Repêchage
Tour
-
7 octobre 2019

Sutton veut remporter une Coupe Grey avec les Ticats

Shannon Vizniowski/CFL.ca

HAMILTON – Les Tiger-Cats de Hamilton se sont tenus au centre du Terrain Tim Hortons, jeudi dernier, entourés de légendes.

Les Ticats édition 2019 ont partagé le terrain avec l’édition 1999, une de celles qui a remporté la Coupe Grey. Le passé a rencontré le présent : une formation qui revendique une fiche de 12-3 et qui est une sérieuse prétendante au championnat, cette saison.

Ce genre de discours de fin d’entraînement n’est généralement pas très long. Tout, au football, tourne autour de l’horaire : avec les entraînements réglés au quart de tour et la disponibilité des médias tout de suite après. Excepté jeudi dernier. Le temps a semblé s’arrêter ce jour-là.

Orlondo Steinauer fait, bien sûr, le pont entre les deux troupes. Il a remporté le match ultime avec l’édition 1999 et, comme entraîneur-chef de l’édition 2019, il tentera de venir à bout de la deuxième plus grande sécheresse de championnat de la Ligue.

« Nous étions là, debout, au centre du terrain et, parfois, ce genre de moment peut être un peu long », a dit Steinauer, vendredi dernier, à la suite de l’écrasante victoire des siens par la marque de 42-12 aux dépens des Eskimos.

« Mais les joueurs étaient attentifs jusqu’au bout. »


 
Pour plusieurs des athlètes des Ticats, ce discours des légendes de 1999 à fait écho. Mike Filer, Simoni Lawrence et Ted Laurent, pour ne nommer que ceux-là, ont été avec l’équipe, lors des hauts et des bas des dernières années.

Il peut paraître bizarre qu’un joueur fraîchement arrivé dans l’organisation ait été là, sous la pluie, au centre du terrain avec les autres et qu’il soit sorti de cette expérience aussi motivé.

« Je n’ai jamais participé à un match de la Coupe Grey. C’est ce que je tente de faire avec cette équipe », a dit le demi offensif des Ticats Tyrell Sutton, lui qui a cumulé 88 verges de gains au sol et 23 verges de gains sur des réceptions, à son deuxième match avec Hamilton. Il a été ajouté à la formation d’entraînement des Tiger-Cats le 9 septembre dernier.

Sutton a passé les premières cinq années et demie de sa carrière – 2013 à 2018 – avec les Alouettes de Montréal, ne participant aux éliminatoires qu’à deux reprises. Il a été échangé aux Lions de la Colombie-Britannique, la saison dernière et a pu participer à ses troisièmes matchs éliminatoires. Mais les Lions ont perdu face aux Tiger-Cats, lors de la demi-finale de l’Est (en vertu de la règle du croisement éliminatoire).

« Honnêtement, je sens que le mariage est parfait entre les deux parties – les Ticats et moi —, puisque lors des six dernières années, j’ai perdu contre Hamilton chaque fois que j’étais en éliminatoires », a dit Sutton. « Mais chaque fois qu’ils me battaient, ils perdaient le match suivant. Je souhaite donc que nous puissions passer par-dessus cette difficulté et ramener un championnat à Hamilton. »

Sutton a été efficace au cours des deux rencontres avec sa nouvelle équipe. Il a marqué un touché à ses débuts avec les Ticats, contre les Bombers, il y a de cela deux semaines, lui qui est venu prêter main-forte à une position décimée par les blessures.

« Nous avons été bons par la course, nous avons été efficaces », a dit Steinauer, vendredi dernier, juste avant d’être interrompu par ses anciens coéquipiers, eux qui savouraient la victoire autant que les joueurs dans le vestiaire.

« Sutton est un porteur de ballon qui tombe toujours vers l’avant. C’est un dur à cuire. Il est difficile de le plaquer durant tout un match. Nous avons pu varier le jeu. Nous avons eu de grandes courses, très tôt dans la rencontre. Et nous avons terminé nos séquences à l’attaque avec des points. »

« Je n’ai jamais participé à un match de la Coupe Grey. C’est ce que je tente de faire avec cette équipe. »

– Tyrell Sutton

Âgé de 32 ans, Sutton se réjouit d’être enfin du côté de la méchante défense des Ticats.

« Lorsque j’évoluais à Montréal, je détestais ces gars », a-t-il dit. « Pendant six ans j’étais du mauvais côté, physiquement parlant… »

Sutton a pu voir un extrait de la vidéo hommage qui a joué vendredi soir, au Terrain Tim Hortons. Une vidéo qui honorait Rob Hitchcock. L’ancien secondeur et maraudeur des Tiger-Cats a vu son nom, ainsi que son numéro, être placés sur le mur d’honneur. Il était entouré d’environ 30 de ses anciens coéquipiers.

Sutton n’a pas connu les années de vache maigre à Hamilton. Il n’a pas connu les déceptions en matchs ultimes, lors des années antérieures, mais il est là maintenant et il est motivé. Et avec des moments comme ceux passés au centre du terrain, jeudi dernier et lors de l’hommage du vendredi suivant, il apprend l’histoire de cette organisation.

« En voyant la vidéo, je pensais voir double », a-t-il dit en riant.

« Vous voyez Hitchcock frapper et c’est exactement comment la défense frappe maintenant. »

« Ça vous donne le portrait de la philosophie des Tiger-Cats de Hamilton. C’est la mentalité de cette ville. Tout le monde travaille fort et personne n’a peur de se salir les mains. »

Tyrell Sutton a amassé plus de 100 verges de gains au total, lors de la victoire des siens face aux Esks, vendredi dernier (Shannon Vizniowski/CFL.ca).

En compagnie des membres de l’édition 1999, tout était davantage au ralenti au cours de ces deux jours. Steinauer a appelé ça une bonne distraction et un moment propice d’apprentissage pour les plus jeunes, eux qui se rapprochent toujours un peu plus du trophée tant convoité. Ce trophée qui n’est pas revenu à Hamilton depuis 20 ans.

Steinauer lui-même semblait fébrile et rempli d’émotions, vendredi dernier. Peut-être étaient-ce les souvenirs d’une autre époque ou plutôt le fait de réaliser que sa formation actuelle est sur la bonne voie, au bon moment de l’année.

« Nous voulons toujours étudier les moments exceptionnels du passé et cette édition des Ticats 1999 était exceptionnelle », a-t-il dit.

« Il est toujours bon et précieux de leur poser des questions et d’apprendre de leurs réponses. Ç’a été un bon moment pour mes joueurs. Et le “timing” était parfait. »

D’après un texte de Chris O’Leary, paru sur CFL.ca