5 septembre 2017

Avec huit matchs à jouer, le temps presse pour les Alouettes

Dominick Gravel/MontrealAlouettes.com

MONTRÉAL – Quoi penser, quoi dire et, surtout, quoi écrire? Ces sympathiques questions se sont pointé le bout du nez, ce matin, alors que j’assistais à l’entraînement des Alouettes de Montréal (3-7), au Stade olympique, en vue de leur affrontement face aux Lions de la Colombie-Britannique (5-5), vendredi prochain, à Vancouver (RDS – 22 h HE).

Que peut-on bien trouver à écrire, à exprimer et à évoquer, autant de fois par semaine, sur les joies et les peines d’athlètes-footballeurs de la Ligue canadienne de football (LCF)?

Surtout après une écrasante défaite comme celle subie aux mains du ROUGE et NOIR d’Ottawa – devant ses partisans, de surcroît —, la semaine dernière, au stade Percival-Molson.

32-4! Toute une leçon de football! Ouch!

Plusieurs plaideront que toute équipe de sport professionnel connaît des hauts et des bas dans une saison. Oui, bien sûr, mais une saison de football canadien, ça passe excessivement vite, à raison d’un match par semaine. Pas trois. Pas quatre. Un. On peut donc se reprendre, mais il faut faire vite.

De plus, les Alouettes ont subi le même genre de défaite face à Toronto, il y a trois semaines. 38-6! Re-Ouch!

Quoi poser comme questions à ces joueurs, ces fiers compétiteurs, qui, sûrement démoralisés, veulent tout simplement gagner?

À la vue de tous ces journalistes munis de leurs enregistreuses et de leurs interrogations, les athlètes voudraient sûrement leur répondre sans cérémonie :

« C’est simple! Nous sommes une équipe et nous voulons être les meilleurs! C’est tout! »

Plus précisément, à la question « Que s’est-il passé la semaine dernière face à Ottawa? », ils pourraient répondre « On a perdu. ». Effectivement…

« Quoi corriger en vue du match face aux Lions? »

— Améliorer notre exécution.
— Travailler davantage en équipe.
— Arrêter de prendre des pénalités inutiles.
— Être plus disciplinés.
— Marquer plus de points.
— En accorder moins.

Et ainsi de suite…

Trouver des questions pertinentes à poser à un entraîneur-chef qui voit son équipe dégringoler au classement de la division Est, aussi sympathique soit-il, est une tâche ardue.

Parce qu’il est sympathique, Jacques Chapdelaine. Ainsi que tous les joueurs auxquels j’ai eu la chance de parler et à qui j’ai pu poser quelques questions que je crois somme toute pertinentes.

Ils se prêtent au jeu. Ils écoutent. Ils répondent. Et la vie continue.

Alors voilà… Quoi écrire après une telle défaite face au nouveau meneur de la division Est et champion défendant de la Coupe Grey 2016, le ROUGE et NOIR d’Ottawa?

Ah! Nous pourrions écrire que les Als sont tout de même toujours dans le coup. En effet, trois points les séparent du premier rang dans cette division où aucune équipe ne détient une fiche de ,500.

Les Alouettes sont donc à une victoire et un match nul de la tête du classement.

Avec toute l’expérience présente dans ce vestiaire montréalais, il me semble que la troupe de Jacques Chapdelaine sera en mesure d’y arriver.

Les Lewis, Jackson, Logan, Durant, Sutton, Brodeur-Jourdain, Giguère – pour ne nommer que ceux-là —, en ont certainement vu d’autres.

Mais une chose me chicote. Avec une fiche de 3-7, le sentiment d’urgence ne semble pas présent chez les Oiseaux. Du moins, lors des entraînements. Et peut-être bien aussi lors des matchs, au regard de leur fiche.

Joie de vivre, détente, esprit de corps et sens du jeu sont toujours présents lors des différentes séances de préparation des Als. On s’amuse beaucoup lors des entraînements.

Jouer, s’amuser, plaisanter… C’est important, même dans les rangs professionnels. Le sport est un jeu. C’est ce que les entraîneurs de l’équipe de soccer de mon garçon de 10 ans ne cessent de dire, de redire et de répéter.

Oui, les Alouettes jouent ensemble… Lors des entraînements. Il serait temps qu’ils transposent le tout sur le terrain, lorsque ça compte.

Ces dernières semaines, les Lions nagent un peu dans la même situation que les Als, c’est-à-dire qu’ils n’arrêtent pas de perdre.

Ont-ils, eux, un sentiment d’urgence face à ce qui s’en vient?

Nous sommes tout de même à deux mois des matchs éliminatoires et après trois défaites d’affilée, ils sont loin de leur excellent début de saison.

Travis Lulay devrait remplacer Jonathon Jennings au poste de quart partant chez les Lions, lors du duel contre les Alouettes, ce vendredi.

Je n’assiste pas aux entraînements des Lions – le Canada étant ce qu’il est, je n’ai pas le luxe de voyager d’un océan à l’autre —, mais un changement de quart, après trois défaites consécutives, démontre un certain degré d’urgence.

L’entraîneur-chef des Lions, Wally Buono, veut certainement fouetter ses troupes.

Est-ce que Jacques Chapdelaine voudra faire de même en envoyant Drew Willy dans la mêlée au lieu du quart Darian Durant?

Hier soir, le nouvel entraîneur-chef des Tiger-Cats de Hamilton, June Jones, a envoyé Jeremiah Masoli au lieu de Zach Collaros pour ainsi enregistrer une première victoire cette saison. Il était temps, me direz-vous, mais au moins les Ticats ont essayé quelque chose.

On ne peut peut-être pas en dire autant des Alouettes, eux qui ne semblent pas varier les tracés et les cibles. De plus, Tyrell Sutton n’est plus le même porteur de ballon qu’en début de saison. Est-il toujours incommodé par une blessure?

Il est vrai que la ligne offensive des Als est amochée par les temps qui courent, mais tout de même!

Je disserte énormément sur l’attaque des Moineaux en ce mardi grisonnant – comme mes tempes d’ailleurs —, mais c’est qu’elle n’a marqué que 203 points (8e dans la LCF) et que la défense se tire tout de même bien d’affaire depuis le début de la saison, elle qui n’a accordé que 263 points (3e dans la LCF).

Oh! Qu’entends-je? Les esprits s’échauffent sur le terrain. Quelques coups de fouet se donnent enfin. Il y a peut-être de l’espoir.

J’ai toujours cru qu’une colère contrôlée pouvait enfoncer quelques portes et surmonter beaucoup d’embûches.

Et cette colère, cette rage de vaincre, les Méchants Moineaux en auront besoin face aux Lions, s’ils ne veulent pas se faire attraper au vol et se faire avaler tout rond par les rois de la jungle du BC Place.