9 octobre 2019

Les Lions forment un tout cohérent au bon moment

Johany Jutras/LCF.ca

VANCOUVER – Il est toujours possible pour les Lions de la Colombie-Britannique de se qualifier pour les éliminatoires de la 107e Coupe Grey. Mais, vu l’alignement des planètes, ce ne sera probablement pas le cas.

Il y a quelques semaines à peine, quand les Lions affichaient un dossier de 1-10, parler d’une participation aux éliminatoires semblait relever de la folie.

Une série de quatre victoires a donné à la Colombie-Britannique (5-10) le corridor extérieur pour une possible qualification pour les éliminatoires via la règle du croisement. Pour être honnête, les chances sont minces. Les Liont doivent gagner leurs trois derniers matchs, tandis que les Eskimos d’Edmonton (7-8) doivent perdre leurs trois derniers matchs.

Parmi les quelques personnes qui croient que ce scénario est possible, on retrouve les joueurs des Lions.

« Nous formons un tout au bon moment », a indiqué le receveur Bryan Burnham, qui a capté huit passes pour 145 verges et trois touchés dans la victoire écrasante de 55-8 de la Colombie-Britannique aux dépens des Argonauts de Toronto samedi dernier. « Qu’il soit trop tard ou non, on ne peut pas se soucier de cela. On retrouve plusieurs leaders vétérans au sein de ce vestiaire. »


 
Les Lions pourront contrôler leur destinée en venant à bout des Eskimos, samedi, au Terrain Brick du stade du Commonwealth. Par la suite, ils devront battre les Roughriders de la Saskatchewan et les Stampeders de Calgary, deux matchs disputés au BC Place.

Les Eskimos mettront fin à leur calendrier régulier avec une série aller-retour face à la Saskatchewan. Edmonton peut se qualifier pour les éliminatoires en obtenant au moins un point contre la Colombie-Britannique en fin de semaine.

« Notre marge d’erreur est quelque part parmi les 10 défaites que nous affichons », a soutenu le directeur général Ed Hervey. « Cette équipe est encore bien vivante. Je ne voudrais pas sauter sur le terrain avec aucune autre équipe à ce stade-ci de la saison. »

Les attentes étaient élevées envers les Lions, à la suite d’une saison morte où l’équipe avait mis sous contrat le quart-arrière Mike Reilly, le receveur Duron Carter et le demi défensif Aaron Grymes.

L’engouement s’est rapidement transformé en désarroi au cours des 11 premières semaines de la saison, alors que les Lions ont trouvé des façons innovantes de perdre. Ils ont bousillé des avances, ils ont mené la Ligue pour les sacs accordés à l’adversaire, et ils ont rencontré toute sorte d’ennuis pour marquer des points.

« Plus tôt, cette saison, nous nous effondrions en fin de parties », a dit Burnham, qui a franchi le cap des 1000 verges sur des réceptions pour une quatrième année d’affilée. « Nous commençons enfin à comprendre que nous devons jouer du bon football pendant 60 minutes. »

Le demi défensif Garry Peters a pour sa part soutenu que les Lions, comptant sur les services de plusieurs nouveaux joueurs, avaient besoin de temps pour former un tout cohérent.

« Nous sommes enfin capables de mettre tous les morceaux ensemble », a dit Peters, qui a réussi deux plaqués, un échappé recouvré et une passe rabattue dans la victoire de son équipe contre Toronto. « Il y avait beaucoup de nouveaux visages en attaque et en défense. Il a fallu beaucoup de temps pour certains joueurs pour comprendre comme ils pouvaient aider, et à quel endroit ils cadraient le mieux. »

« Tout le monde est tellement plus à l’aise aujourd’hui. »

Les Lions ont dominé leurs adversaires 149-43 au chapitre des points marqués au cours de leurs quatre derniers matchs. Pendant cette séquence, Reilly a lancé neuf passes de touché (dont cinq – un sommet personnel – contre Toronto) et quatre interceptions. La défense n’a accordé que quatre touchés.

