27 août 2019

Ticats : Steinauer a toujours pris des notes

Ticats.ca

HAMILTON – Partout où il est passé, Orlondo Steinauer a pris des notes.

Ces notes comportent les détails des meilleurs entraînements qu’il a vécus, incluant les meilleurs jeux pour certaines situations. Il a aussi noté les différents comportements des gens vis-à-vis de la victoire et de la défaite. Steinauer a accumulé des idées sur les horaires de voyage et sur les codes vestimentaires. Il a même noté des citations pour les médias.

« C’était important pour moi de prendre des notes et pas seulement par rapport aux victoires et aux défaites », dit l’entraîneur-chef des Tiger-Cats de Hamilton. « Mais aussi d’autres détails qui n’apparaissent pas lors des matchs. »

« Et j’en prends encore (des notes). Il y a tant de façon de faire les choses. Nos expériences font de nous ce que nous sommes. J’en apprends tous les jours. »


 
Après 11 semaines à la barre des Tiger-Cats de Hamilton comme entraîneur-chef, la fiche de Steinauer est de 8-2. La victoire de 13-10 des Ticats contre les Lions de la Colombie-Britannique samedi dernier était la troisième de suite de la formation ontarienne et la cinquième au cours des six dernières rencontres.

Bien que ses responsabilités aient changé depuis qu’il a été nommé le 26e entraîneur-chef des Ticats en décembre, Steinauer confirme qu’il est toujours la même personne.

« Je ne me suis pas créé d’attentes, mais je voulais demeurer authentique et être moi-même. Faire les mêmes choses qui m’ont permis d’atteindre ce poste », dit-il. « Je ne me suis pas dit “OK, je suis le chef et maintenant, voici comment tout devrait fonctionner.” La première et la meilleure chose à faire c’est de parler avec ceux qui étaient déjà là dans l’organisation. Par la suite, il faut s’entourer des bonnes personnes. Après tout cela, on s’attarde aux détails. »

« Est-ce que tout se passe comme je le voyais dans ma tête? Ça fonctionne comme ça devrait fonctionner. Je suis demeuré moi-même et je demande aux joueurs de performer à un haut niveau. J’en demandais beaucoup à l’équipe d’entraîneurs, au départ, afin de donner le ton, autant sur le terrain qu’à l’extérieur, lors des matchs et lors des entraînements. Par la suite, j’ai laissé les joueurs agir. »

Avoir des notes en banque a permis à Steinauer de s’y référer à tout moment. Mais rien ne peut vous préparer, en tant qu’entraîneur-chef, à vivre la perte de votre quart-arrière partant Jeremiah Masoli pour le reste de la saison et, aussi, à vivre la perte de votre demi offensif partant Sean Thomas Erlington pour six semaines.

« Nous ne sommes jamais prêts pour ce genre de situation », affirme Steinauer. « C’est ce que l’on appelle l’adversité. »

« Il faut passer à travers. Je suis entouré de formidables joueurs et, aussi, de formidables entraîneurs qui sont à leur poste depuis bien plus longtemps que moi. Je peux donc m’appuyer sur eux. »

Comme plusieurs personnes à son niveau, Steinauer a grimpé les échelons jusqu’au poste d’entraîneur-chef. À la suite d’une carrière de joueur de 13 ans, il a amorcé sa carrière d’entraîneur en tant qu’entraîneur des demis défensifs avec les Argonauts de Toronto en 2010. En 2013, il est devenu le coordonnateur défensif des Ticats.

En 2017, il a été le coordonnateur défensif des Bulldogs de Fresno State et il est revenu à Hamilton en 2018 comme entraîneur adjoint de June Jones.

« Mon objectif n’était pas nécessairement d’être là où je suis présentement », dit l’homme de 46 ans et originaire de Seattle. « Je donnais tout ce que j’avais en tant qu’entraîneur des demis défensifs et en tant que coordonnateur défensif. Et lorsque vous travaillez bien, les gens vous voient peu à peu comme entraîneur-chef. Et tout le monde semblait le voir et le savoir avant moi.

