21 mai 2019

La ligne à l’attaque serait-elle la clé du succès pour les Alouettes?

Dominick Gravel/Alouettes de Montréal

MONTRÉAL — La ligne à l’attaque des Alouettes n’a convaincu personne pendant la saison 2018.

Les quarts des Alouettes ont été ceux qui ont été rejoints le plus souvent derrière leur ligne de mêlée: 66 fois, 23 fois de plus que leurs plus proches «poursuivants». En ce qui a trait au jeu au sol, l’équipe s’est retrouvée en milieu de peloton avec 1827 verges au total, malgré le plus faible nombre de courses 318. Par contre, quand elle courait, l’équipe était efficace: sa moyenne de 5,7 verges par course lui a conféré le premier rang de la LCF à ce chapitre.

La ligne à l’attaque a manqué de cohésion tout au long de la saison. Mais ce point ne peut lui être reproché: au cours des 13 premiers matchs de la saison, les Alouettes ont utilisé…13 combinaisons différentes sur la ligne offensive. Pas surprenant que l’un des objectifs de l’unité offensive soit de procurer plus de stabilité sur la ligne de mêlée.

«C’est évident que ce serait l’idéal, a noté Vernon Adams fils, l’un des trois principaux ‘rivaux’ à l’obtention du poste de quart partant. De pouvoir jouer tout le temps derrière les mêmes joueurs aide à tous les niveaux, que ce soit pour le jeu au sol ou la passe.»

On ne peut pas tirer trop de conclusion sur ce qu’on a vu lors des premières répétitions du camp d’entraînement des Alouettes, lundi, mais la ligne à l’attaque qui a pris le plus clair des répétitions offrait un coup d’oeil intéressant.

Tout à gauche se trouvait le vétéran Tony Washington, acquis des Tiger-Cats de Hamilton dans la transaction impliquant Johnny Manziel. À sa droite, on lui a flanqué Kristian Matte au poste de garde. Utilisé comme centre partant une bonne partie de la dernière campagne, Matte est un garde très efficace. Au centre se trouvait le nouveau venu Spencer Wilson, acquis sur le marché des joueurs autonomes.

C’est du côté droit que les Alouettes affichaient le moins d’expérience, avec Trey Rutherford comme garde et Tyler Johnstone comme bloqueur. Les Alouettes ont toutefois sacrifié leur tout premier choix au repêchage de 2019 afin de pouvoir sélectionner Johnstone au repêchage supplémentaire l’an dernier. Il aura toutes les chances de se faire valoir.

«Je ne suis jamais à l’aise avec un groupe inexpérimenté, mais ils ont du talent et travaillent fort, a indiqué l’entraîneur-chef Mike Sherman au sujet du côté droit de sa ligne à l’attaque. Ils seront prêts à jouer. Il y a des groupes qui ont travaillé ensemble plus longtemps que ce groupe, mais nous allons faire en sorte que ça fonctionne.»

Sherman estime par ailleurs que la ligne à l’attaque des Alouettes se trouve en meilleure posture qu’à pareille date l’an dernier.

«Je pense qu’au poste de bloqueur gauche, nous sommes en avance sur l’an dernier avec Tony. De déplacer Kristian au poste de garde, je pense que c’est plus naturel pour lui qu’au centre. Nous allons devoir regarder comme il faut qui nous placerons au centre. C’est une position clé. Mais je pense néanmoins que nous sommes en avance sur l’an dernier. Les quatre ou cinq premiers matchs, nous avions vraiment éprouvé toutes sortes d’ennuis du côté gauche.»

Sherman et son groupe d’entraîneurs devront faire vite pour trouver la bonne combinaison, puisque le camp est court dans la LCF: dès le 30 mai, les Alouettes disputeront un premier match préparatoire et leur saison sera lancée le 14 juin.

«Vous n’avez qu’un nombre limité d’heures à travailler avec les joueurs sur le terrain ou en réunions, a admis Sherman. Nous tentons de maximiser ce temps et de les éduquer au maximum sur ce qui les attendra dans la LCF.»

Quelle place les Alouettes réserveront au vétéran Luc Brodeur-Jourdain?

De retour avec un contrat d’une saison en poche, le vétéran centre Luc Brodeur-Jourdain ne sait pas quelle utilisation compte faire l’équipe de ses services cette saison, lui qui a été confiné au banc pour la majeure partie de la dernière campagne.

Celui qui disputera sa 11e saison avec les Alouettes n’a pratiquement pas vu d’action au premier jour du camp. Mais il ne s’en formalise pas du tout.

«Je comprends: on n’a pas besoin de m’évaluer, a-t-il noté. On sait déjà depuis de nombreuses années ce que je suis capable de faire et le sérieux que je démontre. La question n’est pas là: ils ont plusieurs jeunes à évaluer présentement. Si j’avais eu plus de répétitions lors du jour 1 du camp, j’aurais trouvé cela inquiétant dans un certain sens: on a plus besoin d’un futur que d’un passé.

«Je ne sais pas quel sera mon rôle. L’an dernier, dans les derniers matchs, mon numéro a été appelé plus souvent. Je suis embarqué sur le terrain et j’ai eu beaucoup de plaisir. (…) Je suis rendu à une place dans ma carrière où je suis serein par rapport à tout ça. Comme je l’ai dit l’an dernier, mon désir de jouer au football ne s’estompera jamais. Je pense que si vous me posez la question à 74 ans, j’aurai encore le goût de jouer une autre saison. La réalité est de savoir si on a besoin de moi. Si on a besoin de moi, je serai heureux, peu importe le rôle.»

Le footballeur de Saint-Hyacinthe s’est présenté au camp dans une forme resplendissante, affichant une silhouette plus svelte que lors des autres années. Il attribue sa grande forme aux importantes rénovations qu’il a entreprises à sa résidence au cours de l’hiver.

«Ça m’a tenu en forme: j’ai passé mon temps à charrier des matériaux, en plus de mon entraînement traditionnel.»

Quant aux performances de l’équipe, il est encouragé par ce qu’il a entendu de la part du coordonnateur à l’attaque, Khari Jones.

«Dès la première réunion que nous avons eue avec lui, il a dit que l’on jouerait un football plus simplifié, plus épuré. Ça m’a donné un sentiment de sécurité.

«On a un jeune groupe de quarts-arrières. De se retrouver dans cette situation-là avec une pression trop forte sur les épaules, ta marge de manoeuvre est petite et on passe rapidement au prochain appel. Tu veux donc être parfait, acheter du temps, compléter toutes tes passes. Plus souvent qu’autrement, tu vas prendre une mauvaise décision dans ce scénario», a-t-il expliqué avec son éloquence habituelle.

«D’avoir un football plus épuré, de couper le terrain, ça va les aider, a-t-il poursuivi. D’avoir une présence active du jeu au sol c’est important. On est allé chercher Spencer Wilson, c’est un gros gars. Tony Washington est un gros gaillard. Kristian Matte est un garde dominant. Trey Rutherford a perdu une vingtaine de livres: je vois déjà une mobilité améliorée. Tyler Johnstone est un joueur très mobile aussi. On a groupe capable de bien performer avec le jeu au sol.»

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