26 septembre 2019

La défense des Lions s’adapte à nouveau système sous Claybrooks

La Presse Canadienne

VANCOUVER – Sondez n’importe quelle adolescente ou n’importe quel adolescent quittant le nid familial pour la première fois. Obtenir trop de libertés peut parfois s’avérer difficile.

Il a fallu près des deux tiers de la saison à la défense des Lions de la Colombie-Britannique pour apprendre et pour s’adapter aux libertés offertes aux joueurs dans le système implanté par l’entraîneur-chef de première année DeVone Claybrooks et par le coordonnateur défensif Rich Stubler.

« C’est un peu comme dans la vie », a expliqué le secondeur intérieur Maleki Harris. « Bon nombre de personnes se sentent ainsi vis-à-vis de l’Internet – trop de libertés. »

« Avec des libertés viennent des responsabilités. On doit prendre la responsabilité de parler avec nos coéquipiers, afin que tout le monde soit sur la même longueur d’onde. »


 
Les Lions emploient des stratégies peu conventionnelles en défense. Sans se perdre dans les détails, Claybrooks a indiqué que son système permettait aux joueurs de prendre leurs propres décisions en couverture. Ils peuvent même décider qui couvre tel ou tel receveur, en fonction de leurs forces et de leurs faiblesses.

« Plusieurs règles de base qui vous ont été enseignées et qui se sont enracinées dans votre tête », a dit Claybrooks. « C’est un réapprentissage. »

C’est tout un changement par rapport au conditionnement que beaucoup de joueurs ont reçu à l’école secondaire, au cégep et à l’université.

« Le stéréotype du joueur défensif est qu’il n’est pas intelligent, mais qu’il est plus athlétique », a dit Harris. « Apposez simplement des lignes sur du papier. Voir le ballon, frapper le ballon. »

« Dans cette défense, il faut penser. On doit communiquer avec les joueurs autour de nous. Ce ne sont pas uniquement des lignes sur du papier. Ce sont des concepts, et il faut comprendre ce que l’attaque essaie de faire, pour ensuite trouver ce que l’on va faire. »

Pour le demi de coin Garry Peters, les stratégies des Lions ne testent pas uniquement les capacités athlétiques d’un joueur, mais ses capacités à penser et à réagir.

« Coach ne veut pas que l’on soit des robots sur le terrain », a-t-il indiqué.

Il y a eu des hauts et des bas pendant la période d’adaptation des joueurs.

« Nous avons dû modifier quelques éléments », a dit Harris, qui mène la Colombie-Britannique avec 54 plaqués défensifs. « Honnêtement, nous commençons à nous sentir à l’aise à jouer ensemble. »

Peters a mentionné qu’il fallait beaucoup d’étude de vidéos et de répétitions, ensemble, sur le terrain, pour que les joueurs se familiarisent avec le plan des Lions.

« Ils nous ont donné les clés, mais on retrouve de nombreuses nuances au sein de cette défense », a-t-il souligné. « Stubs n’a même pas de livre de jeux, il faut donc vraiment prendre le temps d’apprendre notre défense et de voir où tout le monde a sa place, et où tout le monde joue. »

« Nous savons tous où chacun à sa place. Ça nous permet de jouer avec beaucoup plus de confiance. »

Se noyant sous les nombreux points qu’elle accordait à ses adversaires en début de campagne, la défense de la Colombie-Britannique a enfin réussi à sortir la tête de l’eau.

Lors de leurs neuf premiers matchs, les Lions ont accordé au moins 30 points à leurs rivaux à huit reprises. Au cours des quatre derniers matchs, la Colombie-Britannique n’a jamais accordé plus de 21 points à ses adversaires; elle les a même limités à 15 points ou moins à trois occasions.

Les Lions ont aussi limité leurs rivaux à moins de 240 verges par la passe lors de leurs quatre derniers matchs.

