17 octobre 2018

Alouettes : La tête haute et le regard vers l’avenir

Johany Jutras, CFL.ca

MONTRÉAL – Les Alouettes de Montréal (3-12) se préparent pour la première manche de leur série aller-retour contre les Argonauts de Toronto (3-12), au BMO Field, ce samedi (RDS – 16 h HE).

À quoi s’attendre du reste de la saison des Alouettes? Une autre campagne désastreuse qui les verra rater les éliminatoires pour une quatrième année d’affilée.

Depuis la dernière défaite de 12-6 face aux Stampeders, là où la défense a été excellente, mais où l’attaque n’existait tout simplement pas, les hommes de Mike Sherman se sont reposés.

Un repos bien mérité, mais pas pour les bonnes raisons. En ce sens que dans la fâcheuse situation des Alouettes, il vaut mieux s’éloigner un peu du football, pour mieux y revenir.

« Notre semaine de repos a permis à tout le monde de reprendre du galon physiquement », explique le joueur de ligne offensive des Alouettes Philippe Gagnon. « Ça nous a permis aussi d’aller dans nos familles et de prendre un peu de recul. De nous rendre compte qu’on est chanceux de faire ce qu’on fait : jouer à un jeu et gagner nos vies avec ça. »

« Et il nous reste tout de même des matchs à jouer. Il nous reste donc du temps pour avoir du “fun” et pour tenter de finir sur une bonne note. Pour montrer à tout le monde qu’on est toujours là et qu’on prend ça à cœur. »

Pendant la dernière semaine de congé, la direction des Moineaux a bougé. Le centre-arrière Patrick Lavoie, le joueur de ligne offensive Philip Blake et le jeune secondeur canadien prometteur Chris Ackie sont tous partis sous d’autres cieux.

Les deux premiers en Saskatchewan et le troisième à Ottawa, où ils pourront participer à la grande valse automnale et peut-être espérer participer au match de la 106e Coupe Grey, à Edmonton, le 25 novembre prochain.

« On comprend que c’est une “business” », dit Gagnon. « Et c’est toujours plate de voir des gars comme Patrick Lavoie et Philip Blake partir de cette façon-là. Mais c’est hors de notre contrôle. »

« Il faut simplement continuer, sans se laisser affecter par ces transactions. »

Mais pour ceux qui demeurent à Montréal, qu’en est-il du dernier droit de la saison?

« L’objectif principal pour nous, c’est de bien terminer la saison », renchérit Gagnon. « Il faudra continuer à s’améliorer pour prouver que l’an prochain, on pourra être dans la conversation. »

Avec tous ces changements de quarts, l’attaque des Alouettes a eu de la difficulté à s’installer, tout au long de la saison (La Presse Canadienne).

Trois matchs. Trois duels. Trois occasions de sauver l’honneur. Le meilleur scénario serait de voir les Als remporter ces trois combats. Pour terminer sur une bonne note. Pour que les partisans se disent – à l’instar de Philippe Gagnon — que l’an prochain, « on reprendra là où on a laissé la saison 2018 se terminer».

Et le tout commencera à Toronto, ce samedi après-midi. Face à une autre formation exclue des éliminatoires. Un désastre pour elle aussi. Mais pas pour les mêmes motifs.

La Ville reine a perdu sa royauté

Les champions de la 105e Coupe Grey n’ont jamais pu démarrer leur saison 2018. Rien ne fonctionnait pour les Argos, cette année. Et pourtant : James Wilder Jr., Ricky Ray, S.J. Green, presque la même défense que l’an dernier, elle-même qui a permis de clore le débat de la dernière Coupe Grey…

Mais les blessures, les contre-performances, la frustration et maintenant, on regarde vers l’an prochain – la saison 2019 – avec l’espoir de revoir la lumière.

Un peu comme les Alouettes, non?

« C’est sûr qu’il n’y aura pas un enjeu de classement, lors du prochain affrontement », explique Gagnon. «Nous voudrons démontrer que notre dossier ne reflète pas la qualité des joueurs qui se trouve dans notre équipe. »

« Mettre la table pour la saison prochaine. »

Il faudra donc bâtir un match à la fois, comme les joueurs des Als nous l’on dit, tout au long de la présente campagne. Il faudra donc battre Toronto. Et c’est plus que possible!

La défense de la Ville reine est au dernier rang de la Ligue canadienne de football (LCF) au chapitre des points accordés (474), des sacs du quart (19) et des interceptions (11).

La timide attaque des Alouettes aura l’occasion d’exploser, en cette semaine 19. Mais n’est pas Jeremiah Masoli et Brandon Banks qui veut. Montréal n’a certes pas la force de frappe des Tiger-Cats – eux qui ont démoli les Argos, tout au long de la saison —, mais elle a démontré de belles choses, lors des derniers matchs.

Le nouveau venu chez les Alouettes, le receveur Joshua Stanford, s’entraînait sur la deuxième unité offensive, mardi après-midi (La Presse Canadienne).

L’attaque s’installe, mais la frustration également

Johnny Manziel est de plus en plus à l’aise avec ses receveurs et le nouveau venu Joshua Stanford pourra montrer de quel bois il se chauffe, lui qui semblait s’entraîner sur la deuxième unité offensive, mardi après-midi.

Mais il faut marquer des points!

En effet, bien que Manziel ait cumulé les verges de gains, lors des dernières semaines, les touchés se font rares : 250 verges lors du dernier match contre les Stamps, 18 en 29, 62,1 % d’efficacité… Touchés? 0.

De plus, la défense des Als a pu tenir l’attaque des Stamps en échec pendant les trois premiers quarts.

Les joueurs des Alouettes seront les premiers à vous le dire : tant d’effort pour si peu de résultats, c’est frustrant.

« Manziel est un excellent joueur de football », affirme Gagnon. « Plus tu gardes le même groupe de joueurs longtemps, plus la chimie s’installe. Tout devient alors plus facile : tout le monde voit et fait la même chose et la communication est donc facilitée. »

« On se donne donc plus de chances d’avoir du succès. »

« On a souvent été à une protection près ou à une verge près de la victoire, cette saison. Ç’a été très frustrant! Mais on peut tout de même constater qu’on n’est pas loin du succès. »

« Si on continue à travailler fort, à corriger nos erreurs, je suis certain que dans un avenir rapproché, on pourra connaître des jours heureux avec cette équipe. »

Mais vous savez, il n’y a pas de recette miracle. Il faut simplement remettre ses crampons, enfiler ses épaulettes, saisir son casque et aller se battre sur le terrain.

Parce que s’il y a une chose que les Alouettes ont fait de bien cette année, c’est d’aller au combat, chaque match, avec l’énergie du désespoir et, quelques fois, celle de la victoire.

Espérons que le triomphe se pointera le bout du nez, cette semaine.