27 septembre 2019

Le duel entre les Alouettes et les Lions est celui du quart Matthew Shiltz

La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Matthew Shiltz attend ce moment depuis près de deux ans.

Le quart des Alouettes de Montréal attend depuis le 3 novembre 2017 l’occasion d’amorcer un deuxième match dans la Ligue canadienne de football. La suspension d’une rencontre que doit purger Vernon Adams fils samedi, contre les Lions de la Colombie-Britannique, lui en offre l’occasion.

Shiltz est surtout heureux d’avoir l’occasion de faire oublier cette première sortie: il n’avait complété que sept de ses 16 passes pour 96 verges. Trois de ses lancers s’étaient retrouvés dans des mains adverses.

«Ça avait été un match difficile, a-t-il admis en souriant, jeudi. Nous n’avions pas bougé le ballon beaucoup. Nous avons beaucoup grandi depuis, surtout moi.

«Je connais mieux le jeu canadien, ses subtilités, a poursuivi l’Américain de 26 ans. Je sais quoi faire avec le ballon dans toutes les situations. Je me sens très excité de participer à ce match. J’ai hâte.»

Depuis deux ans, donc, Shiltz attend son tour. Sans rouspéter, sans bouder. Il travaille d’arrache-pied lors des entraînements, parfois dans un rôle ingrat, lui qui s’est même retrouvé troisième violon de l’organisation, derrière Adams et Antonio Pipkin. Shiltz a beaucoup appris et il a la confiance de ses entraîneurs.

«Il a pris de la maturité, c’est un ‘student of the game’, comme on dit en anglais, a noté André Bolduc, l’entraîneur des demis à l’attaque. Dans les réunions, il pose toujours de bonnes questions et lors des matchs, il nous aide beaucoup. On discute souvent sur le banc de la façon dont on voit les choses et moi, je communique beaucoup avec lui, pour ne pas bombarder Vernon d’informations. Je passe par Shiltz et lui va relayer l’info calmement. C’est une super bonne tête de football.»

«Il y a plusieurs éléments qui font en sorte que nous sommes une meilleure équipe qu’il y a deux ans, a expliqué Shiltz. Il y a de nouveaux joueurs. Certains, comme moi, étaient des recrues à ce moment et nous nous sommes améliorés. On a confiance en nous. On sait qu’on peut effectuer les jeux qu’on nous demande de faire.

«Khari fait tout un travail pour nous préparer chaque semaine. Les gars sont sur la même longueur d’ondes. Quand nous avons cette synergie, ça rend tout le monde meilleur. Je vais tenter de prendre ce que la défense va me donner et ne pas tenter de trop en faire.»

Bolduc en est convaincu.

«Matt prend toujours les bonnes décisions.C’est un gars qui lit bien le jeu, il a amélioré son bras, il a pris une dizaine de livres de muscles. Les quarts, ça prend quelques années. Il est rendu là: à jouer et gagner des matchs. Je ne suis pas inquiet qu’il va gagner ce match-là, peut-être d’autres même cette saison.»

Sur une lancée

Malgré leur fiche de 3-10, les Lions semblent en bien meilleures dispositions qu’ils ne l’étaient au début du mois, quand ils se sont incliné 21-16 devant les Alouettes (7-5).

Ils viennent de remporter deux matchs consécutifs aux dépens du Rouge et Noir d’Ottawa par un pointage combiné de 69-12.

«Nous savions que c’était une bonne équipe la dernière fois que nous les avons affrontés, a déclaré l’entraîneur-chef, Khari Jones. Quand vous avez un quart-arrière comme Mike Reilly, vous êtes de facto une bonne équipe et là, il semble avoir trouvé son rythme. Nous aurons du travail à faire samedi.

«Leur ligne défensive peut nous donner des maux de tête. Notre ligne à l’attaque devra faire du gros boulot: ils adorent pourchasser les quarts et obtenir des sacs.»

«Ils ont une bonne équipe, bourrée d’athlètes capables de faire les gros jeux, a ajouté Shiltz. Ils sont sur une lancée avec deux victoires et ils vont jouer devant leurs partisans. De notre côté, nous devrons jouer du gros football. Avec la semaine que nous venons de connaître, je sens que nous serons en mesure d’offrir une bonne performance.»

Les Alouettes devront se passer des services du demi défensif Ciante Evans, qui souffre d’une fracture à une main. Le joueur de ligne à l’attaque Sean Jamieson (séparation de l’épaule) manquera aussi à l’appel.

Si les Alouettes devaient l’emporter ou livrer un verdict nul et que les Argonauts de Toronto et le Rouge et Noir devaient s’incliner, les Alouettes obtiendraient alors leur laissez-passer pour les matchs éliminatoires, auxquels ils n’ont pas participé depuis 2014.

Nouvelles de © La Presse Canadienne, 2019. Tous droits réservés. Ce matériel ne peut pas être publié, diffusé, réécrit ou redistribué.