30 septembre 2019

Les Riders sont prêts pour les éliminatoires

La Presse Canadienne

REGINA – Lorsque le ballon a été lancé, Emmanuel Arceneaux savait ce qui allait arriver.

Le receveur de 32 ans l’a déjà fait 55 fois, au cours de sa carrière, tellement, qu’il a expliqué aux médias, après le match, qu’il pouvait le faire les yeux fermés. Se démarquer de la défense, accélérer et, au moment où la foule réagit, il est trop tard. Touché!

Le touché d’Arceneaux, au quatrième quart, n’a pas nécessairement fait la différence – les Roughriders de la Saskatchewan ont écrasé les Argos 41-16 —, mais ce jeu s’est parfaitement imbriqué à l’ambiance éliminatoire de Riderville, qualifiée pour la valse automnale avec une fiche de 9-4.

« Regardez tout ce que j’ai traversé. Plusieurs m’ont dit qu’ils ne croyaient pas en mon retour au jeu, en 2019 », a dit Arceneaux. Son attrapé de 55 verges et son 56e touché en carrière ont eu l’air si facile à réaliser. Ç’a aussi été son premier de la saison, lui qui est revenu d’une lourde blessure, subie il y a plus d’un an.


 
Le quart des Riders Cody Fajardo a dit que des trois passes de touché qu’il a lancées, celle vers Arceneaux était la plus importante pour lui.

Fajardo a réussi 23 de ses 27 passes, pour des gains aériens de 278 verges, en plus de courir pour 80 verges de gains et un touché.

« Je savais que ça faisait un bail pour lui. Et les joueurs sur les lignes de côté étaient tellement excités de le voir attraper cette longue passe pour le majeur. C’était personnel, pour moi », a dit Fajardo.

« Il a dit qu’il a presque commencé à pleurer lorsque le ballon était dans les airs. C’était un moment empreint d’émotions pour lui. C’est ce que le football peut vous faire, non? C’est un sport qui fait ressortir le meilleur de nous-mêmes. »

La victoire de samedi dernier était attendue. Les Riders étaient la meilleure équipe sur papier, affrontant les Argos et leur fiche de 2-11. Mais, souvent, lors de ce genre de rencontre, la meilleure équipe – et la plus jeune — peut baisser pavillon, ne prenant pas le duel trop au sérieux. Mais rien de tout cela n’est arrivé aux Riders.

« Nous devions jouer à la hauteur de notre talent », a dit l’entraîneur-chef Craig Dickenson.

« Nous ne portions pas attention à notre adversaire. Qui il était. Nous voulons simplement jouer dur, peu importe le duel. »

Et jouer à la hauteur du talent des Riders est extrêmement élevé.

Tout aurait pu basculer au désastre pour cette formation saskatchewannaise, cette saison. Chris Jones est parti, Zach Collaros s’est blessé dès le premier match de la saison et Fajardo a dû prendre la relève.

Au lieu de cela, Jeremy O’Day a pris les rênes du poste de directeur général et s’est chargé de la saison des joueurs autonomes. Dickenson dirige cette équipe de main de maître. Fajardo est peut-être la plus belle surprise de la campagne 2019. La perte de Willie Jefferson lors du marché des joueurs autonomes a été effacée par les performances de Charleston Hughes – lui qui mène la Ligue avec 15 sacs du quart.

De plus, les blessures au poste de quart-arrière dans la division Ouest – Matt Nichols pour les Bombers et Trevor Harris pour les Eskimos – rendent les Roughriders plus forts, en vue des matchs éliminatoires. Qui sait, peut-être iront-ils jusqu’au match de la 107e Coupe Grey?

« Ça, c’est leur problème », a dit Arceneaux, de la situation des Blue Bombers et des Esks.

« Nous n’avons qu’à continuer de jouer notre style de football et lorsque nous voyons qu’une équipe s’affaiblit, nous devons avoir l’instinct du tueur. »


 
Dickenson, un entraîneur-chef de première année, avec un long curriculum vitae au poste de coordonnateur des unités spéciales sous la cravate, a dit qu’il utilisait énormément la philosophie de l’entraîneur-chef de basketball universitaire (« college ») John Wooden.

« Nous devons nous dépasser, chaque match, dans la victoire comme dans la défaite », a-t-il dit.

« Je me fous un peu du pointage final. Je trouve que les gars ont tenu la cadence tout au long de la partie. »

Fajardo est un quart partant de première année, mais il connaît cette Ligue, lui qui a remporté la Coupe Grey en 2017, avec les Argos. Il a bien vu tous les bienfaits que peut apporter une première place de division.

Dans le vestiaire, après la rencontre de samedi dernier, la formation de la Saskatchewan a pris un temps pour célébrer son accomplissement. Lorsque Fajardo est sorti pour venir à la rencontre des médias, il semblait déjà concentré sur le prochain objectif.

« Le principal objectif, nous ne l’avons pas encore atteint », a-t-il dit.

« Nous sommes contents, mais nous le serons davantage lorsque nous aurons remporté le titre de l’Ouest. »

Au cours de leur domination de la semaine 16, les Riders ont eu du succès lors de plusieurs facettes du jeu. Le premier touché d’Arceneaux, en 2019. Ed Gainey a réussi sa première interception de la saison, tout comme Cameron Judge. Le quart substitut Bryan Bennett a marqué son premier touché au sol de l’année. Ce sont de petites choses, mais tout cela peut allumer le feu et donner à une équipe encore plus de munitions en vue des éliminatoires.

« Tout le monde veut contribuer », a dit Dickenson.

« Parfois, on essaie de mettre l’emphase sur le rôle de chacun et de l’importance qu’ils ont dans l’équipe, et ce, même s’ils ne contribuent pas physiquement, mais de voir un gars comme (Bennett) marquer un touché et Cam (Judge) réussir une interception… En plus de voir Lavar Edwards jouer un bon match… »

« Ça fait du bien à tout le monde. »

D’après un article de Chris O’Leary, paru sur CFL.ca