18 septembre 2019

Une revanche contre les Lions n’est pas l’objectif de Jennings

Johany Jutras/LCF.ca

VANCOUVER – C’était la défaite qui dérangeait le plus Jonathon Jennings, et non contre qui le ROUGE et NOIR venait de perdre.

Jennings était contrarié puisque le revers sans équivoque de 29-5 d’Ottawa aux mains des Lions de la Colombie-Britannique la semaine dernière était la cinquième défaite de suite du ROUGE et NOIR. Il était aussi mécontent de sa propre performance. Ce qui ne le dérangeait pas – du moins, c’est ce qu’il a soutenu –, c’est que ce revers était survenu contre son ancienne équipe.

« Ce n’est pas à propos de moi », a dit Jennings dans le vestiaire de son équipe au BC Place. « C’est simplement frustrant de perdre. Ce n’est pas à propos de mon retour ici. Je veux gagner tous les matchs que nous jouons. Cette série de défaites nous laisse avec un goût amer. »

La journée d’avant, à la suite d’un court entraînement du ROUGE et NOIR au BC Place, Jennings avait discuté de ses meilleurs souvenirs de son passage à Vancouver.

« J’ai été chanceux de passer un agréable séjour en Colombie-Britannique. J’ai beaucoup appris », a souligné l’athlète de 27 ans qui a signé un contrat en tant que joueur autonome avec Ottawa en février dernier, après quatre saisons avec les Lions. « J’ai rencontré des personnes formidables, et j’ai construit de belles relations. Je suis choyé et chanceux d’avoir passé du temps ici. »


 
Il minimisait toute suggestion selon laquelle il y avait quelque chose de personnel dans ce match contre les Lions.

« Je ne vais pas raconter d’histoire, puisqu’il n’y en a pas », a-t-il déclaré.

Avec toutes les blessures au sein de sa formation, le ROUGE et NOIR avait besoin que son quart-arrière élève son jeu d’un cran contre les Lions. Jennings a plutôt livré une performance sans saveur. Il a réussi 19 de ses 31 passes pour 239 verges et deux interceptions. Il a aussi porté le ballon huit fois pour 31 verges.

Ce ne fut pas uniquement de sa faute. Jennings a été victime de quatre sacs, et ses receveurs ont échappé quelques passes. Mais il a aussi lancé des passes audacieuses, et il a parfois eu l’air confus.

L’entraîneur-chef Rick Campbell n’a pas voulu blâmer Jennings pour les maigres 279 verges d’attaque de son équipe, comparativement aux 419 verges amassées par les Lions.

« C’est le reflet de toute notre équipe », a dit Campbell. « Dans les bonnes équipes, quand tout le monde joue à un haut niveau, le jeu de chacun fait bien paraître tout le monde. En élevant leur jeu d’un cran et en réussissant des jeux, les joueurs peuvent faire mieux paraître leurs coéquipiers. »

« Je sais qu’il y a plusieurs autres joueurs qui doivent l’aider davantage. »

La carrière de Jennings, dans la LCF, se compare à un météore. Il a fait ses débuts dans la Ligue et a démontré de belles choses en 2015, puis il semblait voué à devenir la prochaine grande étoile du circuit. Cependant, mais cette promesse s’est rapidement estompée.

Un quart-arrière numéro trois en 2015, Jennings a été lancé dans la mêlée à la suite de blessures subies par Travis Lulay et John Beck. Il a gagné trois de ses six départs, complétant 142 de ses 215 passes pour 2004 verges, 15 touchés et 10 interceptions.

Jennings a éclos en 2016. Cette année-là, il a réussi 371 de ses 554 passes pour 5226 verges, 27 touchés et 15 interceptions, menant les Lions à une fiche de 12-6 et au deuxième rang de la division Ouest. Lors de la demi-finale de l’Ouest, Jennings a permis aux siens d’effacer un déficit de 19 points pour l’emporter en amassant 329 verges et deux touchés par la passe. Il a même inscrit le touché de la victoire grâce à une course de neuf verges en fin de rencontre.

Le déclin de sa carrière s’est amorcé en 2017. Il a raté trois matchs en raison d’une blessure à une épaule, puis il a terminé l’année avec seulement 3600 verges et 16 touchés par la passe, contre 19 interceptions.

La blessure a laissé des séquelles.

