11 novembre 2019

Harris a fait appel au Ricky Ray qui sommeille en lui

La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Alors que les passes complétées s’accumulaient et que le quart-arrière Trevor Harris des Eskimos s’approchait tranquillement d’une marque historique, Jason Maas, l’entraîneur-chef d’Edmonton, a vu quelque chose de familier sur le terrain.

C’est Maas qui avait établi le record de la LCF pour le plus de passes complétées de manière consécutive (22), à l’époque où il évoluait avec les Eskimos. Maas était sur les lignes de côté au Terrain Brick du stade du Commonwealth en tant qu’entraîneur-chef d’Edmonton en 2016 lorsque Jeremiah Masoli des Tiger-Cats de Hamilton a battu son record, avec 23 passes complétées de suite.

Dimanche, Maas était sur les lignes de côté, à Montréal, regardant Harris disséquer la défense des Alouettes en demi-finale de l’Est. Ne disputant qu’une deuxième partie en près de deux mois, Harris était reposé, prêt à jouer et méthodique. Il a bien distribué le ballon, alors que huit de ses coéquipiers ont capté des passes, mais il a surtout fait appel à sa cible préférée : le receveur Greg Ellingson.

En regardant Harris jouer, dimanche, on aurait pu penser qu’il canalisait les deux autres quarts le devançant dans le livre des records de la Ligue, mais ce n’est pas ce que Maas a vu. Harris a complété 22 passes de suite et a mis fin à son après-midi de travail en ayant réussi 36 de ses 39 passes pour 421 verges, un touché et une interception. Son pourcentage de passes complétées de 92,3 % a battu son propre record, qu’il avait établi l’an dernier avec Ottawa.


 
Lors d’une journée historique sur le terrain, Harris a ressemblé à celui qu’il épaulait à ses débuts dans la LCF en 2012. Il ressemblait à Ricky Ray.

« Trevor me rappelle tout le temps Ricky », a dit Maas lors de son point de presse à la suite de la victoire de son club 37-29 aux dépens des Alouettes.

« Ricky et lui peuvent tous les deux, de manière chirurgicale, sauter sur un terrain pour exécuter un plan de match et disséquer les défenses adverses. Trevor a la même habileté, il est aussi bon que ça. Au cours de combien de matchs a-t-il maintenu un pourcentage de passes complétées d’au moins 80 %? »

« C’est très difficile à faire au football professionnel, et il y est parvenu plusieurs fois. Il a aussi réussi à le faire lors de grands matchs, comme Ricky. Ils sont très semblables dans leur façon d’approcher un match et dans leur style de jeu. Des quarts qui restent dans leur pochette et qui font preuve d’une incroyable précision lors de chaque passe qu’ils effectuent. »

La seule passe de touché de Harris a été décochée au cours d’un deuxième quart endiablé. S’échappant de deux joueurs défensifs des Alouettes, Harris a lancé une passe de la ligne de 15 verges vers le fond de la zone des buts, où Calvin McCarty a capté le ballon pour marquer son deuxième touché de l’année. Il s’agissait de la 20e passe complétée de suite par Harris.

« Détendu, calme et posé », a dit McCarty à propos du jeu de Harris. McCarty a souligné que Ray avait été dans l’entourage de l’équipe à quelques reprises cette année. Il a joué avec Ray au début de sa carrière, de 2007 à 2011.

« Il est un compétiteur silencieux. Trevor me rappelle beaucoup Ricky, mais, en même temps, il a sa propre saveur », a dit McCarty.

Harris soutient qu’il ne faisait pas attention aux statistiques lorsqu’il était sur le terrain. Mais il savait que l’attaque totalisait plusieurs passes complétées.

« Chaque fois que vous jouez pour Jason Maas, vous aurez la capacité de connaître de gros matchs comme celui-ci », a dit Harris. « Il sont des génies, lui et Jordan (Maksymic, le coordonnateur offensif des Eskimos). C’est une bénédiction de jouer pour lui et pour Jordan et avec un groupe de joueurs aussi formidable. »


 
Le défi sera de taille pour Harris, qui tentera de guider Edmonton vers des territoires inexplorés. Aucun club impacté par la règle du croisement éliminatoire n’a réussi à dépasser la finale d’une division. Les Eskimos tenteront leur chance, dimanche prochain, lorsqu’ils se rendront à Hamilton pour affronter les Tiger-Cats (15-3).

« Vous ne pouvez pas vous rendre jusqu’au bout sans franchir la première étape », a dit Harris.

« Nous sommes demeurés dans le moment présent, peu importe la situation dans laquelle nous nous retrouvions. Ces dernières semaines, et depuis que nous nous sommes qualifiés pour les éliminatoires, la question a toujours été : ‘’Quelle est la meilleure chose à faire pour devenir la meilleure équipe que nous puissions être lors des éliminatoires?’’ J’espère que nous pourrons continuer de nous améliorer, mais nous devons prendre les choses un jour à la fois. »

Les Eskimos ont perdu leurs deux matchs contre Hamilton cette année. Il y a eu un match de 30-27 le 20 septembre à Edmonton, qui a été suivi par une partie de 42-12 le 4 octobre à Hamilton. Harris a manqué ces deux matchs, en raison d’une blessure au bras droit. La dernière fois qu’il a affronté les Tiger-Cats remonte à la finale de l’Est de l’an passé, alors qu’il évoluait avec le ROUGE et NOIR.

Harris avait réussi 29 de ses 32 passes lors de ce match, pour 367 verges et six touchés. Ottawa avait triomphé 46-27 pour accéder au match de la Coupe Grey.

« Il faudra fournir notre meilleur effort, et on le sait », a dit Maas à propos du défi qui attend son équipe.

« Mais je pense que si vous demandez à n’importe qui dans le vestiaire, tout le monde croit que c’est possible. Nous savons tous qu’il existe une recette. Nous devons d’abord y croire, puis nous devons travailler fort et planifier notre match. Ensuite, nous devons simplement aller sur le terrain et déployer notre plan de match comme nous l’avons fait (dimanche). »

« Nous devons être opportunistes, et faire les jeux qui sont là. En fin de compte, cette conviction, ce travail acharné et ce plan sont essentiels, et je pense que nos gars comprennent que nous en sommes capables. »

D’après un article de Chris O’Leary, publié sur CFL.ca.