7 novembre 2019

Esks c. Als : Un duel entre deux formations dans des bulles bien différentes

MontrealAlouettes.com

MONTRÉAL – Une formation relaxe et avec rien à perdre se mesurera à une formation déterminée, avec quelque chose à prouver.

Telle est l’introduction de la demi-finale de l’Est, en cette saison 2019.

Peu importe les confrontations, les plans de matchs et qui les exécuteront le mieux, ou qui fera le plus d’erreurs durant la rencontre de dimanche prochain, la ligne directrice de cette future grande histoire des éliminatoires de la 107e Coupe Grey demeure la même.

Rien à perdre contre tout à gagner.

En effet, ces deux équipes, ces deux adversaires sont dans des bulles bien différentes, en vue de l’affrontement, au stade Percival-Molson, le 10 novembre prochain, à compter de 13 h HE.


 
Le tout pourrait être analysé du point de vue des lignes de côtés des deux formations. D’un côté, il y a Khari Jones, l’entraîneur-chef des Als, qui danse et chante du Led Zeppelin et de l’autre, il y a Jason Maas, l’entraîneur des Esks, qui marche de long en large, en ruminant, et qui, occasionnellement, saccage de l’équipement pour démontrer son mécontentement.

Les Eskimos nous ont laissés sur notre appétit, pour le moment. Les Alouettes ont surpassé les attentes. Étrangement, la différence, sur papier, entre les deux troupes, n’est que de deux victoires.

Mais il y a bien plus, évidemment.

Les Alouettes renaissent de leurs cendres, en 2019. Ils sont devenus une formation dangereuse. Grâce, entre autres, à leur entraîneur-chef recru.

Les Oiseaux ont déjà accompli tellement de choses, cette saison. Plus que plusieurs prédisaient, et ce, malgré tout le talent dans les rangs de la formation montréalaise.

C’est l’attitude qui a grandement changé. Et ça paraît jusque dans les mêlées de presse, alors que le quart Vernon Adams Jr. et « coach » Jones répondent aux questions des médias de façon très décontracté et avec franchise.

« Nous sommes une équipe relaxe », dit Adams. « Mais nous savons lorsque c’est le temps de resserrer les rangs. »

Cette réponse reflète exactement la personnalité de Jones et ce qu’il a voulu inculquer à son équipe, en 2019.

« Je voulais que nos joueurs aient cette attitude, alors je l’ai encouragé », dit Jones.

« Les gars travaillent toujours très fort », poursuit-il. « Ils travaillent à être un groupe discipliné. Mais je veux qu’il y ait un bon équilibre. Je veux toujours que ce soit une belle expérience. »

Le receveur des Alouettes Quan Bray célèbre un premier essai contre les Eskimos d’Edmonton (MontrealAlouettes.com).

La confiance ne devrait pas être quelque chose d’alarmant pour Jones en ce moment. Son équipe en a. Pas de doute là-dessus. Jones devra toutefois voir à ce que son équipe ne soit pas trop confiante.

« J’ai très hâte de voir comment ils réagiront face à cette équipe et le feu qu’elle allume », dit Jones.

Les Eskimos ont quelque chose a prouvé, au cours des éliminatoires, eux qui sont considérés comme trop indisciplinés.

Avec des tonnes de critiques sur le dos, les Esks semblent avoir des choses à régler.

« Plusieurs ne pensent même pas que nous pourrons les battre, cette semaine », dit C.J. Gable. « Mais on s’en fout pas mal. »

Mais nous croyons qu’ils ne s’en foutent pas tant que ça.

Et c’est bien parfait. Si les Als sont propulsés par une grande confiance, est-ce que les Esks ne le seraient pas, eux, par une volonté de faire taire les détracteurs?

Les Eskimos sont une formation bourrée de talent, et ce, tant en attaque qu’en défense. Ils peuvent certainement et hors de tout doute rivaliser contre les Alouettes. Mais il est vrai qu’Edmonton a remporté sept de ses huit victoires contre les Lions, les Argos et le ROUGE et NOIR, lors de la saison régulière; les trois équipes éliminées.

Revenons sur le fait que la troupe de Jason Maas a terminé la saison régulière comme l’équipe la plus pénalisée de la LCF : 197 pénalités, une moyenne de 11 verges par punition. Soixante-quinze de ces pénalités n’auraient pas dû avoir lieu, incluant des punitions que l’on pourrait qualifier d’égoïstes : 46 pénalités de rudesse et huit pour conduite antisportive.

Mais ils auront Trevor Harris en santé au poste de quart-arrière. De plus, Adams et l’attaque des Als se mesureront à la meilleure défense aérienne de la LCF, elle qui n’a accordé qu’une moyenne de 223 verges de gains par match.

« Nous sommes une bonne équipe », dit le receveur des Esks Greg Ellingson. « Nous nous sommes sentis comme ça toute l’année. »

À l’aube d’amorcer une nouvelle saison, Ellingson et les Esks croient qu’ils peuvent créer un revirement de situation. Tout comme l’entraîneur-chef, quoique plus prudent dans ses réponses.

« Nous avons appris nos leçons toute l’année, à travers les victoires et les défaites », dit Maas. « Peu importe si ces matchs ont été serrés ou non, nous apprenons toujours. Et nous sommes rendus à ce stade de l’année où nous devrons faire une synthèse de tout ça. »

Les Esks voudront impliquer le demi offensif C.J. Gable rapidement, lors de la demi-finale de l’Est contre les Als (Esks.com).

De leur côté, les Alouettes ont leurs propres boulets. Leur défense aérienne a été vulnérable toute la saison – accordant une moyenne de 316 verges par match, le pire résultat de la LCF — et les Eskimos voudront certainement exploiter cet état de fait. Mais Edmonton voudra aussi que Gable soit impliqué rapidement dans la partie. Les Als ont accordé une moyenne de 5,4 verges de gains par course, en 2019, à égalité pour le pire résultat de la Ligue.

Mais dimanche sera le début d’une autre saison. La formation qui aura le meilleur plan de match et qui l’exécutera sans trop de failles remportera la victoire.

Une équipe n’aura rien à perdre, elle qui a retrouvé le plaisir de gagner après avoir tant perdu, au cours des dernières années.

« Nous avons un groupe qui dégage beaucoup de confiance et qui se sent bien vis-à-vis de ce qu’il peut accomplir », dit Jones.

L’autre équipe jouera pour faire mentir les analyses, mais aussi pour se prouver à elle-même qu’elle est digne de sa place en matchs éliminatoires.

« Nous savons qui nous sommes », dit Maas. « Et nous y croyons. »

Ce sera tout un duel en perspective. Deux équipes dans deux bulles bien différentes.

L’une ne veut pas que ça arrête. L’autre aimerait bien…

D’après un article de Don Landry, paru sur CFL.ca