Dave Chidley/CFL.ca
CALGARY – C’était au tour des Blue Bombers de Winnipeg de se prêter au jeu de la journée des médias, jeudi après-midi.
Les unités spéciales sont un aspect du sport du football que nous avons tendance à négliger, alors que nous ne devrions pas.
Bien au contraire.
Les bottés de dégagement, d’envoi et les placements, sans oublier les spécialistes des retours de bottés, ainsi que les couvreurs, sont des éléments névralgiques lors d’un match de ballon ovale.
Nous n’avons qu’à penser au retour de botté de dégagement des Roughriders de la Saskatchewan en finale de l’Ouest, contre les Bombers, la semaine dernière.
Avec un peu plus de quatre minutes à faire au quatrième quart, alors que la marque était de 20-13 pour Winnipeg, Justin Medlock botte, son équipe de couverture se dirige vers la gauche du terrain, mais le ballon est du côté droit.
Les Bombers se sont fait jouer un tour.
Nick Marshall se saisit de la balle et file tout droit. La couverture winnipegoise revient du mieux qu’elle peut. Marshall gagne du terrain, il est maintenant dans le territoire des Bombers et les partisans des Riders voient le touché s’en venir, ils voient leur équipe revenir dans le match. De l’espoir!
Eh bien non… Pourquoi?
Un certain numéro 44 — Shayne Gauthier pour les intimes — s’est rendu jusqu’au retourneur pour le rabattre au sol et ainsi priver la Saskatchewan d’un second souffle, dans une partie qui était chaudement disputée.
En fait, le touché de Marshall, suivi d’un botté de transformation réussie, aurait permis aux Riders d’égaler la marque.
« C’est quelque chose qu’on a fait au Riders, il y a trois ans », dit Gauthier. « Exactement le même jeu truqué et on avait marqué un touché. Maurice Leggett avait marqué un touché, à Winnipeg. »
« Lorsque ça s’est passé, j’ai comme eu un “flashback” quand je courais et j’ai su à ce moment-là que c’est ça qui se passait. J’ai donc réagi super rapidement et j’ai été capable de prendre un angle, qui a finalement été le meilleur angle que je ne pouvais pas prendre. Je pense que c’est l’expérience d’avoir déjà vu ce jeu-là et d’avoir été sur le terrain qui m’a permis de réagir plus vite et d’effectuer le plaqué pour permettre, plus tard, à notre défense d’avoir une chance de les arrêter. »
« Les Riders ont bien exécuté le jeu », poursuit Gauthier. « Il faut faire confiance à Medlock, derrière nous. On avait appelé un botté à droite puis la Saskatchewan l’a bien vendu. C’est dur de revenir sur ce jeu et de répondre pourquoi on a couru à gauche. »
Après la rencontre, l’entraîneur-chef Mike O’Shea a louangé Gauthier à la télévision nationale, lors de la conférence de presse d’après-match, en disant que le plaqué qu’il avait effectué sur les unités spéciales – justement — était un des plus gros jeux du match.
« C’est un honneur pour moi de jouer pour Winnipeg », dit Gauthier. « Et je veux jouer longtemps dans cette Ligue. Et je pense qu’en faisant des jeux comme ça, je me donne juste les meilleures chances possibles pour avoir une longue carrière. »
Et c’est ce genre de gros jeux qu’il faudra réussir lors du match de dimanche prochain. En espérant bien sûr que les Bombers ne se fassent pas à nouveau piéger de la sorte, ou bien que la communication entre les joueurs winnipegois ne soit pas défaillante pour une fraction de seconde.
Mais si c’est le cas, ça prendra des athlètes alertes comme Gauthier pour réparer la situation.
« Heureusement (dimanche), on n’aura pas besoin d’en faire un gros comme (celui de la semaine dernière) », dit Gauthier, en riant. « Mais c’est juste de l’effort dans le fond… Ce genre de choses arrivent, mais il faut, dans ces moments, y aller au meilleur de nos capacités pour réparer l’erreur qui vient d’être commise. »
« Je veux jouer longtemps dans cette Ligue. Et je pense qu’en faisant des jeux comme ça, je me donne juste les meilleures chances possibles pour avoir une longue carrière. »
– Shayne Gauthier
Il faut le mentionner… L’entraîneur-chef des Blue Bombers Mike O’Shea est un spécialiste des unités spéciales.
Lorsqu’il était un joueur, il était redoutable dans cette facette du jeu et il a visiblement transporté cette passion et cette expertise dans son rôle d’entraîneur adjoint et, depuis plusieurs années, comme grand chef de la formation winnipegoise.
Il est certain que pour un joueur comme Shayne Gauthier, lui qui en est à sa quatrième saison avec les Bombers, bénéficier de toute l’expérience de O’Shea doit être un privilège.
« C’est un des meilleurs entraîneurs que j’ai eu de ma vie », dit Gauthier. « C’est un très bon être humain. Il dit toujours la vérité. Il m’a fait grandir en tant que joueur. Je suis un joueur beaucoup plus intelligent et je comprends de plus en plus la “game” à cause de lui. Et j’aimerais ça jouer pour lui encore quelques années. »
Dans un duel qui s’annonce serré le 24 novembre prochain, tous les petits détails compteront. Alors il ne faudra pas négliger les unités spéciales, surtout que le botteur Justin Medlock – surnommé l’homme de glace – est un métronome et tire souvent son unité offensive d’affaire, lorsqu’elle n’est pas en mesure de transformer une belle séquence à l’attaque, en touché.
« Ce sera la meilleure attaque de la Ligue contre une des meilleures défenses », affirme Gauthier. « Et le duel entre leur défense et notre attaque, je pense que ce sera une bonne bataille. »
« Si on peut ralentir leur capacité de réussir les gros jeux… On sait que Hamilton est réputée pour exécuter des jeux de 30 verges et plus. Si on peut limiter ces jeux-là le plus possible, ça va nous donner une bonne chance de pouvoir gagner. »