Il y aura des flammèches dans les tranchées

HAMILTON – On gagne ou perd un match de football dans les tranchées… généralement.

La finale de l’Est, ce dimanche, respectera-t-elle cette logique? Si l’on se fie au passé, ce duel aura assurément un impact, surtout si l’on considère la manière dont ont été bâties les équipes de Hamilton et d’Edmonton.

Amorçons notre analyse en donnant le ballon aux Eskimos, eux qui planifient probablement en avoir possession pendant une bonne partie du match de dimanche. L’attaque mise en place par l’entraîneur-chef Jason Mass et ses adjoints comprend deux principaux aspects.

D’abord, courir avec le ballon, et remporter la guerre en allant chercher le plus de verges lors de chaque course. Puis, compléter un haut pourcentage de passes, en complément à une bonne attaque au sol.

Ces deux éléments sont souvent le reflet du travail de la ligne offensive des Eskimos, un groupe qui se démarque généralement par la grosseur des joueurs qui le compose. La ligne à l’attaque d’Edmonton, cette année, ne fait pas exception à la règle; ses membres mesurent en moyenne six pieds et sept pouces et pèsent en moyenne 316 livres.


 
Ce groupe, dirigé par l’entraîneur Mike Gibson, forme le cœur et l’âme des Eskimos. Ils n’ont permis que huit sacs aux dépens de Trevor Harris en 2019. Deux d’entre eux sont le résultat d’une erreur individuelle, et non d’un schéma, à la suite d’un jeu tout simplement incroyable de l’ailier défensif des Blue Bombers de Winnipeg, Willie Jefferson.

De l’autre côté de la ligne de mêlée, dimanche, on retrouvera une ligne défensive responsable du tiers des sacs accordés par Edmonton en 2019.

Ja’Gared Davis, Ted Laurent, Dylan Wynn et Julian Howsare, en remplacement d’Adrian Tracy, blessé, devraient être les partants des Tiger-Cats lors de la finale de l’Est. Chacun d’entre eux possède des aptitudes différentes, mais complémentaires, et un parcours unique pour se rendre à cette finale de l’Est dans l’uniforme des Tiger-Cats.

Davis s’est engagé envers son ancien entraîneur à l’université (June Jones – SMU) l’hiver dernier, avant que Jones ne quitte Hamilton pour se joindre à Houston dans la XFL. Wynn s’est joint tardivement au groupe, après avoir été libéré par les Argonauts de Toronto. Laurent est un vétéran puissant, mais tranquille, tandis que Howsare, utilisé dans une rotation avec la recrue Lorenzo Mauldin IV, est peut-être le meilleur chasseur de quart de la finale de l’Est derrière Davis.

C’est un groupe qui a rapidement pris connaissance de son potentiel, mais son plus grand défi aura lieu dimanche, contre un mur vert et jaune, derrière lequel se trouve un quart-arrière qui décoche rapidement ses passes.

Et il ne faut pas négliger la ligne offensive de Hamilton. Leur groupe est si uni et fonctionne si bien en unité de cinq qu’il a été difficile d’identifier le candidat du club pour le titre de joueur de ligne offensive par excellence Nissan TITAN cette saison.

Qu’il s’agisse de Ryker Mathews, à la suite d’un séjour avec les Patriots de la Nouvelle-Angleterre dans la NFL, de Chris Van Zeyl, qui a atterri à Hamilton à la suite d’une carrière quasi légendaire à Toronto, ou de Brandon Revenberg, Mike Filer et Darius Ciraco, qui évoluent au centre de la ligne. Leur communication et leur exécution, en 2019, sont incomparables.

Les Eskimos possèdent une ligne défensive unique, menée – comme pour les Tiger-Cats – par un vétéran plaqueur en Almondo Sewell. Autour de lui, on retrouve Mike Moore, qui est devenu un très bon joueur cette saison, et une paire d’ailiers défensifs nationaux des plus talentueux : Kwaku Boateng connaît une autre campagne exceptionnelle et fait regretter tous ceux qui l’ont ignoré lors des premières sélections du repêchage de 2017, et le troisième choix au total du repêchage de 2019, Mathieu Betts, et bien installé à Edmonton à la suite d’un rapide séjour avec les Bears de Chicago dans la NFL.

Ces confrontations font partie des raisons qui rendent le football des éliminatoires aussi excitant.

On dit souvent que pour bien regarder un match de football, il faut d’abord cesser de regarder le ballon.

Alors que ce sera difficile à faire, dimanche, en raison de la présence de joueurs comme Bralon Addison, Brandon Banks, Greg Ellingson et C.J. Gable, qui accompliront sans aucun doute de très beaux jeux sur la surface du Terrain Tim Hortons, on vous garantit que vous en aurez pour votre argent.

Prenez le temps de regarder la confrontation entre les joueurs les plus imposants d’une équipe de football. Vous y découvrirez des athlètes habiles, rapides, forts et déterminés, qui mériteront sans aucun doute de faire appeler champions de la Coupe Grey.

Le hic, c’est qu’il n’y a que les joueurs d’une équipe qui auront le privilège, la semaine prochaine, de lutter pour ce titre, et ils n’auront que trois heures, ce dimanche, pour obtenir cette opportunité.

D’après un article de Marshall Ferguson, publié sur CFL.ca.