17 juillet 2018

Retour en Colombie-Britannique agréable pour Bighill malgré la défaite

Jimmy Jeong/LCF.ca

VANCOUVER – Effectuer un retour dans un endroit où vous avez déjà habité n’est pas toujours facile. C’est ce qu’Adam Bighill a découvert le weekend dernier à Vancouver.

Comme n’importe quel invité, Bighill a été accueilli chaleureusement samedi soir lorsque les Blue Bombers de Winnipeg ont disputé un match revanche face aux Lions de la Colombie-Britannique au BC Place. Au départ, l’équipe locale était hospitalière, mais, vers la fin du match, on a montré la porte à l’ancien joueur des Lions.

La soirée a commencé doucement, assez pour que Winnipeg réussisse à avoir une avance de 17-0 à la mi-temps. Les choses ont tourné au vinaigre pour les Blue Bombers lorsque les Lions ont tiré avantage de certaines pénalités, de revirements couteux et de certains choix de jeux douteux pour finalement l’emporter 20-17 grâce à un placement sur le dernier jeu du match.

Adam Bighill veut plaquer son ancien coéquipier Chris Rainey lors du match des Blue Bombers contre les Lions lors de la semaine 4 (Trevor Hagan/LCF.ca)

« C’était vraiment amusant de revenir ici et de jouer », a dit le secondeur des Blue Bombers, qui a réalisé sept plaqués. « J’ai vu plusieurs partisans qui m’encourageaient. L’atmosphère était parfaite pour faire un retour ici et jouer. Malheureusement les astres n’étaient pas alignés pour nous. »

Après un séjour avec l’Université Eastern Washington, Bighill, un secondeur jugé trop petit, a joint les Lions en 2011. Au cours des six saisons qui ont suivi, Bihghill est devenu l’un des meilleurs joueurs défensifs de la Ligue.

Le joueur de cinq pieds dix pouces et de 230 livres originaire de Montesano, dans l’État de Washington, a été choisi quatre fois dans l’équipe d’étoiles de la LCF, et il a été élu joueur défensif par excellence de la Ligue en 2015. Avec les Lions, il portait le numéro 44. Avec son coéquipier Solomon Elimimian, qui portait le numéro 56, « Team 100 » a traqué les unités offensives adverses.

Bighill, 29 ans, s’est joint aux Blue Bombers comme joueur autonome en mai dernier, après avoir joué pendant un an dans la NFL avec les Saints de la Nouvelle-Orléans.

Quand les Blue Bombers ont battu la Colombie-Britannique 41-19 à Winnipeg il y a deux semaines, Bighill était une boule de quilles et les joueurs des Lions étaient des quilles. Il a réalisé six plaqués, et pour la première fois de sa carrière, il a aussi réussi deux interceptions dans un seul match. Il a d’ailleurs retourné la seconde sur 55 verges pour un touché, le plus long retour pour un touché de sa carrière.

L’un de ses plus gros jeux, samedi soir, a été un dur plaqué aux dépens du demi offensif des Lions Chris Rainey, qui a perdu quelques verges sur le jeu.

Si Bighill avait de la frustration contre les Lions pendant le match, cette tension est vite disparue à la fin de la partie. Lorsqu’il a quitté le terrain, Bighill a échangé des poignées de mains et des accolades avec le demi offensif Jeremiah Johnson et le coordonnateur défensif Mark Washington.

« C’est très différent », a dit Bighill à propos du fait de jouer contre ses anciens coéquipiers. « Vous avez tellement d’amitié pour ces gars-là. Vous sentez que vous pouvez leur parler après n’importe quel jeu sur le terrain. C’était vraiment très amusant de me mesurer à des gars qui étaient dans le même vestiaire que moi pendant un bon moment. »

Le quart-arrière des Lions Travis Lulay a admis qu’il trouvait bizarre de voir Bighill dans l’uniforme des Blue Bombers.

