20 septembre 2019

En vue de son départ avec les Esks, Kilgore a appris des meilleurs

Johany Jutras/CFL.ca

EDMONTON – Logan Kilgore a le métier de quart-arrière dans son ADN. Un bras puissant. Des pieds qui dansent. Et un esprit analytique très développé. De plus, il a appris des meilleurs.

Quatre de ses mentors ont été des vedettes de la NFL et l’autre a été une vedette de la Ligue canadienne de football (LCF), au nord de la frontière.

Lorsque Kilgore mènera l’attaque des Eskimos contre les Tiger-Cats de Hamilton, il aura toute cette matière apprise à mettre en application.

Trois Manning ont transmis leur savoir à Kilgore : Archie, Eli et Peyton. En plus de Drew Brees et de celui que les Esks honoreront vendredi soir, avant la partie : Ricky Ray.

« Ricky a un humour très sobre, il est très réservé », indique Kilgore. « Eli, plus volubile, mais toujours très réservé. Peyton est hilarant, sauf lorsque tu commences à parler sérieusement avec lui. Il devient alors très concentré. Et Drew, je crois, est un hybride de tout cela. »

Logan Kilgore sera le quart partant des Eskimos d’Edmonton, lors de la semaine 15, contre les Tiger-Cats de Hamilton (Johany Jutras/LCF.ca).

Kilgore, 29 ans et natif de Rocklin, en Californie, effectuera son premier départ dans la LCF, en plus de trois ans. Quelques jours avant l’annonce de son prochain départ, il a pris le temps de discuter de tous ses professeurs. En plus de ceux mentionnés ci-haut, il y a bien sûr Trevor Harris.

« Tu essaies d’être une éponge », dit Kilgore. « Tu ne veux jamais être le plus intelligent dans le vestiaire. Si tu t’entoures de gars beaucoup plus intelligents que toi et si tu es toujours ouvert à apprendre quelque chose, eh bien, c’est la meilleure des façons de faire. »

Kilgore a connu Brees, le meneur de tous les temps de la NFL au chapitre des verges par la passe, lorsqu’il était au camp d’entraînement des Saints de la Nouvelle-Orléans, en 2014. Lorsque Kilgore a été libéré, ils sont demeurés en contact.

« J’ai adoré mon séjour en Nouvelle-Orléans et j’ai tellement appris en peu de temps », dit-il. « Regarder Brees travailler, chaque jour, a été quelque chose de très spécial. »

LA chose qu’il a davantage retenue, par rapport aux enseignements de Brees, c’est la façon d’être un vrai leader.

« Je l’ai vu prendre le blâme pour des choses qu’il n’avait pas faites », affirme Kilgore. « Il prêche tout simplement par l’exemple. »

Il se souvient également de la politesse de Brees. Cette même attitude, il l’a retrouvée du côté de Ricky Ray, à Toronto.

« Même chose pour Ricky », dit-il. « Jamais un mot plus haut que l’autre. »

À ses débuts dans la LCF, Kilgore a compris rapidement qu’il ne connaissait pas tout. Avec Ray qui a été blessé pour la majeure partie de cette saison, le vétéran a pris le temps d’accompagner Kilgore et Trevor Harris, celui qu’il seconde, maintenant, à Edmonton.

« C’était facile de le comprendre », dit Kilgore, de l’enseignement de Ray. « Et mes questions sont devenues de plus en plus complexes. »

Les leçons de Ray et Brees sont restées dans la tête de Kilgore.

« Je les ai vus au camp d’entraînement, chaque jour, se préparer pour la saison à venir. »

L’association de Kilgore avec les Manning a débuté, alors qu’il était un quart-arrière avec Bakersfield, puis, avec Middle Tennessee. Il a été invité au camp d’été d’Archie pour les quarts, comme instructeur, faisant partie d’un groupe de pivots universitaires venant partager son expérience. Il y est retourné à deux autres reprises, jusqu’au moment où son horaire de la LCF entrait en conflit avec cet événement.

« J’ai pu apprendre de Peyton et Eli », dit Kilgore, des enseignements des deux champions du Super Bowl.

« C’était super d’apprendre des trucs subtils sur la façon de déjouer les défenses adverses. Comment se préparer pour un match. Le tout venant de deux des meilleurs quarts de tous les temps. »

Si sa relation avec les jeunes frères Manning était plus occasionnelle, sa relation avec Archie – le quart des Saints des années 1970 – a été récurrente.

« Archie a toujours été mon mentor, jusqu’à aujourd’hui », dit Kilgore. « Je lui parle encore souvent et je respecte grandement son opinion sur le sujet du football. »

En plus de toutes ces leçons tirées des grands joueurs, Kilgore a reçu les meilleurs enseignements qui soient : ceux de la vie.

« Il n’y a pas de substitut à l’expérience acquise dans la vie », dit-il, réfléchissant à sa première victoire comme quart partant dans la LCF, avec les Argos, en 2016. Il a été libéré par la suite, à la fin de cette saison, lui qui a lancé sept interceptions en 10 parties. Il a joint les Ticats en 2017, mais ceux-ci l’ont libéré à leur tour, quelques mois plus tard.

Par la suite, Kilgore est devenu entraîneur pour Bakersfield, ce qui l’a complètement transformé.

Kilgore utilise toutes les notions qu’il a apprises des plus grands de la NFL et de la LCF, afin de se préparer pour son affrontement de cette semaine (Shannon Vizniowski/CFL.ca).

Lors du dernier match des Eskimos, Kilgore a très bien fait, malgré la défaite des siens contre les Stamps, au Terrain Brick du stade du Commonwealth.

Il a réussi 21 passes en 28 tentatives, pour des gains aériens de 242 verges et une interception, en trois quarts de travail.

Kilgore s’est préparé toute la semaine en vue de son premier départ dans l’uniforme des Eskimos, et ce, bien que ce ne fut pas clair; Harris s’est tout de même entraîné avec l’équipe. Mais il est prêt à faire face à la musique.

« Je me suis vraiment amélioré depuis 2016 », dit Kilgore. « Mais je devrai bien exécuter le plan de match.»

Bien sûr…

« Nous parlons le même langage pour bons nombres de sujets. C’est donc facile de communiquer. »

– Logan Kilgore, sur sa relation avec Trevor Harris

Kilgore met ses superstitions de côté

Harris a beaucoup aidé Kilgore, depuis le début de la saison et celui-ci voit bien qu’il est devenu un leader, depuis leur rencontre à Toronto.

« Il a vraiment évolué depuis ce temps, il est plus mature », dit Kilgore. « Nous parlons le même langage pour bons nombres de sujets. C’est donc facile de communiquer. »

De plus, Harris lui a appris quelque chose que ni les Manning, Brees ou Ray n’ont pu lui transmettre.

« Tout au long de ma carrière, j’ai été superstitieux », dit Kilgore. « J’ai toujours eu mes petites manies bizarres. »

Une conversation avec Harris a tempéré ses habitudes.

« Il m’a dit “oui, c’est sûr, ce n’est pas tout ton travail et tous les sacrifices que tu as faits qui te permettent de bien performer, c’est la façon dont tu attacheras ton soulier, de droite à gauche, qui fait en sorte que tu auras du succès” », dit Kilgore. « J’ai trouvé ça très drôle, mais très vrai. »

Bon. Kilgore n’est pas totalement « guéri » de toutes ses manies d’avant-match, mais il a appris à faire la part des choses.

Maintenant, place au match!

D’après un article de Don Landry, paru sur CFL.ca