« Ç’a été difficile », a dit Jennings. « Je pense que la chose la plus importante dont personne ne s’est rendu compte c’est que la blessure a grandement affecté ma précision. Ç’a changé plusieurs choses. J’ai dû commencer à retourner le ballon un peu plus que je le voulais, puisque je manquais trop de passes. Ç’a donc changé ma manière de décocher mes passes, et ça m’a beaucoup nui. »

L’an dernier, Jennings n’a amorcé que six matchs. Il a à peine franchi le cap des 1600 verges par la passe, et il a lancé huit passes de touché contre sept interceptions.

Les partisans et les membres du personnel des Lions ont parfois été déconcertés par certaines décisions de Jennings sur le terrain. Il lançait des passes dans les zones bien couvertes, ou de l’autre côté du point où le jeu se développait.

Il est apparu évident que les Lions avaient perdu patience lorsque le directeur général Ed Hervey a publiquement mis en doute l’engagement et l’éthique de son quart-arrière.

Jennings admet que fut une période difficile.

« Ç’a été difficile », a-t-il dit. « Quand vous regardez la carrière d’un joueur, vous verrez qu’il y a des moments plus difficiles, qu’il s’agisse d’une blessure, de mauvaises performances du club ou de mauvaises performances personnelles. »

« C’est le genre de choses qui arrivent, parfois, surtout au football professionnel. »

Au lieu d’être amer, Jennings considère que son séjour en Colombie-Britannique fut une expérience d’apprentissage.

« Faire face à l’adversité en général », a-t-il expliqué. « Faire face aux pressions d’un quart-arrière partant, gérer le bruit extérieur. Ça fait partie du fait d’être un quart-arrière partant dans cette ligue. »

« Vous devez faire face à beaucoup de choses sur le terrain, et vous devez faire face à des choses dans les vestiaires. Le simple fait d’avoir cette expérience pour être un bon quart-arrière professionnel, pour comprendre comment ce sport fonctionne. »

Jennings et le ROUGE et NOIR tenteront de prendre leur revanche sur les Lions ce samedi à Ottawa (Johany Jutras/LCF.ca)

Un déménagement à Ottawa a entraîné des changements pour Jennings, autant sur le terrain qu’à l’extérieur de celui-ci.

Sa femme a donné naissance à une fille le 2 septembre.

« J’ai toujours placé la famille au premier rang de mes priorités, c’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur », a déclaré Jennings. « Mais le fait d’avoir une fille dont vous devez vous occuper donne un peu plus de motivation et une autre responsabilité dont vous devez vous occuper. »

Il a amorcé la campagne comme substitut derrière Dominique Davis, mais il a amorcé les deux derniers matchs du ROUGE et NOIR. En six parties en 2019, Jennings a réussi 91 de ses 138 passes pour 975 verges, trois touchés et six interceptions.

Toujours cordial lors de ses entretiens avec les membres des médias, Jennings n’a pas voulu indiquer si Ottawa était une deuxième chance.

« Je n’aime pas faire d’histoire au tour de ces scénarios », a dit Jennings.

« C’est du football. Je dois sauter sur le terrain et jouer au football comme tous les autres joueurs. Nous avons un travail à faire. Nous devons accomplir cette tâche. Je suis simplement heureux de me retrouver sur le terrain. »

Le ROUGE et NOIR (3-9) affrontera à nouveau la Colombie-Britannique (2-10) samedi à la Place TD.

Des paroles injurieuses prononcées par certains joueurs des Lions la semaine dernière ont donné un peu plus de motivation à la formation ottavienne.

« Les joueurs des Lions parlaient un peu », a déclaré Jennings. « Ce genre de chose dérange tout le monde. C’est une motivation supplémentaire pour sauter sur le terrain et trouver un moyen d’être encore plus compétitifs. »

Mais le simple fait d’être motivés ne suffira pas.

« Nous devons demeurer concentrés et accomplir nos tâches, chacun d’entre nous », a déclaré Jennings. « Ça commence avec moi. Nous devons nous assurer de trouver le moyen de faire de meilleures lectures et de mieux respecter nos affectations. »

« Après, il suffit de compétitionner. Nous devons faire des jeux. Parfois, il suffit de battre quelqu’un. Nous devons trouver un moyen de faire ça. »

D’après un article de Jim Morris publié sur CFL.ca.