6 mai 2019

Les Eskimos voient un joueur «transcendant» en Betts

Yan Doublet/Université Laval

EDMONTON – Brock Sunderland le surnomme « un John Chick canadien dans ses beaux jours ».

Jason Mass soutient qu’il est un joueur « transcendant » qui possède plusieurs extraordinaires qualités.

Le bureau de recrutement de la LCF le plaçait au premier rang de ses deux plus récents classements des plus beaux espoirs admissibles au repêchage 2019.

Les partisans ne verront peut-être pas immédiatement Mathieu Betts dans un uniforme des Eskimos d’Edmonton – l’ailier défensif de l’Université Laval a signé un contrat en tant que joueur autonome non repêché avec les Bears de Chicago dans la NFL la semaine dernière –, mais le jeu pourrait en valoir la chandelle.

« Tout », ont répondu séparément Sunderland et Mass lorsqu’on leur a demandé ce qu’ils aimaient chez le troisième choix au total de l’encan de jeudi dernier.

« Il était le premier espoir sur notre liste », a dit Maas, qui amorcera en 2019 sa quatrième et dernière année comme entraîneur-chef des Eskimos. « Toute l’étude de vidéos que nous avons faite sur lui – il est fort, il est rapide, il contourne aisément la ligne de mêlée, il est athlétique. Il possède plusieurs extraordinaires qualités. Je ne crois pas qu’il y ait quelque chose qu’on ne peut pas aimer chez ce joueur. »

« D’abord, il y a la rapidité avec laquelle il se rend au ballon », a pour sa part expliqué Sunderland, qui en était à son troisième repêchage avec les Eskimos. « Il remporte bon nombre de duels dès la remise du ballon. Il est inépuisable et infatigable, il possède plusieurs habiletés et il a plusieurs techniques pour chasser les quarts adverses. »

« Quand il a participé au match des étoiles aux États-Unis, il a battu de très bons bloqueurs américains. Nous croyons fermement que son style de jeu cadrerait parfaitement dans la LCF. »


 
Les dirigeants de chacune des équipes du circuit ont pris des décisions difficiles lors de la séance de trois heures et de 73 choix de jeudi dernier. Mais après que les Argos aient choisi Shane Richards au premier rang au total, et que les Ticats aient choisi Jesse Gibbon tout de suite après, tous les deux des joueurs de ligne offensive, les Eskimos n’ont même pas eu à réfléchir lorsqu’est venu le temps d’effectuer leur sélection.

Betts cadre parfaitement avec les Esks, une équipe qui emploie déjà un Canadien partant à la position d’ailier défensif (Kwaku Boateng).

Les ailiers défensifs partants de la Ligue sont majoritairement américains, ce qui rend des joueurs comme Boateng, qui peut être partant et être très productif – le jeune homme de 23 ans a réussi neuf sacs l’an passé à sa deuxième année dans la LCF –, incroyablement précieux.

Les Eskimos espèrent que Betts pourra un jour jouer ce rôle à son tour.

« Nous avons de la flexibilité en ce qui a trait au ratio », a dit Maas. « Nous pouvons utiliser des joueurs partants nationaux à plusieurs positions. Ça dépend de nos stratégies. Vu notre formation, et vu le fait que nous pouvons utiliser des Canadiens à différentes positions, je crois que nous pouvons attendre. »

Après avoir choisi le meilleur joueur disponible au premier tour, Edmonton a potentiellement comblé son besoin le plus important, au deuxième tour, en sélectionnant le polyvalent joueur de ligne offensive Kyle Saxelid de l’Université Nevada-Las Vegas.

Les Eskimos forment une équipe en transition sur la ligne offensive, eux qui ont dit au revoir à des vétérans comme Justin Sorensen et Simeon Rottier au cours des dernières années. Matthew O’Donnell et David Beard devraient être les gardes partants, alors que trois Américains – Colin Kelly, Travis Bond et l’une de leurs grosses prises sur le marché des joueurs autonomes, SirVincent Rogers – devraient se partager le boulot à la position de bloqueur.

Saxelid est le plus récent membre d’un groupe de jeunes joueurs de ligne offensive chez les Eskimos, un groupe qui comprend Jacob Ruby, Mason Woods et Jean-Simon Roy.

Après avoir sélectionné le centre-arrière Peter Cender au quatrième tour, les Esks ont choisi le receveur – et étoile du camp d’évaluation régional de l’Ouest – Shai Ross de l’Université du Manitoba au cinquième tour, puis le plaqueur défensif Evan Machibroda de l’Université de la Saskatchewan.

« IL EST UN JOUEUR TRANSCENDANT, CE QUE NOUS NE VOYONS PAS CHAQUE ANNÉE. QUAND IL SE JOINDRA À NOTRE ÉQUIPE, ON RÉALISERA TOUS CE QU’ON A ENTRE LES MAINS. »

JASON MAAS À PROPOS DE MATHIEU BETTS

L’entraîneur-chef des Eskimos, Jason Maas, est ravi des joueurs sélectionnés par son équipe lors du repêchage 2019 (Johany Jutras/LCF.ca)

Le receveur Hunter Karl, un choix de septième tour, a connu une carrière productive au sein de U SPORTS avec les Dinos de l’Université de Calgary, et les Esks ont sélectionné deux demis défensifs vers la fin du repêchage en Scott Hunter de l’Université Wilfrid Laurier (sixième tour) et Eric Blake de l’Université McMaster (huitième tour).

Cependant, le succès des Eskimos lors du repêchage de 2019 passera inévitablement par Betts, que les partisans espèrent voir à Edmonton plus tôt que tard.

Avec les espoirs, on ne sait jamais. Le demi de coin Arjen Colquhoun s’est présenté à Edmonton un an après avoir été repêché en 2016 et il est depuis devenu un partant. Tevaun Smith, le huitième choix au total de ce même repêchage, a signé son premier contrat avec les Esks ce printemps et luttera pour un poste de partant prochainement.

Peu importe le dénouement, la direction des Eskimos est convaincue d’avoir pris la bonne décision. Même s’il y a toujours la chance que Betts n’évolue jamais dans la LCF au cours de sa carrière.

« S’il avait été choisi au cinquième tour du repêchage de la NFL, nous ne l’aurions pas choisi au troisième rang jeudi passé », a dit Sunderland. « Comme il a été embauché comme joueur autonome non repêché, nous sommes prêts à courir un peu plus de risques, vu tout le talent qu’il possède. En général, ma philosophie est de choisir le meilleur joueur disponible. »

« Chaque fois qu’un joueur du calibre de Betts est disponible pour vous au troisième rang, je crois que vous devez le choisir », a ajouté Maas. « Il est un joueur transcendant, ce que nous ne voyons pas chaque année. Quand il se joindra à notre équipe, on réalisera tous ce qu’on a entre les mains. »