Jones regarde en arrière pour permettre aux Als d’aller vers l’avant

TORONTO – Cela faisait un bail que Khari Jones était allé à Moncton. Beaucoup de choses ont changé depuis ce temps, mais les souvenirs y étaient toujours.

« Je le sentais, cette semaine », dit Jones.

En 2011, il était le coordonnateur offensif des Tiger-Cats de Hamilton et son équipe se mesurait aux Stampeders de Calgary. Ils avaient remporté le match 55-36, le 25 septembre de cette année-là.

« Nous avions exécuté un jeu renversé. Kevin Glenn a passé à Marcus Thigpen et nous nous étions rendus à la ligne d’une verge. »

Alors qu’il se préparait pour son retour à Moncton, la semaine dernière, Jones a pensé à ce jeu. Huit ans plus tard, il est maintenant à la barre des Alouettes de Montréal comme entraîneur-chef, les menant, pour le moment, à leur meilleure saison en cinq ans.

Après avoir vu les Argos se forger une avance de 16-0, les Als ont amorcé leur remontée. Tirant de l’arrière 16-13 avec un peu plus de trois minutes à faire au troisième quart, Jones a appelé un jeu assez osé des lignes de côté. Il était temps de revisiter le jeu spectaculaire de 2011.


 
« C’était la même zone des buts qu’aujourd’hui et, en 2011, nous avions finalement marqué », dit-il.

« André Bolduc (l’entraîneur des demis offensifs) a dessiné le jeu pour moi – il avait dessiné l’autre jeu truqué, plus tôt dans la saison – et c’était le moment pour le tenter. Par chance, ç’a fonctionné. C’était super amusant de le faire à nouveau, à Moncton, huit ans plus tard. »

Les entraîneurs disent toujours que nous pouvons compter sur les doigts d’une main les jeux qui peuvent vous permettre de remporter ou perdre un match. Le jeu renversé – Vernon Adams Jr. remet le ballon à Jeremiah Johnson, qui remet latéralement à DeVier Posey, qui, lui, le retourne à Adams, qui, finalement, effectue une passe de 34 verges dans le fond de la zone des buts à Quan Bray pour le touché – était l’un de ceux-là.

Il y a plein de raisons d’aimer Moncton, mais Jones est en train de construire une histoire unique dans cette ville des Maritimes. Il arrive ici, il devient créatif à souhait avec son attaque et il remporte la victoire. Ses Als ont été en mesure d’arrêter les Argos à la ligne d’une verge, dimanche dernier, lors d’un gain de 28-22 des siens. Les Oiseaux entreront dans le mois de septembre avec une fiche de 5-4, un match au-dessus de ,500, à la mi-saison, pour la première fois depuis 2012.

John Bowman, l’ailier défensif vétéran des Alouettes, lui qui était là lors des années 2000 – années de domination montréalaise -, et qui était là également lors des quatre dernières années de sécheresse, apprécie énormément de voir sa formation retrouver le chemin de la victoire.


 
« Pendant un moment, nous jouions de la sorte, mais nous perdions les matchs », dit Bowman.

« Ça fait du bien de terminer les deux dernières semaines avec de grosses victoires combatives comme celles-là. Nous avons des trucs à ajuster, mais au moins nous sommes heureux, nous sourions, et nous travaillons à corriger nos erreurs, au lieu de s’apitoyer sur notre sort. »

La misère qui traînait au-dessus de la tête de cette équipe – William Stanback explique que plus personne ne se pointe du doigt comme l’an dernier – au cours des dernières années, a laissé sa place à un groupe de joueurs combatifs qui ne lâchent plus jamais, peu importe la situation. La semaine dernière à Calgary, les Als tiraient de l’arrière par 11 points avec moins de deux minutes à faire. La remontée a été effectuée et ils ont remporté la victoire en double prolongation. De l’autre côté du pays, une semaine plus tard, ils se battaient pour protéger leur avance, en fin de match.

La confiance est là à Montréal. Et Jones n’a aucun problème à appeler un jeu truqué à un moment clé du match. Il l’a fait le mois dernier, à domicile, lorsque sa formation a surpris Edmonton – et tout le monde —, alors que Adams a capté une passe de touché en provenance de Eugene Lewis. Pendant que plusieurs entraîneurs seraient plus conservateurs, à ces moments d’une rencontre, Jones n’a aucun problème avec le jeu risqué.

« Je fais confiance à mes instincts. Je prends le pouls de la partie », dit-il.

« Si je sens que ça pourrait fonctionner, j’exécute mon plan, mais ça ne fonctionnera pas toujours. »

« Lorsque j’étais coordonnateur offensif, je ne voulais pas agacer l’entraîneur-chef, mais maintenant, je taperai sur ma propre tête si mon appel de jeu ne fonctionne pas. »


 
Sa décision a porté ses fruits et les 10 126 partisans au Stade Croix Bleue Medavie Stadium ont été comblés. À la maison, à Montréal, les partisans peuvent être comblés que leur formation ait égalé son nombre de victoires de l’an dernier, avec la moitié de la campagne à faire. Les Als ont quatre points de plus qu’Ottawa et ils sont très loin devant les Argos (1-8). Pour la première fois depuis 2014, les Alouettes pourraient être des éliminatoires.

« Mon objectif à mon arrivée à Montréal était de remporter la Coupe Grey », dit Greg Reid, lui qui a rabattu la dernière passe de McLeod Bethel-Thompson vers Armanti Edwards, dans la zone des buts, pour sceller l’issu de la rencontre, dimanche après-midi.

« Voilà ce sur quoi je vais me concentrer. »

D’après un article de Chris O’Leary, paru sur CFL.ca