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Les Tiger-Cats devront poursuivre leur route sans Jeremiah Masoli

HAMILTON – Vendredi soir dernier, Jeremiah Masoli a reçu le ballon derrière le centre, vu les 22 verges le séparant de la zone des buts et a décidé d’y aller.

Souvent, au football, tout change en une fraction de seconde, en un clignement d’œil.

Avec une feinte à droite, Masoli a changé l’allure du match, déjouant la meilleure défense de la Ligue canadienne de football (LCF).

En avance 14-0, le cadran indiquant 10 minutes, Masoli réalise une autre feinte afin de se défaire de la ligne défensive chargeant devant lui et tout a encore une fois changé. Mais cette fois-ci, ce fut son genou gauche, voyant ainsi les chances des Ticats d’accéder au match de la Coupe Grey se diluer.

Samedi après-midi, l’organisation des Tiger-Cats a confirmé ce que tous les partisans craignaient : Masoli ne reviendra pas pour le reste de la saison. Tout comme Zach Collaros en 2015. Sentiment de déjà-vu.

L’entraîneur-chef des Ticats Orlondo Steinauer a dit, à la suite de la victoire de vendredi dernier, que le statut de Masoli serait réévalué samedi. Nous connaissons la suite. L’équipe s’entraînait dimanche, une semaine courte, en vue du match contre les Roughriders de la Saskatchewan, ce jeudi.


 
En un claquement de doigts, tout a changé. Dane Evans sera dorénavant le quart partant des Tiger-Cats, lui qui a été 13-en-25 pour 94 verges et une interception, lorsqu’il est venu en relève à Masoli, vendredi face aux Bombers. En l’absence de Masoli, l’attaque de Hamilton a survécu grâce à des bottés de précision – Lirim Hajrullahu a réussi ses trois tentatives – et la défense a relevé le défi haut la main, elle qui a intercepté Matt Nichols trois fois – il n’en avait subi qu’une avant cette partie.

Les unités spéciales se sont tues des deux côtés – Brandon Banks, Frankie Williams et Lucky Whitehead.

« Le football c’est toujours une histoire d’exécution », explique Steinauer. « Mais contrôler les impondérables est tout aussi important. »

« Lorsque ça arrive à des joueurs pour la première fois, vous ne pouvez pas savoir comment ils réagiront. Voilà le moment où les vétérans de l’équipe doivent faire leur travail. Je suis très fier de mes gars. Je crois que nous nous sommes rapprochés, vendredi dernier, lors de cet épisode rempli d’adversité. Il n’y a pas de doute. »

Evans, 25 ans, est arrivé chez les Ticats, tard lors de la saison 2017. Il a vu de l’action au cours de trois matchs et il a participé au massacre du début d’année face aux Argos. Il explique qu’il est très confortable dans cette formation et que lorsqu’il s’est amené dans la rencontre, vendredi, la transition a bien été.

« C’est le travail le plus unique au monde! », explique Evans, parlant du poste de quart substitut.

« Vous ne savez jamais quand et si vous jouerez, lors d’un match, mais il faut être prêt à faire face à la musique à tout moment. »

Evans a dit qu’au début de sa relève, vendredi soir, il a croisé le regard du centre Mike Filer et lui a demandé de lui crier dessus si jamais il se trompait sur le terrain.


 
« Je suis fait fort », dit Evans. « Il ne m’a rien dit de la partie, alors je crois que ç’a bien été. »

Filer a bien ri et il explique qu’il n’a pas eu besoin de lui dire quoi que ce soit.

« Ça n’a pas changé grand-chose pour nous », dit-il.

« Je crois que lorsqu’un joueur comme Masoli tombe au combat, il y a une certaine régression – l’équipe tente de se regrouper mentalement et physiquement. Dans ce sport, le temps ne s’arrêtera pas. Ce sera au suivant et c’est tout. »

« Dane se prépare comme un partant au poste de quart. Il a bien travaillé vendredi et nous avons gagné.»

Lors de l’après-match, Evans s’est fait demander s’il était prêt à prendre la relève derrière le centre pour le reste de la saison. Il n’a pas bronché.

« Oui, je suis prêt. »

Steinauer dit que l’aspect d’Evans qui l’impressionne le plus, cette saison, c’est qu’il est le partisan numéro un de Masoli.

« Lorsqu’il s’est entendu avec notre organisation, il le savait très bien qu’il jouerait derrière Masoli. Il a toute ma confiance. »

« L’équipe croit en Dane. Il est un professionnel. Il est toujours bien préparé. »

La victoire courageuse des Ticats a presque été perdue dans le tourbillon de la blessure de Masoli. La fiche des Tiger-Cats est maintenant de 5-1 et ils ont battu la seule équipe invaincue de la LCF. Si nous nous posions des questions sur le sérieux de ce groupe, à la suite de leurs récentes victoires – Saskatchewan, Toronto, Montréal et Calgary —, nous pouvons maintenant nous dire que Hamilton est là pour rester, malgré tout.

« Quelque chose de spécial se passe dans ce vestiaire. Je n’ai pas ressenti ça depuis mes huit saisons dans la LCF, chez les Ticats », dit Filer, lui qui a joué 100 matchs en carrière.

« Nous avons surmonté la montagne, vendredi. Et je suis tellement heureux de faire partie de cette formation. »

D’après un article de Chris O’Leary, paru sur CFL.ca