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Stanback assure une dernière victoire à Brodeur-Jourdain

MONTRÉAL – William Stanback avait un grand match dans les jambes. Le demi à l’attaque des Alouettes de Montréal a porté le ballon sur plus de 200 verges et inscrit trois touchés pour permettre à Luc Brodeur-Jourdain de mettre fin à sa carrière de 11 saisons sur une victoire de 36-29 aux dépens des Tiger-Cats de Hamilton.

Le vétéran centre de 36 ans a d’ailleurs joué plus que prévu dans ce dernier tour de piste. Après avoir été utilisé comme centre partant par l’entraîneur-chef Khari Jones, Brodeur-Jourdain est revenu au jeu au troisième quart en raison de la blessure subie par le garde Sean Jamieson avec les Tiger-Cats (3-1) en avant 18-16.

Brodeur-Jourdain a donc participé à la poussée de 20 points sans réplique des Oiseaux.

« Je ne pense pas que tous les gars prennent leur retraite de cette façon, a noté Jones, qui a remporté sa première victoire dans la LCF. Il va nous manquer. C’est un gars qui joue avec passion chaque jeu. J’étais heureux de vivre cela avec lui. »

Quant à Stanback, il a été époustouflant. Son deuxième touché du match a permis aux Alouettes (1-2) de se forger une avance de 22-18.

Sur la possession suivante des locaux, sa course de 49 verges a donné le ton. Deux jeux plus tard, Vernon Adams fils (14 en 25, 202 verges) a porté le ballon sur une verge pour creuser l’écart.

Stanback en a ajouté au quatrième quart à l’aide d’une spectaculaire course de 21 verges pour son troisième majeur, devenant ainsi le premier joueur des Alouettes depuis Brandon Whitaker, en 2012, à marquer trois touchés en un match.

Sur le jeu, Stanback est parti à la droite d’Adams, avant de bifurquer vers la gauche, d’éviter quelques plaqués en plus de sauter par-dessus un défenseur avant de plonger dans la zone des buts, soulevant les 18 673 bruyants spectateurs réunis au stade Percival-Molson.

« Hamilton est l’équipe à battre dans l’Est présentement et c’est ce que nous souhaitions faire, surtout à domicile, a déclaré le no 31. Maintenant, on veut le faire dans le prochain match. »

En tout, Stanback a amassé 203 verges au sol, en plus d’en ajouter 46 en deux passes. C’est la première fois depuis que Mike Pringle avait récolté 234 verges en 1998 qu’un porteur des Oiseaux franchit la barre des 200 verges. C’est aussi la première fois depuis 2007 que trois touchés au sol sont inscrits par le même Alouette. Jarrett Payton avait réussi l’exploit le dernier.

« Je dois continuer de m’améliorer, chaque jour », a-t-il laissé tomber quand on lui a parlé de ces marques.

La réplique des Tiger-Cats est venue de Jaelon Acklin et Marcus Tucker sur des passes de 16 et 14 verges de Jeremiah Masoli (29 en 44, 401 verges, deux touchés, une interception). Liram Hajrullahu a réussi cinq placements.

Dernier tour de piste

Pour son dernier match, Brodeur-Jourdain a joué bien plus qu’il ne le croyait.

Après la première séquence à l’attaque, – soldée par l’un des trois placements de Boris Bede – l’annonceur-maison a souligné la carrière du Maskoutain. Le no 58 a quitté le terrain en larmes. Il a longuement enlacé ses coéquipiers et les membres du personnel des Alouettes.

Brodeur-Jourdain est revenu quelques minutes plus tard, alors que les Alouettes ont inscrit le premier touché du match, afin d’effectuer la remise sur la transformation d’un point des locaux, qui venaient de faire 10-0 sur le premier touché de Stanback.

On ne croyait alors plus le revoir, mais une blessure subie par Jamieson a modifié les plans de Jones. Brodeur-Jourdain a repris le collier pour le reste du match, se tirant très bien d’affaire.

« J’ai vu les yeux de mon coach se revirer vers moi. J’ai dit : ‘OK!’. J’ai mis mon casque et je suis retourné. »

Une fois que le dernier sifflet a retenti, c’est une carrière de 169 matchs qui a ainsi pris fin. Brodeur-Jourdain, Martin Bédard et John Bowman sont les seuls joueurs restants de l’époque glorieuse des Alouettes, avec les conquêtes des coupes Grey en 2009 et 2010.

« C’était vraiment particulier. J’avais l’impression de recevoir une grosse dose d’amour chaque fois que je passais près d’une ligne, a souligné Brodeur-Jourdain dans le vestiaire, pendant que Tony Washington scandait ‘Un an de plus! un an de plus!’. C’est un sentiment que je ne peux pas décrire. Je ne crois pas qu’il y ait un mot qui existe pour décrire ça. »

Brodeur-Jourdain a toujours dit qu’il allait être un Alouette à vie, il n’allait pas changer d’avis après la rencontre.

« Si l’équipe a besoin de moi, je serai toujours là. »

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