19 septembre 2019

Argos : Woods de retour dans un monde familier

Shannon Vizniowski/LCF.ca

TORONTO – Dans ses propres mots, Bear Woods avait un pied dans « le vrai monde ».

Le secondeur de 32 ans avait été libéré par les Argonauts de Toronto le 16 mai, quelques jours avant le début des camps d’entraînement dans la Ligue canadienne de football (LCF).

Après près de deux mois d’attente, et même si certains clubs avaient témoigné de l’intérêt envers lui, Woods sentait l’appel d’une vie en dehors du football.

« Mon curriculum vitae était prêt, et j’avais entrepris quelques démarches », a souligné Woods. « La transition. C’est une chose terrible, la transition. »


 
Woods est entraîneur personnel à Wetumpka, en Alabama. Il a occupé plusieurs petits boulots pendant ces deux mois, des emplois qu’il aurait pu facilement quitter dans l’éventualité d’un appel en provenance d’un indicatif régional canadien.

Tandis qu’il avait un pied dans le monde réel, il continuait de regarder cet autre pied, et pensait à quel point il aimait l’avoir dans des chaussures à crampons avant de se diriger vers un terrain de football. Alors que la saison des Argos battait son plein, le directeur général Jim Popp a finalement fait une offre. Woods a effectué un retour à Toronto, mais il a passé près de six semaines au sein de l’équipe d’entraînement.

« J’ai fini par revenir ici en sachant que mon rôle n’allait pas être celui d’un joueur vedette, et que je n’allais probablement pas jouer tout de suite », a expliqué Woods. « Ils essayaient de faire autre chose, mais je suis humblement venu ici parce que je voulais en faire partie. »

« Je sais que l’équipe était en difficulté, et je savais que je pouvais l’aider de nombreuses manières. »

Woods a passé ces six semaines à se remettre en forme et à encadrer les jeunes secondeurs de l’équipe. Avec Micah Awe sur la liste des blessés pour six matchs, Woods a finalement eu la possibilité de sauter à nouveau sur le terrain pour le match de la Semaine 13 contre Ottawa. À son premier match depuis le 22 septembre 2018, Woods a fait de l’excellent travail. Il a réussi huit plaqués – le plus haut total parmi tous les joueurs des deux équipes –, et, comme c’est le cas avec tout bon secondeur, on avait l’impression que, chaque fois que la défense réussissait un gros jeu, Woods était au centre ce celui-ci.

Avec Woods au sein de leur formation, les Argos ont mis fin à une série de trois revers et ont signé leur deuxième victoire de l’année.

« Son expérience est son plus grand atout; il a un effet apaisant dès qu’il saute sur le terrain », a dit l’entraîneur-chef des Argos, Corey Chamblin, à propos de Woods.

Chamblin ne doute pas une seconde qu’il a été difficile pour Woods d’attendre comme il l’a fait, d’abord à la maison en Alabama, puis au sein de l’équipe d’entraînement.

« Nous avons tous des désirs, nous sommes tous envahis par plusieurs émotions lorsque nous voulons pratiquer ou enseigner ce sport, mais, comme toute bonne chose, c’est question de moment propice », a mentionné Chamblin. « J’ai senti qu’il revenait au bon moment, quand nous avions besoin de lui. »

« Nous avons eu de très bons secondeurs qui ont joué pour nous au début de la saison, mais certains d’entre eux se sont blessés, et il est entré en jeu. Je crois que cela nous redonne un sentiment d’optimisme, le fait de sauter dans la mêlée et de faire tout ce qu’il doit faire pour nous aider à gagner. »

Avec presque une année complète entre ces deux derniers matchs, Woods était plus que prêt à jouer à nouveau.

« Le simple fait de pouvoir plaquer quelqu’un, j’adore ça. J’ai toujours adoré ça », a-t-il dit. « C’est probablement la chose la plus amusante à faire. En ce qui concerne mon retour sur le terrain, j’adore ce sport depuis que je suis tout petit. Je n’étais donc qu’un grand enfant, qui pouvait plaquer des gens. »

Le quart-arrière des Argos, McLeod Bethel-Thompson, a parlé plus tôt cette saison de laisser des choses lui glisser entre les mains comme un pain de savon que vous tenez trop serré. Vu la saison des Argos, on dirait bien que l’équipe s’est retrouvée dans cette situation, laissant des avances en deuxième demie ou des matchs serrés lui échapper. Woods a parlé à ses coéquipiers après leur victoire contre Ottawa, et il leur a dit que c’était le genre d’énergie dont ils auraient besoin lors de leurs sept derniers matchs.

« Il apporte son niveau d’énergie… Il doit en quelque sorte en emprisonner dans une cage lorsqu’il n’est pas autorisé à porter un casque », a dit Bethel-Thompson. « Mais quand Bear Woods peut mettre un casque et plaquer quelqu’un, il laisse toute sa puissance sortir. C’est un spectacle formidable, et son énergie se propage assurément aux partisans. »

« Il change tout le vestiaire », a déclaré le demi offensif Argos James Wilder Jr.

Le secondeur des Argonauts Bear Woods saute sur le terrain lors de la 105e Coupe Grey contre les Stampeders de Calgary (Alex D’Addese/LCF.ca)

Affichant un dossier de 2-9, les Argos auront une pente à pic à remonter. Ils comptent quatre victoires de moins que Montréal pour un rang donnant accès aux éliminatoires, et il ne leur reste que sept matchs à jouer. Ils doivent aussi garder l’œil sur Edmonton; à 6-6, les Eskimos pourraient se qualifier pour les éliminatoires grâce à la règle du croisement.

Woods va faire tout en son possible pour qu’un miracle se produise, cette saison, chez les Argos.

« Nous avons plusieurs points à corriger si nous voulons avoir une chance d’être dans la course », a dit Woods à ses coéquipiers à la suite de leur victoire à Ottawa.

« Notre approche est la suivante : nous devons sauter sur le terrain et gagner. Il nous reste sept matchs, une saison de sept matchs pour nous », a dit Wilder. « Nous devons approcher le tout un match à la fois, faire ce que nous avons à faire, et contrôler ce que nous pouvons contrôler. »

D’après un article de Chris O’Leary publié sur CFL.ca.