« Ces gars-là jouent ensemble et comprennent le système maintenant, ils savent ce qu’ils peuvent et ce qu’ils ne peuvent pas faire, les chances qu’ils peuvent et celles qu’ils ne peuvent pas prendre », a dit Claybrooks. « Ils ont adhéré à nos stratégies, et ils jouent en unité. C’est pour cette raison que l’on voit une différence. »

Les joueurs défensifs des Lions de la Colombie-Britannique Branden Dozier (32) et Garry Peters (4) célèbrent un jeu défensif contre le ROUGE et NOIR d’Ottawa (Johany Jutras/LCF.ca)

Claybrooks est heureux des progrès réalisés, mais il sait que son équipe peut faire mieux. La défense de la Colombie-Britannique occupe toujours le septième rang de la Ligue au chapitre des points accordés en moyenne par match (27,2) et des touchés accordés (38).

« Nous ne sommes assurément même pas près de l’où on devrait être », a dit Claybrooks. « Nous jouons mieux, mais nous sommes encore loin des standards que nous voulons établir au sein de cette équipe. »

« Je suis agréablement heureux, mais je ne suis pas satisfait. »

Harris, un secondeur de six pieds, deux pouces et 242 livres originaire de Tuscumbia, en Alabama, s’est joint aux Lions en tant que joueur autonome, cette saison, à la suite d’un séjour de quatre campagnes avec les Stampeders de Calgary.

Il a amorcé l’année comme secondeur extérieur, une position qu’occupait l’ancien des Lions Adam Bighill – élu joueur défensif par excellence de la Ligue à deux reprises –, puis il a été déplacé à l’intérieur, une position où Solomon Elimimian a été choisi quatre fois sur l’équipe d’étoiles de la LCF.

Avoir de grands souliers à chausser n’a jamais intimidé Harris. Quand il a amorcé sa carrière avec les Stampeders, il évoluait derrière Deron Mayo et Juwan Simpson.

« Je suis habitué d’avoir de grands souliers à chausser », a-t-il dit. « Je sais que cette équipe a pu compter sur de bons secondeurs récemment. J’essaie simplement de poursuivre cette tradition. »

Claybrooks aime la polyvalence et l’intelligence de Harris.

« Il est suffisamment polyvalent pour évoluer comme secondeur extérieur ou intérieur », a-t-il dit. « Il peut aussi nous dépanner comme ailier défensif. »

« Il comprend le système de fond en comble. Il est un peu comme une extension du groupe d’entraîneurs. »

Peters vient au deuxième rang chez les Lions avec 52 plaqués défensifs. Il mène aussi l’équipe en ce qui a trait aux interceptions (quatre), mais il ne compte qu’une verge à la suite d’un retour.

« Mes coéquipiers me le rappellent tout le temps », a dit le demi de coin de six pieds, un pouce et 190 livres, qui a remporté deux championnats de suite de la conférence ACC pendant son séjour avec l’Université Clemson. « Je suis tout simplement heureux d’attraper le ballon. J’essaie de le sécuriser du mieux que je le peux. »

« Je suis capable de retourner des interceptions; je ne l’ai tout simplement pas démontré encore. »

Le prochain test de la défense aura lieu samedi, lorsque les Lions accueilleront les Alouettes de Montréal en Colombie-Britannique.

« Ils possèdent une bonne attaque au sol et des receveurs athlétiques qui sont capables de provoquer des choses », a dit Harris. « Ils jouent bien ensemble. Ils démontrent une bonne cohésion. C’est ce type de cohésion dont tu as besoin pour tenter de remporter un championnat. »

Participer aux éliminatoires semble improbable, mais Peters soutient que les Lions, en reconstruction, sont toujours aussi déterminés.

« Nous savons les progrès que nous avons accomplis », a-t-il dit. « C’est la première année que cette équipe joue ensemble. Nous savons que nous sommes en train de construire quelque chose de spécial. »

D’après un article de Jim Morris publié sur CFL.ca.