27 septembre 2018

Pierre-Luc Caron : Un élément important des Stamps

Calgary Stampeders

CALGARY – Pierre-Luc Caron et les Stampeders de Calgary (10-2) accueilleront les Argonauts de Toronto (3-9), ce vendredi, au McMahon Stadium (RDS2 – 21 h HE), pour ainsi ouvrir les hostilités de la semaine 16 d’activités dans la Ligue canadienne de football (LCF).

Tous les partisans de football le savent, ce sport en est un de détails. Chaque joueur a sa fonction sur le terrain et si l’un de ceux-là rate sa mission, il se pourrait que toute la formation en écope.

Pour plusieurs, le football est l’ultime sport d’équipe.

Vous me direz : « Oui, mais tout sport d’équipe implique que chacun respecte sa fonction ». Et je vous donnerais raison. C’est le propre de l’exercice.

Mais il y a une particularité au football : la spécialisation.

Il y a l’attaque, la défense et… les unités spéciales. Et dans ces unités, il y a des athlètes qui se spécialisent en une seule chose. Qui s’acharnent à parfaire leur ultime fonction. Tels des artistes qui peaufinent leur toile, leur sculpture ou leur personnage.

À travers ces unités spéciales, il y a donc le spécialiste des longues remises. Celui qui remet le ballon au botteur, pour un dégagement, ou au teneur, pour un botté de placement et/ou de précision.

Encore une fois vous me direz : « Oui, mais sur la ligne offensive, le centre remet le ballon au quart-arrière et… » Tout à fait, mais pas la tête en bas, en spirale parfaite, directement dans les mains de sa destination, et ce, sur une longue distance. D’où le qualificatif « longue », dans « spécialiste des longues remises ».

Et Pierre-Luc Caron en est à sa troisième saison à ce poste, chez les Stamps.

« C’est mon frère qui me forçait à rester avec lui, après les entraînements, au secondaire », dit Caron. «Lui, il était un spécialiste des longues remises et il était entraîneur au secondaire. Il possédait la technique et il me l’a transmise. »

« À l’université, je n’étais pas un partant au poste de secondeur. Je jouais derrière Mathieu Masseau, un excellent secondeur, qui était aussi le spécialiste des longues remises. J’imagine que je suis devenu meilleur que lui à ce poste. »

« J’ai ensuite continué à être le spécialiste des longues remises à Laval et c’est juste depuis que je suis à Calgary que je fais ça à temps plein. »

Le spécialiste des longues remises des Stampeders de Calgary, Pierre-Luc Caron, doit toujours garder sa concentration, et ce, même si ses coéquipiers marquent un touché (Calgary Stampeders).

Et ce poste nécessite beaucoup de temps sur les lignes de côté. En effet, un spécialiste des longues remises ne passe pas énormément de minutes sur le terrain, lors d’un match.

Mais lorsqu’il doit débarquer sur le champ de bataille, Caron ne doit pas rater sa remise. Nombre de fois avons-nous vu des remises ratées, résulter en revirement pour l’autre équipe, coûtant ainsi de précieux points et même, parfois, le match.

La concentration est de mise.

« Le secret réside en un bon équilibre de ses émotions », explique Caron. « Ce qui se passe sur le terrain ne doit jamais m’affecter. Par exemple, si on fait un gros jeu en attaque [un touché], je ne peux pas être trop excité de ça parce que je dois tout de suite sauter sur le terrain et faire une remise pour un botté. »

« C’est vraiment de rester dans ta bulle, de penser à ta respiration et à ta technique. »

Gagner : une routine qui se prend bien

Après avoir passé quatre saisons avec le Rouge et Or de l’Université Laval et après avoir remporté deux coupes Vanier consécutives en 2012 et 2013, Pierre-Luc Caron a été repêché en cinquième ronde (42e au total) par les Stampeders de Calgary, lors du repêchage de 2016 de la LCF.

D’une équipe gagnante à l’autre, Caron évolue constamment dans un environnement d’élite, depuis bien longtemps.

« J’ai été chanceux », explique Caron. « Toute ma vie, j’ai joué pour des organisations gagnantes : au secondaire, au “prep school” américain, à l’université… »

Et maintenant, avec les Stamps…

« L’entraîneur-chef et les différents entraîneurs de positions font de l’excellent travail, [à Calgary]. Mais en fin de compte, ce sont les joueurs qui font les jeux et il y a un bon groupe de leaders qui transmet son savoir. Et ça transparaît sur le terrain. »

Depuis son arrivée dans la formation albertaine en 2016, les Stamps montrent des fiches de quasi-invincibilité. Après avoir terminé la saison régulière 2016 avec une fiche de 15-2-1, la saison régulière de 2017 s’est soldée par un dossier de 13-4-1. Et en 2018, c’est 10 victoires et deux défaites, jusqu’à maintenant.

