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30 juillet 2019

Arceneaux, un mentor pour les jeunes Riders

Arthur Ward/CFL.ca

REGINA – Au cours de ses huit premières saisons, Emmanuel Arceneaux aura été dominant.

Lorsqu’il faisait partie de l’organisation des Lions de la Colombie-Britannique, Arceneaux est devenu l’un des meilleurs receveurs de la Ligue canadienne de football (LCF). Il utilisait son gabarit imposant, sa force et ses mains habiles pour effectuer les attrapés importants.

Il a enregistré trois saisons consécutives de 1000 verges de gains et cinq autres de plus de 800 verges, en plus d’être nommé deux fois sur l’équipe d’étoiles de la LCF.

Mais avec le temps, comme dans toute longue carrière, les signes de fatigue sont apparus. Arceneaux n’a joué que neuf matchs, la saison dernière avant de se blesser pour le reste de la campagne. Par la suite, lorsque le directeur général des Lions Ed Hervey a décidé de remodeler la formation, l’athlète de 31 ans ne faisait plus partie des plans.

En février dernier, Arceneaux s’est entendu comme joueur autonome avec les Roughriders de la Saskatchewan. Il n’est peut-être pas la vedette du groupe de receveurs des Riders, mais Arceneaux joue le rôle de mentor auprès des jeunes comme Shaq Evans, Kyran Moore et Mitchell Picton.

« J’essaie de mener par l’exemple », dit Arceneaux. « Ce sont des pros. Je ne fais que les aider à cheminer dans ce monde du football professionnel. Pour apprendre à demeurer constant. C’est l’essentiel de mon message. La constance. Vous voulez être les meilleurs? Soyez constants. »

« La constance pourra vous donner plusieurs saisons additionnelles. Le tout commence lors des réunions, durant les entraînements et au cours des matchs. »


 
Et tout cela semble fonctionner, alors que Evans et Moore sont parmi le top-10 des meilleurs receveurs de la Ligue. Et, ils ne s’en cachent pas. C’est en partie grâce aux enseignements d’Arceneaux.

« Il m’a appris à être un professionnel », dit Moore. « Lors des situations difficiles, il les transforme en positif. »

« Il aime plaisanter, mais lorsque c’est le temps de travailler, fini la rigolade. Et tout le monde le sait. Sa voix attire l’attention de tous. Tout le monde l’écoute. »

Le receveur qui en est à sa deuxième année dans la LCF et qui a joué son football universitaire à Austin Peay, revendique 25 réceptions pour 405 verges et trois touchés.

Evans, lui qui a récolté 22 réceptions pour 427 verges et deux touchés est d’accord avec Moore, son coéquipier.

« Il capte votre attention », dit le produit de UCLA. « Il apporte de l’énergie tous les jours. Juste sa présence de vétéran est importante et sa philosophie et son savoir sont contagieux. »

La blessure au genou d’Arceneaux devait le garder sur la touche pour une année complète, mais il est arrivé juste attend pour le début du camp d’entraînement des Riders.

« Je savais que j’allais être de retour », explique l’athlète de six pieds, deux pouces et 210 livres. «Mentalement, je savais. J’ai toujours été fort mentalement. »

« Physiquement, c’était une autre histoire. Le corps ne suivait pas. Lorsque tu te fais opérer au genou, il ne faut pas brusquer les choses. C’est un processus. La patience est de mise. »

Le receveur des Riders Emmanuel arceneaux, lors du camp d’entraînement 2019 (Riderville.com).

Pour certaines formations, faire signer un contrat à un joueur de plus de 30 ans et qui s’est fait opérer deux fois au genou n’aurait pas été la meilleure des idées.

« Nous n’aurions pas tenu notre bout avec Arceneaux si nous ne sentions pas qu’il pouvait encore nous donner quelque chose », dit l’entraîneur-chef des Riders Craig Dickenson. « Nous avions fait nos devoirs. »

« Nous savons quel genre d’athlète il est. C’est une machine à dur labeur. Il est fort. Il aime le football. C’est sa passion. C’est un vrai professionnel. »

Arceneaux était en uniforme pour les deux derniers matchs des siens. Il a capté une passe dans chacune des rencontres pour un total de 11 verges de gains. Ce ne sont pas là les statistiques dont nous sommes habituées avec lui, mais il doit être patient.

« Ça va », dit-il. « Lorsque ce sera à moi de briller, j’entrerai dans la lumière. Pour le moment, nous devons gagner, c’est tout. J’essaie d’aider l’équipe dans tous les aspects du jeu. »

Dickenson ne peut pas prédire l’avenir. Il ne sait pas à quel point Arceneaux contribuera offensivement.

« Notre attaque est construite par rapport aux bonnes performances de notre défense », dit-il. « Lorsque l’espace y est, nous saisissons notre chance. »

« Je ne sais pas si Emmanuel aura plus de cibles et d’attrapés. Mais il fait ce qu’il doit faire pour aider l’équipe. »

Arceneaux a prolongé sa séquence de matchs avec au moins une réception à 103.

« C’est vraiment précieux ce que j’ai accompli, mais je n’aurais pas pu le faire seul », dit-il. « C’est une statistique impressionnante, mais tout ce qui compte ce sont les victoires. »

Les deux victoires consécutives face aux Lions améliorent la fiche des Riders à 3-3, alors que la Colombie-Britannique glisse encore au classement, elle qui revendique une fiche de 1-6.

« Je m’en fou un peu », dit Arceneaux. « Il faudra qu’ils trouvent des solutions. »

Le receveur des Roughriders Emmanuel Arceneaux est toujours là pour encourager ses coéquipiers (Arthur Ward/CFL.ca).

Arceneaux admet tout de même qu’il aurait aimé terminer sa carrière avec les Lions.

« C’est plus que décevant de quitter », dit-il. « Que ce soit sur le terrain ou à l’extérieur, je construisais et je créais une marque. Il aurait été bien de terminer le tout en beauté en Colombie-Britannique. »

« Malheureusement, ça n’a pas été comme je le voulais. Ça fait partie de la “game.” »

Il a donc dû quitter Vancouver, là où la LCF n’est souvent qu’un songe, pour atterrir à Riderville. Une tout autre histoire. Les Riders sont toujours le centre de l’attention, à Regina.

« C’est fou! », dit Arceneaux. « Mais j’aime ça. Les partisans vous font apprécier le sport du football et le fait de pouvoir le pratiquer.»

« En public, je me fais reconnaître et la personne qui me reconnaît voudra parler de football. Il faut profiter de ces situations. Ça ne dure pas toute une vie. Un jour, personne ne voudra ton autographe… »

D’après un article de Jim Morris, paru sur CFL.ca