« Nous sommes en train de devenir l’équipe à laquelle tout le monde s’attendait », a dit Reilly, qui totalise 3891 verges par la passe, 20 passes de touché et 15 interceptions cette année. « Nous ne sommes assurément pas parfaits. Gagner est contagieux, et perdre l’est tout autant. Quand les choses vont mal pendant plusieurs semaines d’affilée, on dirait que vous attendez seulement de voir quelle sera la prochaine tuile à tomber. Il ne faut qu’une seule victoire d’une certaine manière pour ramener la confiance et la conviction. Nous avons toujours eu les capacités. Mais quand vous jouez avec confiance, vous formez une tout autre équipe. »

Même quand il s’est mis à faire chaud, Hervey a conservé son sang-froid. Après avoir revampé la formation des Lions, il savait que ses joueurs auraient besoin d’une certaine période d’adaptation.

Il y a eu de subtils changements. Hervey a mis la main sur le vétéran ailier défensif Shawn Lemon pour donner un peu plus de mordant à sa défense. La ligne offensive du club s’est améliorée depuis que l’entraîneur Bryan Chiu s’est vu montrer la porte de sortie et que Kelly Bates l’a remplacé.

« Ma philosophie est de faire confiance au processus et de ne pas réagir de façon excessive », a dit Hervey. « Il y a toujours une tonne de pression pour procéder à des changements. »

« Il y a des personnes patientes, et des personnes impatientes. Les personnes impatientes, quand les choses vont mal, sont celles dont la voix est la plus forte. Les personnes patientes sont celles qui comprennent réellement le processus. »

Les sceptiques diront qu’il devrait y avoir un astérisque apposé aux quatre plus récentes victoires des Lions.

Deux d’entre elles ont été signées contre le ROUGE et NOIR d’Ottawa (3-11). La Colombie-Britannique doit remercier un échappé en fin de match pour leur victoire aux dépens des Alouettes de Montréal, qui jouaient sans les services de leur quart-arrière numéro un Vernon Adams Jr. Et, parfois, les Argonauts (2-12) ont ressemblé à une équipe qui aurait eu de la difficulté à battre une équipe de football de niveau secondaire.

Mais l’entraîneur-chef DeVone Claybrooks ne veut rien entendre.

« Dans la LCF, vous devez jouer au mieux de vos capacités toutes les semaines », a-t-il dit. « Nous y sommes parvenus lors des quatre ou cinq dernières. Nous continuerons à y parvenir, à commencer par le match de cette semaine. »

L’entraîneur-chef des Lions, Devon Claybrooks (centre), se tient aux côtés de Joel Figueroa (droite) avant un match contre les Eskimos (La Presse Canadienne)

La dernière fois que la Colombie-Britannique a gagné quatre matchs de suite remonte à 2017. Les Lions n’ont pas gagné cinq parties de suite depuis 2011, l’année où ils ont amorcé la saison avec une fiche de 0-5, avant de se ressaisir et de gagner la Coupe Grey.

Les Lions ont déjà perdu deux fois contre Edmonton cette saison. Les Eskimos leur ont rappelé en publiant sur Twitter : « Nous serons de retour à domicile le 12 octobre, quand nous tenterons de balayer les honneurs de notre série de matchs face aux Lions de la Colombie-Britannique. »

Claybrooks est impatient de savoir qui aura le dernier mot.

« Merci pour ce message, comme si j’avais besoin de trouver une autre source de motivation pour mes joueurs », a-t-il dit.

Les Lions pourraient être chanceux dans la dernière ligne droite. Les Eskimos – qui ont perdu cinq de leurs six derniers matchs – jouent sans les services de leur quart-arrière numéro un Trevor Harris, qui est sur la touche en raison d’une blessure. Les Roughriders et les Stampeders sont déjà qualifiés pour les éliminatoires.

« Le momentum est de notre côté », a dit Peters. « Nous n’avions pas un bon karma plus tôt cette année. Comme vous avez pu le voir, au cours des derniers matchs, le karma est plutôt bon. »

Les probabilités ne jouent pas en leurs faveurs, mais Burnham aime toujours les chances des Lions.

« Cette équipe est spéciale », a-t-il dit. « Je suis tout simplement heureux d’en faire partie. C’est très agréable. »

D’après un article de Jim Morris publié sur CFL.ca.