7 octobre 2019

Les Alouettes respirent la confiance

Peter McCabe/CFL.ca

MONTRÉAL — Khari Jones le dit depuis qu’il a été nommé à la tête de l’équipe, quelques jours seulement avant le premier match de la saison : ce groupe de joueurs peut accomplir de grandes choses. Les Alouettes de Montréal édition 2019 sont en train de confondre tous les sceptiques.

«Ils croient en eux, en tous les membres du groupe», a dit Jones au sujet de ses joueurs à la suite de leur victoire de 21-17 aux dépens des Stampeders de Calgary, samedi, qui a confirmé une première participation aux éliminatoires depuis 2014 aux Alouettes.

«Quand on doit faire appel à la deuxième unité — ou la troisième, comme ce fut le cas à certaines positions samedi — les remplaçants se greffent au groupe et réalisent des jeux. Nous avons confiance en tout le monde ici. Nous nous assurons que les 45 joueurs en uniforme, nous ne craignons pas de les mettre sur le terrain.»

Mais comme ç’a souvent été le cas dans les dernières semaines, les Alouettes ont de nouveau laissé l’adversaire se forger une belle avance, cette fois, par 10 points.

«Ça ne nous dérange pas, cette équipe est tellement résiliente, a noté Jones. Ils ne se soucient pas du négatif, comme moi. On ne pense qu’à ce qui s’en vient, on ne ressasse pas le passé. Accorder ce que nous avons accordé en première demie et de ne rien donner en deuxième, ça en dit long sur le groupe sur lequel nous comptons cette saison.

«Ça semble toutefois être une tendance. Nous verrons. Nous sommes toujours en développement. Nous sommes qualifiés pour les éliminatoires et nous aimons notre position, mais nous ne sommes pas un produit fini. Nous nous améliorerons encore. N’oubliez pas que nous affrontions les Stampeders : ils étaient premiers dans l’Ouest avant le match et semblaient en tous points une équipe championne.»

Vernon Adams fils (18-en-29, 206 verges) a souvent transporté cette équipe au cours des dernières semaines, mais samedi, c’est la défense qui a procuré la victoire aux Alouettes en provoquant cinq revirements.

«Ils me sont encore venus en aide avec le troisième essai qui n’a pas fonctionné, a noté Jones, aussi coordonnateur à l’attaque, au sujet d’un 3e et 1 raté au quatrième quart. Ils ont stoppé de nouveau l’attaque des ‘Stamps’ et nous ont permis de revenir inscrire des points.»

«C’est un gros match. Nous sommes venus ce soir pour assurer notre place en séries et nous avons livré la marchandise, a indiqué le secondeur Boseko Lokombo. Bravo aux Stampeders : c’est une grande équipe et ils ne nous ont pas rendu la tâche facile. Mais nous avons une meilleure équipe. Ça clique entre nous présentement.»

Ça clique depuis un certain temps. Mais jamais les joueurs n’en ont douté, même ceux qui ne sont pas ici depuis des lunes.

«Je m’attendais à ce qu’on fasse les séries, a indiqué le demi défensif Patrick Levels, acquis sur le marché des joueurs autonomes — comme Lokombo — après avoir aidé les Stamps à gagner la coupe Grey en 2018. Je sais qu’au cours des dernières années, Montréal n’était pas reconnue comme la meilleure équipe, mais nous ne sommes pas la même équipe. (…) Je suis venu ici pour essayer de changer ça.»

Arrivé avant la saison dernière, le secondeur Henoc Muamba, pilier de cette défense, voit avec plaisir cette formation arriver à maturité.

«Je suis fier des gars. Plusieurs sont amochés et ceux qui les ont remplacés ont bien joué. Ils étaient prêts. (…) Comme je l’ai dit dans le vestiaire : il y a tellement plus à cette équipe. Il suffisait d’arriver là.»

Parmi ceux qui sont ici depuis plus longtemps et qui ont vécu l’enfer des quatre dernières campagnes, le soulagement était évident. Kristian Matte et Luc Brodeur-Jourdain — maintenant entraîneur — étaient visiblement heureux et émus dans le vestiaire. John Bowman a convié ses coéquipiers de la ligne défensive à un ‘toast’ dans le vestiaire. Ils ont trimé dur pour renverser la vapeur au sein de cette organisation.

«Nous sommes restés soudés (…) et nous avons fermé le clapet à ceux qui nous prédisaient une saison de 0-18», a-t-il souligné.

«Nous avons encore du travail à faire : nous sommes concentrés sur les Bombers (l’adversaire de samedi prochain) et nous tenterons de rattraper les Tiger-Cats, tant que ce sera mathématiquement possible. Mais je ne me préoccupe pas de novembre pour l’instant : il reste octobre à jouer avant.»

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