’a pas perdu de temps. Il a été en mesure de faire avancer l’attaque ottavienne avec une constance que nous n’avions pas vue dans ce match avec Trevor Harris. Les joueurs eux-mêmes ont été fouettés par l’entrée en scène de leur coéquipier.

Au final, le ROUGE et NOIR s’est incliné par la marque de 32-30 en prolongation contre la Saskatchewan. Quelqu’un qui n’a pas vu cette partie pourrait penser qu’Ottawa était dans le coup du début à la fin, mais ce ne fut pas le cas.

Henry Burris a donné une véritable chance à son équipe de l’emporter en poussant le match en prolongation. Et bien que nous puissions argumenter sur ses performances sur le terrain depuis le début de l’année, personne ne peut remettre en doute le désir de vaincre du quart quand la victoire est à sa portée.

En envoyant Henry Burris sur le terrain vendredi dernier, Rick Campbell espérait voir une étincelle. Il a finalement eu droit à des feux d’artifice.

La question est maintenant de savoir ce que l’on verra ce vendredi à Hamilton.