Les Alouettes espèrent que la patience rapportera des dividendes en 2019

MONTRÉAL – Le 18 août dernier, les Alouettes de Montréal encaissaient un revers de 40-24 aux mains des Eskimos d’Edmonton, portant leur fiche à 1-8. Antonio Pipkin avait été le cinquième quart à amorcer – et perdre – un match en première moitié de campagne, et la défense montréalaise accordait une moyenne peu enviable de 34,3 points par rencontre.

Sans oublier le quart Johnny Manziel, inefficace et blessé après seulement deux départs, que le club avait acquis en retour de deux choix de premier tour et de deux joueurs partants.

Avec une seule victoire en près d’un an, les Alouettes étaient au plus bas.

Mais, soudainement, les choses ont changé. Grâce une étincelle provoquée par Pipkin, et grâce à de meilleures performances de Manziel, les Als ont fini l’année avec quatre victoires à leurs cinq derniers matchs.

Une lumière au bout du tunnel?

« Lorsque nous avons amorcé ce projet, nous savions que ce serait un processus », a déclaré le directeur général des Alouettes, Kavis Reed, qui traverse présentement sa troisième saison morte à la barre de l’équipe. « La chose la plus importante était d’essayer de stabiliser notre position de quart. »

« Pendant le dernier tiers de la saison, nous avons vu que de moyennes et bonnes performances de nos quarts ont vraiment élevé notre équipe, et nous ont vraiment donné le sentiment que si nous pouvons avoir de bonnes sorties de nos quarts, et si nous pouvons faire de bonnes choses autour d’eux, nous avons une opportunité chaque match. »

Certes, deux de ces victoires ont été enregistrées contre les Argonauts de Toronto – derniers au classement – et contre les Tiger-Cats de Hamilton – qui avaient misé sur plusieurs remplaçants – , mais les Alouettes ont démontré beaucoup plus de confiance en deuxième moitié de saison.

La formation montréalaise a mieux fait en défense, a réussi de gros jeux en attaque, a limité les erreurs et n’a généralement pas été déclassée : elle a perdu contre Calgary et la Saskatchewan, deux des meilleures équipes de la LCF, par un pointage combiné de 11 points.

Tyrell Sutton a été échangé et William Stanback a excellé à la position de demi offensif, cumulant en moyenne 6,7 verges par course et amassant 852 verges à partir de la ligne de mêlée l’an dernier. Le receveur Eugene Lewis, 25 ans, est devenu la cible préférée du côté des Montréalais, captant 44 passes pour 827 verges à sa deuxième saison dans la LCF.

Après quatre saisons décevantes, les Alouettes s’en vont peut-être dans la bonne direction. Au cours de leurs neuf derniers affrontements, ils ont assurément montré un visage différent que celui du club ayant compilé un dossier de 1-19 entre le 19 août 2017 et le 18 août 2018.

« Nous devons construire sur les progrès que nous avons accomplis en deuxième moitié de saison », a déclaré Reed. « Nous devons continuer de démontrer que nous sommes une équipe qui jouera du bon football, qui disposera de la profondeur nécessaire aux positions importantes, qui continuera d’améliorer son bassin de joueurs nationaux, et qui continuera à faire en sorte que nous devenions une équipe plus explosive. »

« Ce sont les ingrédients du succès en saison régulière. C’est une longue saison, mais tout cela vous permet de réussir, et je crois vraiment que, en 2019, tous les morceaux seront en place pour connaître du succès. »

Alors que les quarts pourraient être la priorité de la plupart des équipes de la LCF lors de l’ouverture du marché des joueurs autonomes, les Alouettes ont l’intention de piger à l’interne en 2019. Ils se préparent pour une bonne compétition pendant le camp d’entraînement, une lutte qui opposera notamment Manziel, Pipkin, Matthew Shiltz, Jeff Mathews et Vernon Adams Jr.

LES DÉPARTS DE JOHNNY MANZIEL EN 2018

TENTÉES % DE PASSES COMPLÉTÉES VERGES VERGES PAR PASSE TENTÉE TC INT FICHE
TROIS PREMIERS 71 63% 484 6.8 0 5 0-3
CINQ DERNIERS 94 65% 806 8.6 5 2 2-3

Pipkin a brièvement captivé les partisans des Alouettes et, à 23 ans, il leur a donné l’espoir de pouvoir un jour devenir le quart numéro un de l’équipe après avoir remporté deux de ses trois premiers départs, réalisant de gros jeux à la fois avec ses jambes et son bras. Cependant, alors qu’il réussissait en moyenne des passes de 8,5 verges et qu’il comptait huit touchés au sol, un match de quatre interceptions contre la Colombie-Britannique a mené à son retrait de la formation partante.

Manziel, quant à lui, ne se verra pas confier le poste d’entrée de jeu, mais il mérite la chance d’obtenir cette opportunité grâce à ses progrès au cours de ses huit premiers départs. Le joueur de 26 ans a exécuté des jeux spectaculaires et a limité les erreurs lors de ses cinq derniers départs; il a lancé cinq passes de touché et seulement deux interceptions, tout en maintenant une moyenne de 8,6 verges par tentative de passe. Il s’agit d’un échantillon de petite taille, oui, mais ces statistiques se situent avec celles des meilleurs quarts actuellement partants dans la LCF.

Cet hiver, les Als amorcent une nouvelle phase du plan de Reed visant à remettre l’équipe sur les rails. Ils ont dépensé beaucoup l’année dernière, en embauchant notamment les convoités joueurs autonomes Tommie Campbell, Mtichell White, Henoc Muamba et Jamaal Westerman.

Cette année, alors que la qualité des joueurs possiblement autonomes est peut-être la plus élevée des dernières années – quelque 240 joueurs pourraient devenir joueurs autonomes le 12 février prochain –, les Alouettes seront discrets. Contrairement à plusieurs équipes au sein de la Ligue, Montréal a déjà réembauché bon nombre de ses meilleurs joueurs autonomes.

Même s’ils cherchent toujours à s’améliorer, les Als espèrent qu’avec un peu de continuité, ils pourront continuer à bâtir à partir des succès de la fin de la saison 2018.

« J’ai dit il y a deux ans que les Alouettes de Montréal seraient actifs sur le marché des joueurs autonomes afin de reconstruire les bases de la formation », a déclaré Reed. « Je suis fermement convaincu qu’une fois que vous avez créé une base, vous devez la développer et demeurer très consciencieux – ajouter plusieurs nouveaux joueurs dans votre environnement peut parfois être plus un obstacle qu’un progrès. »

« Nous ferons très attention en ce qui a trait aux joueurs autonomes cette année. Nous avons identifié quelques positions que nous devrons améliorer. Nous avons identifié un noyau de joueurs que nous souhaitons évaluer, et nous irons de l’avant à partir de là. »