Le tout agrémenté de multiples verges de gains par la passe et au sol, de multiples touchés aériens et au sol et de véritables raclées assénées aux équipes adverses.

Malgré toute cette domination, une chose hante la formation des Stamps depuis quelques saisons…

La coupe Grey.

Le match ultime. La quête suprême du football canadien.

« Cette année, on la veut c’est certain, mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Il faut s’assurer de faire les éliminatoires, terminer en première place dans l’Ouest et ensuite remporter la finale de division. Après, on parlera de la coupe Grey. »

– Pierre-Luc Caron

On se souviendra qu’en 2016, les Stamps ont perdu ce match en prolongation face au ROUGE et NOIR et l’an dernier, sous la neige, face aux Argos.

Les deux fois, face à des négligés. Les deux fois, David a eu raison de Goliath.

« Ce sont deux défaites crève-cœur », avoue Caron. « Ça fait mal et ç’a pris du temps à nous en remettre. Les deux dernières saisons mortes ont été un peu “douloureuses”. »

« On y pense tout le temps. On s’entraîne en pensant à ça. »

« Cette année, on la veut c’est certain, mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Il faut s’assurer de faire les éliminatoires, terminer en première place dans l’Ouest et ensuite remporter la finale de division. Après, on parlera de la coupe Grey. »

Et comme le joueur de ligne offensive du ROUGE et NOIR Jason Lauzon-Séguin me le disait un peu plus tôt cette saison : n’est-il pas mieux de terminer la saison régulière avec une fiche ordinaire, mais en remportant la coupe Grey que de dominer cettedite saison et trébucher lorsque que ça compte vraiment?

« Je suis 100 % d’accord avec ça », répond Caron, sans hésiter. « C’est le match de la Coupe Grey qui compte le plus. »

« C’est sûr que tu te rends la tâche plus facile si tu as une fiche parfaite en saison régulière. Ça te permet plus de repos, avant les gros matchs. »

« Et les éliminatoires au football ce n’est pas comme au hockey, au baseball ou au basketball. On ne joue pas des séries quatre de sept. C’est UN match. Ça ne pardonne pas. »

Les champions de la Coupe Grey débarquent en ville

Fort d’une semaine de repos, Caron et les Stamps reprendront l’action, cette semaine. Un match à la maison. Un endroit où Calgary est très dominant. Une belle et confortable façon de ressauter dans la mêlée.

Les champions de la Coupe Grey 2017 s’amèneront au MacMahon Stadium, ce vendredi, mais ceux-ci sont en bien piteux état.

En effet, la troupe de Marc Trestman est méconnaissable, cette saison. Rien ne fonctionne. Le quart Ricky Ray est blessé depuis le début de la campagne, l’attaque est anémique – S.J. Green est au ralenti et la recrue de l’année 2017 dans la LCF, James Wilder Jr., vit la guigne de la deuxième année.

Sans parler de la défense. Celle-là même qui avait permis aux Argonauts d’arracher la victoire aux Stamps au dernier match de la Coupe Grey.

Douce vengeance pour Calgary?

« Non, la vraie vengeance serait de les battre au match de la Coupe Grey 2018 », dit Caron. « Mais les Argos sont une formation très bien dirigée. Il ne faudra pas les prendre à la légère. »

« Et je ne pense pas que Toronto se considère déjà éliminée. Les Argos croient sûrement qu’ils peuvent encore participer aux matchs éliminatoires. Ils vont donc tout donner, vendredi. »

Ce sera un match important pour les Stamps, ce vendredi, puisqu’avec une victoire, la troupe de Dave Dickenson s’assurerait d’une place en matchs éliminatoires.

« La victoire sera plus importante que le scénario possible », affirme Caron. « On pensera plutôt à gagner le prochain match, ce qui nous permettra de nous rendre en éliminatoires. »

« Faire les éliminatoires sera le résultat de nos victoires. C’est comme ça qu’il faut voir ça », conclut-il, sagement.

Bonne chance chers Argos… Vous en aurez besoin…