17 juillet 2019

La défense des Esks, pas encore à plein régime

Jason Halstead/CFL.ca

EDMONTON – Parmi les 16 sacs du quart des Eskimos d’Edmonton, cette saison, 12 ont été réussis contre Mike Reilly des Lions de la Colombie-Britannique.

Bien que ce soit une statistique impressionnante, cette information est aussi un couteau à double tranchant. Les Esks peuvent-ils être aussi efficaces face aux autres quarts de la Ligue canadienne de football (LCF)?

L’ailier défensif des Eskimos Kwaku Boateng n’hésite pas une seconde.

« Je ne crois pas que nous aurons du succès que face à Reilly », dit-il. « Notre défense est programmée pour attaquer les quarts adverses, point à la ligne. »


 
« Peu importe qui tient le ballon, qui le transporte ou qui court avec celui-ci. Nous sommes prêts à frapper n’importe qui. Notre seul et unique objectif est de pourchasser le porteur du ballon. »

L’unité défensive des Esks (3-1) se remettra au boulot, ce samedi, lorsqu’elle visitera les Alouettes de Montréal (2-2), au stade Percival-Molson. La troupe montréalaise vient de remporter deux victoires de suite, face aux Tiger-Cats et au ROUGE et NOIR.

« Notre plan est le même : nous attaquerons de la même façon que nous le faisons depuis le début de la campagne et de la même façon que nous l’avons fait contre les Lions », explique l’ailier défensif Jesse Joseph, lui qui a évolué durant quatre saisons avec les Als, avant de se joindre aux Esks comme joueur autonome, en mai dernier.

« Plus la saison avance et plus la chimie grandit. »

En juin dernier, Edmonton a fait tomber Reilly sept fois, lors d’une victoire de 39-23. Lors du dernier match au BC Place, les Eskimos ont atteint la cible à cinq reprises, seulement lors de la première demie. Une victoire convaincante de 33-6.

Les Lions ont été restreints à 157 verges de gains aériens et à seulement 177 verges de gains nets.

La brigade défensive des Esks mène la LCF au chapitre de la moyenne de verges nettes accordée par match, avec 222. Elle est au deuxième rang du circuit Ambrosie au chapitre des sacs du quart et au troisième rang au chapitre de la moyenne de points accordée par match (20,5).

« Notre ligne défensive est physique et elle répond à l’appel », dit l’entraîneur-chef des Eskimos Jason Maas. « C’est son ADN. »

« Ce groupe est tenace. Et il y a notre tertiaire qui fait aussi son travail. Elle force donc les quarts adverses à garder le ballon un peu plus longtemps. Lorsque toute cette mécanique fonctionne, nous produisons de belles choses en défense. »

Boateng, Joseph et le joueur de ligne défensive Mike Moore ont tous obtenu des sacs du quart, lors du dernier match. Le maraudeur Jordan Hoover s’est aussi joint à la fête avec un sac et le demi défensif Forrest Hightower également, lui qui a réussi une interception.

« C’est la beauté de notre défense », dit Boateng. « La ligne offensive et le quart-arrière ne peuvent pas seulement surveiller notre ligne défensive. Ils doivent aussi jeter un œil sur nos secondeurs et nos demis défensifs. Tout le monde est prêt à payer le prix, de notre côté. »


 
Les Eskimos sont créatifs, lors des pressions sur les quarts adverses. Personne, de l’autre côté de la ligne de mêlée, ne sait d’avance qui le fera et d’où l’action partira.

« Nous en avions discuté en début de saison », dit Maas. « Nous voulions que notre défense soit un bourreau de travail et qu’elle soit capable d’atteindre les quarts adverses, ou, à tout le moins, de les déranger. »

« Comment déranger les quarts? En étant créatif. »

Constamment changer les jeux en défense déstabilisera un quart-arrière. Il ne sera donc pas en mesure d’anticiper la stratégie défensive adverse.

« En général, si vous faites toujours le même genre de jeux face à un quart, il anticipera le tout et en profitera, en se débarrassant du ballon plus rapidement », explique Maas. « Mais lorsqu’il n’arrive pas à lire votre stratégie, vous mettez de la pression sur les schémas de jeux de la ligne offensive. »

« Lorsque vous avez des athlètes talentueux et tenaces comme nous avons, et que la pression est générée, de belles choses arriveront. Mettre de la pression sur les quarts donnera beaucoup de fil à retordre aux attaques adverses et les points arriveront au compte-goutte. »

Les sacs du quart sont aussi le fruit d’un jeu serré dans la tertiaire, ce qui empêche les quarts de trouver leurs receveurs.

« C’est du football complémentaire », dit Boateng. « Si la ligne défensive travaille d’arrache-pied pour atteindre les quarts, mais que la tertiaire se tourne les pouces, le match sera long et vice versa. »

« Voilà pourquoi il est si important de jouer en équipe. Il faut tous être au même diapason afin de connaître du succès. »

Les joueurs des Esks contribuent tous à une cagnotte d’argent qui sera réclamée par celui qui aura obtenu le plus de sacs du quart, à la fin de la présente saison. Mike Moore est le meneur temporaire.

« Nous tentons d’être la meilleure ligne défensive du circuit », explique Moore. « Nous sommes au boulot, tous les jours. »

« Nous avons travaillé pendant toute la saison morte sur notre intensité et notre vitesse d’exécution et tout ce dur labeur porte ses fruits, jusqu’à maintenant. »

Les Eskimos sont confiants, mais sont aussi bien conscients que la saison est encore loin d’être terminée. Edmonton revendiquait une fiche de 7-5 et était au deuxième rang de la division Ouest, la saison dernière, avant de perdre quatre des six dernières rencontres, ratant ainsi les éliminatoires.

« C’est une nouvelle saison, mais tout le monde sait que c’est long une saison dans la LCF », dit Hightower. « La meilleure chose à faire c’est de garder les choses simples et de toujours travailler fort. »

« Si nous y mettons les efforts nécessaires, chaque semaine, les résultats seront au rendez-vous. »

Les Eskimos sont au premier rang de la Ligue au chapitre des pénalités imposées.

« Il faut que ça change », dit Boateng.

« Nous n’évoluons pas encore à plein régime », dit-il. « Nous travaillons là-dessus et il y a énormément d’ajustements à faire. »

« Nous avons beaucoup de nouveaux éléments en défense. Mais chaque match, nous nous améliorons et nous nous rapprochons. Et plus il y aura de camaraderie, meilleurs nous serons sur le terrain. »

D’après un texte de Jim Morris, paru sur CFL.ca