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12 novembre 2019

Tiger-Cats : Un premier affrontement en un an face à Harris

Dominick Gravel/Alouettes de Montréal

HAMILTON – Les Tiger-Cats de Hamilton connaissent enfin l’identité de l’adversaire qu’ils affronteront en finale de l’Est – un match qu’ils sont assurés de disputer depuis plus d’un mois : les Eskimos d’Edmonton, la dernière équipe à les avoir battus, à domicile, lors d’un match éliminatoire.

Aucun club n’a vaincu Hamilton au Terrain Tim Hortons cette saison, malgré la perte, entre autres, de leur quart-arrière numéro un Jeremiah Masoli. Premiers dans l’Est à la fin du calendrier régulier, les Ticats ont profité de l’habituelle semaine de congé et seront ainsi plus reposés qu’Edmonton ce dimanche.

Ce ne sera pas facile pour Edmonton de devenir la première équipe impactée par la règle du croisement éliminatoire à remporter la finale de l’Est, mais l’entraîneur-chef des Eskimos, Jason Maas, est convaincu que son équipe peut y arriver, et il a les raisons pour le prouver.

Les Eskimos ont de l’expérience lors des éliminatoires, que l’on pense à leur participation à la demi-finale et à la finale de l’Est en 2016, ou encore à toutes leurs participations aux éliminatoires dans la division Ouest au fil des ans. Ils comptent aussi sur un groupe d’entraîneurs (Maas, le coordonnateur défensif Phillip Lolley, etc.) et sur des joueurs (Don Unamba, Larry Dean, C.J. Gable, Trevor Harris, Greg Ellingson, etc.) qui savent ce qui est nécessaire pour connaître du succès à Hamilton, avec ou contre les Ticats.


 
Le défi est évident pour Edmonton. L’équipe a été victime de l’explosive attaque aérienne de Hamilton, lors d’un match dont elle a rapidement perdu le contrôle en raison des longues passes décochées par le quart-arrière des Ticats Dane Evans vers ses receveurs Bralon Addison, Brandon Banks et Marcus Tucker. Et elle a commis de nombreux revirements; le quart-arrière substitut Logan Kilgore a été victime de six interceptions en deux départs contre Hamilton.

Par conséquent, les Eskimos ont perdu leurs deux rencontres en saison régulière face aux Ticats.

Cependant, l’équipe qui a sauté sur le terrain du stade Percival-Molson de Montréal, dimanche, lors de la demi-finale de l’Est, ne ressemblait pas du tout à celle qui a livré ces mauvaises performances contre Hamilton en 2019. Les Eskimos étaient méthodiques, ils reconnaissaient chaque situation et ils savaient quand mettre la pédale au plancher pour réussir les gros jeux qui ont, en fin de compte, changé l’allure du match.

Le tout peut s’expliquer par deux choses : la personnalité ardente de Jason Maas et l’approche calculée de Trevor Harris.

Maas fournit la mentalité et Harris l’applique. C’est un mariage parfait entre un entraîneur et un quart-arrière. Maas en a d’ailleurs fait allusion lors de son point de presse d’après-match dimanche après-midi.

« Je crois que ç’a été un défi pour nous pendant toute l’année. Nous avons vécu une transition à la position de quart-arrière pendant la saison morte, et nous avons cherché à connaître Trevor et à faire fonctionner notre attaque en sa faveur. C’est une chose de le voir sur vidéo, mais ça en est une autre de le voir à l’entraînement et de voir ce avec quoi il est à l’aise. C’est un mariage, nous cherchons à déterminer ce qu’il fait de mieux. Lors de ses deux derniers matchs, nous nous sommes regroupés et nous avons cherché à déterminer ce qu’il faisait à un très haut niveau, ce qu’il était capable d’accomplir en dormant. Ce sont les choses que nous tentons de déployer sur le terrain. Il a été dans un style d’attaque similaire pendant toute sa carrière, donc ses réflexes sont là, et nous essayons d’y accéder en lui expliquant les différentes tendances, en lui permettant de voir les tendances avant et après la remise du ballon afin qu’il puisse rapidement décocher ses passes. Parce que quand il comprend ce qu’il voit, il est le meilleur de la Ligue. »

Les plus grands défis auxquels seront confrontés les Tiger-Cats, dimanche, sont la précision et l’efficience de Trevor Harris. Une approche méticuleuse consistant à lancer lors de chaque jeu « la bonne passe », tel que défini par Maas.

En complétant 92,3 % de ses passes dimanche dernier, Harris nous a tous rappelé sa dernière performance contre Hamilton, lors de la demi-finale de l’Est, alors qu’il était un membre du ROUGE et NOIR d’Ottawa. Il avait alors réussi plus de 90 % de ses passes pour plus de 350 verges et SIX TOUCHÉS.


 
Les Ticats n’avaient eu aucune réponse contre Harris cette journée-là. Toutefois, ils comptaient sur un entraîneur-chef et sur un coordonnateur défensif différent, mais le fait demeure le même : Harris peut lentement battre ses adversaires grâce à de courtes passes rapides, avant de décocher de longues passes calculées.

C’est non seulement un excellent moyen de contrôler le cadran et le déroulement du jeu, mais c’est aussi une façon de mettre au défi les partisans des Ticats, qui convoitent une première finale de l’Est depuis 2014, et qui auront la chance de faire entendre leur voix collective, dimanche, à Hamilton, lors d’une finale de l’Est pour la troisième fois seulement depuis 1999.

Les partisans des Alouettes savent exactement de quoi il est question.

La réalité déconcertante d’affronter les Esks, lorsque Harris est au sommet de son art, est la suivante : faire du bruit, regarder une passe être complétée, essayer de faire plus de bruit, regarder une autre passe être complétée, faire du bruit en sachant très bien qu’une autre passe sera complétée, regarder une autre passe être complétée, arrêter de faire du bruit, regarder une autre passe être compléter…

Si Harris est en mesure de prendre son rythme, dimanche à Hamilton, et d’épuiser les partisans des Ticats, il aura accompli la moitié du boulot, puisque ça voudra aussi dire qu’il fait avancer le ballon.

En gros, Hamilton doit trouver une manière d’accomplir quelque chose que peu d’équipes ont été en mesure de faire cette saison – et que les Montréalais ont été incapables d’accomplir en fin de semaine.

Déranger Trevor Harris. Le dénouement de la partie et une participation au match de la Coupe Grey en dépendent.

D’après un article de Marshall Ferguson publié sur CFL.ca.