« Toutes ces expériences peuvent vous préparer. »

L’entraîneur-chef des Tiger-Cats de Hamilton Orlondo Steinauer prend Brandon Banks dans ses bras, sur les lignes de côté (Johany Jutras/CFL.ca).

Beaucoup de joueurs de football disent qu’ils n’ont pas nécessairement besoin d’aimer leur entraîneur, mais ils doivent être capables de le respecter. Steinauer est l’une de ces personnes qui sont à la fois aimées et respectées.

Le vétéran secondeur Simoni Lawrence s’est joint aux Ticats en 2013 et il a pu observer Steinauer lors des bons et des mauvais moments.

« C’est un leader », dit Lawrence. « Il n’a pas changé depuis tout ce temps. Voilà pourquoi je l’aime et je le respecte. »

« Tous les joueurs veulent se sacrifier pour lui. »

Il y a des entraîneurs qui ont une intelligence de football phénoménale, mais qui sont trop durs, désagréables et même, insignifiants. C’est loin d’être le cas pour Steinauer.

« On sent son honnêteté », dit Lawrence. « Lorsque vous jouez au football professionnel, il est assez simple de différencier le vrai du n’importe quoi. »

« Il est direct et va droit au but. Il est honnête, il prend soin de nous, nous défend. Et ça fonctionne. »

Steinauer a évolué à l’Université de Western Washington, là où il a été nommé sur l’équipe du siècle. Lors de sa carrière dans la Ligue canadienne de football (LCF), il a joué pour Ottawa, Hamilton et Toronto. Il a remporté deux matchs de la Coupe Grey et il a été nommé sur l’équipe d’étoiles de la LCF à cinq reprises. Il a aussi été récompensé comme demi de coin, demi défensif et maraudeur.

Avec toute son expérience en tant que joueur et en tant qu’entraîneur à des positions précises, Steinauer connaissait les défis que lui apporteraient le poste d’entraîneur-chef, mais il y a tout de même eu une courbe d’apprentissage.

« Cette courbe ne comportait pas nécessairement des trucs de football », dit-il. « Je ne dis pas que je suis préparé pour tout ce qui est en lien avec le football, mais je le suis davantage que par rapport aux autres aspects hors du terrain. »

« Un joueur qui rate un entraînement, un mauvais diagnostic de blessure par le groupe médical, les informations rapportées par les médias… Voilà les choses avec lesquelles les entraîneurs-chefs doivent jongler. »

« C’est un leader. Il n’a pas changé depuis tout ce temps. Voilà pourquoi je l’aime et je le respecte. »

– Simoni Lawrence

Steinauer croit en la liberté de décision de ses entraîneurs.

« Je ne fais pas de microgestion », dit-il. « Est-ce que je m’attends à des résultats? Absolument. J’aime communiquer mes attentes et ma vision. Par la suite, je laisse leur créativité faire le reste. »

« Si quelque chose cloche, on se rencontre. Mais c’est rare. Je ne me rappelle même pas la dernière fois que c’est arrivé. Je crois qui si vous communiquez vos attentes clairement et que vous avez les bonnes personnes aux bons postes, il y aura des résultats. »

Bien qu’il aime être entraîneur-chef, ce sont les gens avec qui il travaille qui rendent l’emploi intéressant.

« J’adore ça. Et c’est en grande partie grâce aux gens avec qui je travaille », dit-il. « Lorsque vous vous entourez de gens agréables et compétents, venir travailler est loin d’être un fardeau. »

« Être entraîneur-chef est mon travail, ce n’est pas qui je suis. Et ce sont les gens avec qui je travaille qui rendent cedit travail agréable. »

D’après un article de Jim Morris, paru sur CFL.ca