« C’était bizarre », a dit Lulay qui a amassé 326 verges par la passe et qui a lancé une passe de touché à son premier match après une absence de presque dix mois. Lulay a subi une chirurgie à un genou pendant la saison morte. « J’ai joué avec Bighill longtemps, c’est toujours drôle de le voir dans l’uniforme bleu et or. »

« Il est au sommet de sa forme. Son expérience dans la NFL lui a donné beaucoup de confiance. Vous voyez qu’il est très rapide. Il est au sommet de son art, ça, c’est clair. »

Après quatre matchs, Bighill mène la Ligue avec 34 plaqués défensifs. Il est aussi au sommet de la LCF avec quatre autres joueurs avec ses deux interceptions.

Parfois, il faut un autre secondeur pour bien comprendre ce qu’un joueur comme Bighill peut apporter à une équipe.

« Vous ne pouvez pas demander plus que ça », a dit l’entraîneur-chef des Blue Bombers Mike O’Shea, qui a joué pendant 16 saisons dans la LCF avec Hamilton et Toronto. « Il donne toujours tout ce qu’il a. Il joue très physique, c’est un athlète remarquable. Il possède un QI de football très élevé et c’est un très bon leader. »

Bighill s’est adapté facilement à son nouveau système de jeu.

« Grâce à mes six ans d’expérience à jouer au football et à comprendre le sport, j’ai réussi à venir à Winnipeg et à apprendre le nouveau système de jeu immédiatement », a-t-il dit. « Comme toujours, la partie la plus difficile est de bâtir une chimie et de parler les différents types de langages de l’équipe. Cela ma pris quatre ou cinq jours lors du camp d’entraînement pour assimiler cette nouvelle terminologie. »

Le demi offensif Andrew Harris, un autre ancien joueur des Lions, a dit que Bighill a eu un impact immédiat sur le terrain et dans le vestiaire.

« Il apporte une ténacité, la présence d’un vétéran », a dit Harris. « Il apporte beaucoup d’expérience. C’est un gars qui peut être partout. Il peut neutraliser la course, courir des receveurs, couvrir des demis offensifs. C’est un joueur polyvalent. Il se surnomme le sauvage, et c’est exactement ce qu’il est. »

Bighill a passé la majorité de son année dans la NFL au sein de l’équipe d’entraînement des Saints. Il a joué trois matchs et a réussi un plaqué. Bighill éprouve des sentiments partagés sur son expérience dans la NFL.

« J’attendais ce moment avec impatience et je m’y étais préparé », a dit Bighill, qui n’a pas joué régulièrement avec l’équipe. « Je devais jouer sur les unités spéciales et être un secondeur réserviste. »

« Sur vidéo, on voyait clairement que je pouvais jouer dans la NFL. Malheureusement, ce n’est pas toujours les meilleurs joueurs qui jouent sur le terrain. Il y a des choses qui sont hors de ton contrôle. Mais, malgré tout, j’ai tout donné. Je suis fier de ce que j’ai fait là-bas. Je suis très heureux d’être de retour ici et de rejouer dans la LCF. »

Bighill a reçu une offre d’une équipe de la NFL, mais il a préféré retourner au Canada, où plusieurs équipes étaient intéressées à ses services.

« Quand j’ai été libéré par les Saints, plusieurs équipes pensaient avoir une formation gagnante qui pouvait se rendre jusqu’à la Coupe Grey», a-t-il dit. « Plusieurs plafonds salariaux avaient déjà été atteints. »

« J’avais une belle relation avec l’entraîneur O’Shea avant de venir ici. Je connaissais plusieurs joueurs dans le vestiaire avec qui j’avais déjà joué. Je me sentais plus à l’aise grâce à ça. »

L’un des facteurs décisifs a été le fait de pouvoir jouer devant une immense foule au Investors Group Field.

« Winnipeg a été le facteur wow pour moi », a dit Bighill.

En ce qui a trait aux Lions, Bighill savait que le nouveau directeur général Ed Hervey faisait du ménage au sein de sa formation.

« Il y avait beaucoup de changements », a-t-il dit.

L’un des plus gros changements pour Bighill était de porter le chandail numéro 4. à la place de son ancien numéro 44, qui est porté par le secondeur Shayne Gauthier – ce dernier est présentement sur la liste des joueurs blessés pour six matchs.

« Je voulais me créer une nouvelle identité », a dit Bighill. « Je crois qu’un seul 4 est aussi pas mal cool. »

D’après un article de Jim Morris publié sur le CFL.ca.