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12 mai 2017

Lions : Les vétérans prêts à suivre leur jeune quart-arrière

La Presse Canadienne

VANCOUVER – C’est difficile à croire, mais Jonathon Jennings n’a que 24 ans.

C’est aussi difficile à croire que, il y à peine deux ans, il attendait patiemment son tour, derrière Travis Lulay, afin d’avoir une chance de s’emparer des rênes de l’attaque des Lions de la Colombie-Britannique.

Aujourd’hui, après avoir prouvé sa valeur en 2015 à la suite d’une blessure à Lulay et après une remarquable saison en 2016, Jennings fait partie des conversations cherchant à déterminer qui est le meilleur quart-arrière de la LCF.

Peu de temps après avoir effectué ses débuts chez les professionnels – il ne possède, rappelons-le, que deux ans d’expérience, Jennings a déjà la réputation d’être un joueur calme et posé au cœur de l’attaque de la Colombie-Britannique.

Cependant, pour les membres de l’unité offensive des Lions, composée à la fois de vétérans et de jeunes joueurs, l’âge de Jennings n’est qu’un nombre.

« Tout ce que j’ai vu, c’est un joueur aspirant à de grandes choses », a indiqué le vétéran demi offensif Jeremiah Johnson lorsqu’on lui a demandé ce qu’il avait vu en Jennings en 2016. « À son âge, le fait d’être capable d’évoluer comme quart-arrière et de diriger notre attaque est remarquable. Ce qu’il peut accomplir avec le ballon à n’importe quel moment d’un match me permet de dire, sans aucune gêne, que je n’ai pas besoin de sauter sur le terrain et d’être celui qui va réussir chaque jeu. »

« Ceci étant dit, j’ai été honoré de jouer à ces côtés l’an dernier, et je ne vois que de bonnes choses, pour lui, au cours des prochaines années. »

Tous les joueurs interviewés lors de la Semaine de la LCF, présentée par L’Équipeur à Regina en mars dernier, tenaient un discours semblable.

Johnson et les receveurs Bryan Burnham et Emmanuel Arceneaux – trois joueurs évoluant au sein de l’attaque dirigée par Jennings la saison dernière – ont dit la même chose : sa capacité à demeurer calme sous la pression et ses habiletés en général sont surprenantes pour un jeune homme de 24 ans.

De fait, Jennings peut changer l’allure d’un match à lui seul. Prenons par exemple la demi-finale de l’Ouest de l’an passé au BC Place.

Victime de deux interceptions, Jennings a amorcé la rencontre sur une mauvaise note, et les Lions tiraient de l’arrière 28-12 au troisième quart. C’est à ce moment qu’il a pris les choses en main, en décochant d’abord une passe de six verges vers Terrell Sinkfield pour un touché en fin de quatrième quart. Puis, avec une minute à jouer, il a porté lui-même le ballon pour marquer les points de la victoire et pour envoyer son équipe en finale de l’Ouest face aux Stampeders de Calgary.

« En retard par plusieurs points en fin de match, tout le monde dans le caucus était nerveux », se souvient Burnham. « Mais lui nous disait de relaxer, de nous calmer, que nous avions la situation bien en main. Il est notre leader. À son âge, le fait qu’il ait été capable de s’emparer des rênes de l’équipe de la sorte, c’est gigantesque. Il est assurément plus mature que son âge ne l’indique. »


 
Jennings a amorcé les 18 matchs de calendrier régulier de son équipe, ainsi que ses deux matchs éliminatoire, l’an passé. Au final, il a complété 67 % de ses passes pour 5226 verges et 27 touchés. Son total de verges par la passe était le troisième meilleur de la LCF, tout juste derrière Bo Levi Mitchell de Calgary (5385) et Mike Reilly d’Edmonton (5554).

Le produit de l’Université Saginaw Valley a également démontré sa mobilité tout au long de la campagne, portant le ballon à 68 reprises pour 363 verges et quatre touchés – dont ce fameux touché ayant donné la victoire aux Lions face aux Blue Bombers en demi-finale de l’Ouest. Son total de verges au sol était le deuxième du circuit, derrière Reilly.

Il a également enregistré le troisième plus haut total de verges par la passe de l’histoire de son équipe, derrière Doug Flutie et Dave Dickenson, et le troisième plus haut total de passes complétées en une saison, derrière Flutie et Damon Allen.

« Il prend des risques, et j’aime ça », a dit Arceneaux. « Il travaille fort pour améliorer des aspects de son jeu qui lui permettent de se hisser aux côtés des grands de notre ligue, et on peut le comparer à Mike Reilly et à Bo Levi Mitchell. Il est unique. Et peu importe le nombre d’années d’expérience que vous possédez, le fait d’être dans les discussions avec ces deux joueurs, c’est formidable. »

Le fait de prendre des risques a à la fois été une bénédiction et un cauchemar pour Jennings la saison dernière, lui qui a été victoire de 15 interceptions – un sommet peu enviable dans la LCF. Mais, comme on a pu le voir lors de la demi-finale de l’Ouest, Jennings peut apprendre de ses erreurs et rebondir afin de remettre son équipe sur les rails, et c’est l’un des aspects que ses coéquipiers admirent le plus.

« Je crois que Jennings est choyé d’avoir l’opportunité de faire des erreurs et d’apprendre de celles-ci », a dit Arceneaux. « C’est tout simplement enivrant de le voir jouer 18 matchs, de le voir nous qualifier pour les éliminatoires et, espérons-le, de le voir nous faire participer au match de la Coupe Grey et l’emporter. »

Jennings a aidé Arceneaux et Burnham à connaître les meilleures saisons de leur carrière en 2016, alors que les deux receveurs ont franchi le cap des 1000 verges sur des réceptions. Le duo a pris le troisième et le quatrième rang de la LCF au chapitre des verges sur des réceptions – derrière la paire composée de Derel Walker et d’Adarius Bowman à Edmonton. Arceneaux a connu sa meilleure saison en termes de verges sur des réceptions (1566), de passes captées (105) et de touchés (13), alors que Burnham en a fait autant avec 1392 verges et trois touchés en 79 attrapés.

Burnham soutient que ses exploits de l’an dernier sont largement dus à la confiance qu’il porte envers le joueur responsable de lui lancer le ballon.

« Avec Jennings, tu sais que le ballon va se rendre exactement où il doit se rendre, et c’est quelque chose à quoi tu n’as pas besoin de penser au beau milieu de ton tracé », a dit Burnham. « Tu sais que tu vas te démarquer et que le ballon va être là. Il est imperturbable. »

Avec Jennings à la tête de l’attaque des Lions quand la saison 2017 s’amorcera en juin prochain, Burnham est convaincu que ses coéquipiers et lui sont entre de bonnes mains.

« Il est toujours calme et posé », a dit Burnham. « Parfois, il sera un peu plus fougueux, comme tout bon quart-arrière, pour remettre un peu d’ordre dans le caucus. Il n’est pas du genre à pointer du doigt et à critiquer un joueur en particulier. Il va plutôt toujours chercher à trouver ce qu’il peut faire pour donner un coup de main à l’équipe. »

Pas mal pour un joueur qui n’a même pas encore atteint l’âge de 25 ans!