8 novembre 2019

Le vétéran John Bowman a pris un coup de jeune avec les Alouettes

Shannon Vizniowski/LCF.ca

MONTRÉAL – Il est de retour en éliminatoires de la LCF pour la première fois en cinq ans, il affiche toujours le brio d’un joueur étoile et il joue pour un entraîneur-chef qui le fait rajeunir d’une décennie.

Mais tout cela ne suffit pas pour que John Bowman s’engage à disputer une 15e saison dans la LCF.

Le vétéran ailier défensif jouera un rôle important dans le camp des Alouettes de Montréal (10-8), dimanche, en demi-finale de la section Est contre les Eskimos d’Edmonton (8-10). Le vainqueur affrontera les Tiger-Cats à Hamilton (15-3) en finale d’Association, le 17 novembre.

Ce fut une saison de renaissance pour le club montréalais. Les jeunes Alouettes ont mis fin à une longue période d’absence en éliminatoires grâce à une récolte d’au moins 10 victoires pour la première fois depuis 2014, misant sur un nouveau quart (Vernon Adams fils) et un nouvel entraîneur-chef (Khari Jones).

« Si vous regardez notre équipe, nous avons probablement la plus jeune équipe de la ligue pour ce qui est de l’expérience, a précisé Bowman en entrevue cette semaine. Donc, avoir le même gars au poste de quart tout au long de la saison a été un avantage. Tous les autres ont eu le sentiment qu’ils devaient démontrer et égaler cette intensité. »

« Beaucoup de gars croient en Khari parce qu’il te fait sentir comme si tu étais invincible. C’est comme si, tous les jours, j’ai
26 ans. Et avec cette conviction provenant de ton entraîneur et de chaque joueur, tu fais des choses incroyables. »

Beaucoup estimaient que ce serait la dernière saison de Bowman, qui est âgé de 37 ans. Mais le natif de Brooklyn, qui a passé toute sa carrière à Montréal, a juré qu’il n’avait pas encore décidé de son avenir.

« Ma philosophie, c’est qu’aussi longtemps où je peux contribuer, a mentionné Bowman. Je n’allais pas revenir l’année dernière juste pour être relique ou par nostalgie.

« J’ai dit (à l’ancien entraîneur-chef Mike Sherman et au directeur général Kavis Reed) quand ils ont tenté de me convaincre de revenir en février: ‘Écoutez, si je reviens, ce sera parce que je peux jouer, pas seulement parce que je suis John Bowman.’ Ils m’ont
répondu: ‘Si tu ne pouvais plus jouer, nous ne te demanderions pas de revenir.’ J’ai apprécié la confiance qu’ils m’ont témoignée et je parlerai à Khari à la fin de la saison et au président Patrick Boivin et nous verrons comment les choses se passent. »

Bowman, six pieds trois pouces et 250 livres, a connu une solide saison 2019, étant de la formation partante des 16 matchs et totalisant 45 plaqués, huit sacs et une interception pour mériter sa 10e sélection au sein de l’équipe d’étoiles de la section Est.

Bowman est le « chasseur de quarts » le plus prolifique de l’histoire des Alouettes (132 sacs) et il se classe sixième de tous les temps.

« Ma sélection parmi les étoiles est satisfaisante, mais je n’en prends aucun mérite, a-t-il noté. Les statistiques tiennent beaucoup du fait de se trouver au bon endroit au bon moment.

« Je l’apprécie, mais je le partage avec tous mes coéquipiers de la ligne défensive, car sans eux, je ne suis qu’un autre gars de 37 ans. »

Le succès des Alouettes a créé une véritable effervescence à Montréal, où 20 000 billets ont été vendus pour le match éliminatoire de dimanche. Cela a incité l’organisation à retirer les toiles qui recouvraient certaines sections du stade Percival-Molson, offrant ainsi 1600 billets supplémentaires, certains au coût de seulement 39 $.

Même si la saison des Alouettes ne se termine pas par une victoire à la Coupe Grey – Bowman a déjà mérité deux bagues de championnat de la LCF avec les Alouettes (2009-10) – il estime que l’équipe a progressé.

« À mon avis, ils (la saison régulière et le succès en éliminatoires) peuvent être séparés, a-t-il dit. Accomplir ce que nous avons accompli, c’est déjà phénoménal, car à part deux ou trois personnes à l’extérieur de notre vestiaire, personne ne nous prédisait une fiche de 10-8 et j’estime que nous aurions pu gagner quelques autres matchs.

« Nous avons eu une bonne saison régulière et personne ne peut nous enlever ça. Maintenant, c’est différent en éliminatoires et nous voulons bien faire. Nous voulons essayer de gagner le match de dimanche et bâtir à partir de là. »

Les Alouettes et les Eskimos ont divisé les honneurs de leur série en saison régulière, une victoire de chaque côté, chacune gagnant à domicile.

La ligne offensive des Eskimos a concédé 25 sacs, le plus faible total dans la ligue, tandis que la défense des Alouettes en a obtenu 27, le moins de la ligue.

« Je n’enlève rien à leur ligne offensive parce qu’ils sont tous grands et très bons, a avoué Bowman. Mais ils misent aussi sur un très bon système offensif et leur quart (Trevor Harris) se débarrasse rapidement du ballon et ses lectures du jeu avant la mise en jeu sont parmi les meilleures de la ligue.

« Il faut se mettre en travers de sa route et essayer de le forcer à lancer le ballon en hauteur. Nous n’avons pas obtenu beaucoup de sacs cette année, nous le savons. Mais nous étions tenaces, nous avons mis de la pression, forcé de mauvaises passes et avons obtenu des interceptions. »

Bowman compte utiliser son expérience pour aider ses coéquipiers, dimanche.

« Je leur dis simplement: ‘Ne rendez pas le moment plus important qu’il ne l’est. Vous devez considérer ce match comme si c’était le cinquième ou le 10e match de la saison régulière. Car si vous dites:’Nous allons jouer avec plus d’intensité parce qu’il s’agit des éliminatoires’, alors vous m’avez triché lors des matchs précédents en ne donnant pas votre maximum.

« Vous ne pouvez pas donner plus que ce que vous avez à donner. Continuez simplement à faire ce que nous faisons et ne laissez pas le moment devenir plus important qu’il ne l’est. Et amusez-vous. »

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