25 novembre 2016

La ligne offensive des Stampeders forcée de s’adapter

J.P. Moczulski/LCF.ca

TORONTO – Si les Stampeders de Calgary étaient une boite à outils, Spencer Wilson serait l’un des tournevis avec toutes ces différentes mèches.

Toutes les fois que les Stampeders ont eu besoin de quelqu’un pour remplacer un joueur blessé sur la ligne offensive, Wilson a été l’outil qu’ils ont utilisé.

Pendant la saison régulière, Wilson a joué huit matchs à la position de garde à droite, quatre matchs à la position de bloqueur à droite et six matchs au centre.

« J’ai joué à toutes les positions », a avoué le joueur de six pieds six pouces, natif de Toronto.

Wilson n’est pas le seul qui a bougé beaucoup cette saison. Derek Dennis a joué 15 matchs à la position de bloqueur à gauche, et un à la position de garde à droite. Il a tout de même réussi à être nommé le joueur de ligne offensive par excellence de la LCF en 2016.

Au total, les Stampeders ont utilisé 11 joueurs différents sur leur ligne offensive. Cela n’a toutefois pas empêché Calgary de mener la ligue au chapitre des points (586) et du nombre de sacs alloués à ses rivaux (20).

Les Stampeders ont piétiné les autres équipes de la LCF avec une fiche de 15-2-1 cette saison, et ils affronteront le ROUGE et NOIR d’Ottawa demain, lors de la 104e Coupe Grey, présentée par Shaw.

L’entraîneur-chef Dave Dickenson a secoué sa tête lorsqu’il a parlé des nombreux changements apportés à la ligne offensive de son club cette saison.

« Avec le succès que nous avons connu cette saison, autant par la course que par la passe, avec les changements sur notre ligne offensive… S’il y a bien une unité qui doit jouer ensemble pour connaître du succès, c’est la ligne offensive. »

Dan Federkeil a été l’exception à la règle pour Calgary. Il a manqué neuf matchs en raison d’une blessure.

« Il y avait habituellement seulement un blessé à la fois », a confié Federkeil. « C’était facile de faire des petites modifications avec ceux qui avaient déjà de l’expérience au sein de la formation. »

Aussi difficile que cette année ait été, la saison 2015 avait été pire. Les Stampeders avaient utilisé 14 joueurs de ligne offensive différents en 2015.

Pat DelMonaco, l’entraîneur de la ligne offensive de Calgary, est devenu maître pour faire des mix avec ses joueurs.

« Ils doivent être confiants », a avoué DelMonaco, lui qui en est à sa troisième saison avec Calgary. « Ce qui effraie les joueurs quand ils changent de position, c’est qu’ils ont peur de faire une erreur. Ceux qui n’ont pas peur réussissent habituellement à s’adapter aux changements facilement. »

DelMonaco aime mettre ses joueurs à l’épreuve pendant le camp d’entraînement.

« Nous essayons de faire des rotations aux différentes positions pendant la première semaine. Nous évaluons la rapidité à laquelle ils apprennent. Tu portes une attention particulière à qui apprend rapidement, et ceux à ceux qui ne s’adaptent pas rapidement. Tu sais qui tu peux bouger. »

Dickenson était élogieux à l’égard de DelMonaco, disant qu’il était l’un des meilleurs entraîneurs de ligne offensive avec lequel il ait travaillé, autant en tant que joueur qu’en tant qu’entraîneur.

« Je suis content qu’il reste encore un an à son contrat, sinon je devrais lui donner une augmentation de salaire », a dit Dickenson en rigolant. « Il est très organisé et très exigeant. »

Federkeil a ajouté que DelMonaco n’a pas peur de faire savoir à ses joueurs quelles sont ses attentes.

« Il est doué dans son rôle et prend beaucoup de fierté à s’assurer que nous soyons bons dans le nôtre », a mentionné Federkeil. « Des fois, il ne s’exprime pas avec délicatesse. Il a des standards élevés, et il s’attend à ce que nous jouions à un certain niveau. »

Wilson n’avait jamais été partant comme centre dans la LCF avant cette année. À part remettre ballon au bon moment, c’est aussi la responsabilité du centre d’identifier le front défensif et de rappeler quels joueurs doivent être bloqués.

« C’est une pression supplémentaire », a dit Wilson, qui a été nommée sur l’équipe d’étoiles de la division Ouest. « Les jeux de pieds sont un peu différents. Tout repose sur ta connaissance du livre de jeu et sur ta compréhension de ton rôle dans le schéma. »

DelMonaco a vanté Spencer pour son habilité à être aussi fort mentalement.

« Il est le type de joueurs qui s’adapte et qui prend sa place rapidement », a-t-il souligné. « Il est fort et confiant, et il comprend notre système. »

Dennis dit que s’adapter est la clé de la longévité au football. Pendant sa carrière universitaire à Temple, et pendant ses séjours à Miami, en Nouvelle-Angleterre, à Chicago et en Caroline, dans la NFL, il a joué à toutes les positions au sein de la ligne offensive.

« Tu ne peux pas connaitre qu’une seule position si tu veux avoir une longue carrière », a dit le joueur de 28 ans, natif du Queens, dans l’État de New York. « Tu dois être polyvalent et être capable de jouer à plusieurs positions. »

« C’est plus physique à l’intérieur, les gars sont plus lourds et l’espace est plus serré. La marge d’erreur n’est pas grande », a dit Dennis. « À la position de bloqueur, j’ai plus d’espace. J’ai le temps de me reprendre si jamais quelque chose ne fonctionne pas comme prévu. »

Dennis était aussi impressionné par la performance de Wilson cette saison.

« Spencer est un joueur incroyable. Je l’adore. C’est probablement l’un des joueurs les plus physiques et intelligent que j’ai côtoyés. »

La personnalité de Dennis est aussi flamboyante que son imposante posture de six pieds trois pouces et de 341 livres, avec son rire contagieux et ses cheveux teints en rouge.

« Être joueur sur la ligne offensive est probablement la position la plus plaisante au football », dit-il. « Nous sommes les héros obscurs. Nous faisons tout le travail et nous laissons les receveurs, les demis offensifs et les quarts avoir toute la gloire. »

Il conseille aussi de ne jamais entrer dans une bataille d’esprit avec un joueur de ligne offensive.
« Les joueurs de ligne offensive sont parmi les plus intelligents sur le terrain », a affirmé Dennis. « Nous devons connaître les schémas, les unités défensives adverses, etc. Nous devons nous familiariser spontanément lorsque les équipes nous donnent quelque chose de différent. »

« Tout le monde pense que le quart-arrière est la position la plus cérébrale. Mais il n’a besoin que de connaître les tracés de ses joueurs, puis à placer le ballon où il veut. De notre côté, nous devons connaître les tendances, nos adversaires, nos appels en attaque. »

Les Stampeders sont favoris à l’emporter contre Ottawa. Par contre, ça ne veut pas dire que Wilson n’a pas passé la dernière semaine à analyser des vidéos sur ses adversaires, pour connaître tout ce qu’il peut sur la défense du ROUGE et NOIR, menée par Zack Evans et Connor Williams.

« Ottawa a une bonne formation défensive. Nous étudions beaucoup pour nous préparer à les affronter. Ils comptent sur une défense assez normale, mais l’utilisent bien. »

D’après un texte de Jim Morris publié sur le CFL.ca.