22 novembre 2019

Willie Jefferson est l’un des pires cauchemars des quarts de la LCF

Dave Chidley/CFL.ca

CALGARY — Lorsqu’il a été invité à livrer son discours de remerciement pour le titre de joueur défensif de l’année qui lui a été décerné par la Ligue canadienne de football (LCF), Willie Jefferson a déclaré que son succès résidait dans le fait d’évoluer dans un endroit où il fait bon de jouer au football.

«Je veux juste remercier la LCF de m’avoir laissé venir ici et de m’avoir laissé être moi-même. De ne pas avoir eu à me cacher derrière une clôture pour être la personne que je veux être, l’athlète que je veux être», a déclaré Jefferson après avoir accepté le trophée.

Il s’agissait d’un honneur spécial pour le colosse de six pieds sept pouces et 248 livres.

La reconnaissance ultime de ses 16 passes rabattues, ses six provocations d’échappés et ses 12 sacs du quart en 2019 a incité l’ailier défensif à vouloir reconnaître à proprement dit cette ligue.

«Il y a beaucoup de gars qui viennent de beaucoup d’endroits différents avec des histoires différentes», a expliqué Jefferson vendredi.

«Le Canada a permis à ceux qui n’ont pas été en mesure de percer les rangs de la NFL de connaître une carrière et leur a donné une opportunité de pratiquer le sport qu’ils aimaient, de subvenir aux besoins de leurs familles et de pouvoir développer une marque et d’interagir avec les partisans.»

Âgé de 28 ans et originaire de Beaumont au Texas, Jefferson a disputé six saisons dans la LCF et a remporté la Coupe Grey avec les Eskimos d’Edmonton en 2015.

Il a été l’une des vedettes de la ligue en 2017 et 2018, alors qu’il évoluait avec les Roughriders de la Saskatchewan, avant de signer un contrat d’un an avec les Blue Bombers avant le début de la présente campagne.

L’ailier défensif des Bombers Willie Jefferson donnera certainement des maux de tête à Dane Evans, dimanche prochain (CFL.ca).

Sa vitesse et sa portée donnent des maux de tête aux quarts adverses. L’expert de la défense du jeu au sol sera l’un des joueurs que les Tiger-Cats devront avoir à l’oeil, dimanche, lorsqu’ils disputeront la finale de la Coupe Grey, à Calgary.

«C’est un grand talent, a reconnu Chris Van Keyl des Tiger-Cats. Il pose plusieurs problèmes aux offensives adverses et si tu n’es pas au sommet de ta forme, quelques incidents peuvent se produire.»

Le quart-arrière des Stampeders de Calgary, Bo Levi Mitchell, se rappelle des dégâts que pouvait causer Jefferson lorsqu’il jouait pour les Eskimos.

«Je ne veux pas lui manquer de respect, mais c’est tout un phénomène, a révélé Mitchell un peu plus tôt cette saison. La première fois que je l’ai affronté, j’ai tenté de lancer le ballon au-dessus de sa tête et il a rabattu le ballon au sol alors qu’il était dans les airs.

«Il regardait le ballon tomber au sol et je me demandais bien comment j’allais faire pour qu’il ne puisse pas intercepter mes passes.»

L’entraîneur-chef des Stampeders, Dave Dickenson, s’est demandé à voix haute le mois passé pourquoi Jefferson ne jouait pas dans la NFL.

«Il est un grand gaillard, il est fort, il est athlétique, il peut courir, il a de bonnes mains, a énuméré Dickenson. Pour être honnête, c’est fou de penser qu’il n’est pas dans la NFL. C’est rare de trouver des joueurs qui ont ce que Dieu a bien voulu lui donner.»

Jefferson a été retranché par les Texans de Houston en 2013, alors qu’il n’était qu’une recrue, après avoir enfreint des règles de l’équipe. Il a par la suite eu une mauvaise expérience alors qu’il tentait d’intégrer les rangs des Redskins de Washington en 2016.

L’entraîneur-chef des Blue Bombers, Mike O’Shea, a rejeté le questionnement de Dickenson vendredi, mais compte tenu de l’impact qu’il a sur la LCF, Dickenson n’est pas le seul à se poser la question.

«Je suis aussi surpris qu’il l’est, a déclaré Jefferson. J’ai tenté ma chance à maintes reprises dans la NFL. Je n’ai juste jamais eu ma chance.»

«Je n’ai pas de problème avec ça parce que je me suis toujours senti chez moi ici, à jouer au football au Canada. Je ne pleure pas le soir en allant me coucher en attendant qu’une opportunité dans la NFL se présente.»

«Je suis fier lorsque je reviens chez moi après la saison et que je dis aux gens que je joue au football au Canada. S’ils ne connaissent pas la ligue, ça me donne la chance de leur expliquer et de leur faire découvrir.»

«C’est un grand talent. Il pose plusieurs problèmes aux offensives adverses et si tu n’es pas au sommet de ta forme, quelques incidents peuvent se produire.»

– Chris Van Keyl, des Tiger-Cats

Jefferson sera de nouveau agent libre à la fin de la présente campagne. Son talent sera certainement suffisant pour lui permettre de se trouver du boulot dans la LCF, sinon au sud de la frontière.

«Il y a beaucoup de positif, a-t-il reconnu. Je sais que je vais avoir la chance de tester le marché et de voir si des opportunités se présentent dans la NFL pour la prochaine saison, mais s’il n’y a rien de sûr pour moi là-bas, c’est certain que je vais revenir jouer dans la LCF.»

En attendant, il y a un autre trophée qu’il souhaiterait remporter dimanche.

«Cela voudrait tout dire pour moi, de juste pouvoir remporter la Coupe Grey après avoir mis la main sur le trophée du joueur défensif de l’année, a mentionné Jefferson. Rentrer à la maison avec ces deux joyaux-là cette année me placerait au sommet.»

«J’ai déjà remporté la Coupe Grey en tant que jeune joueur. Maintenant que je suis un joueur plus âgé, les gars me respectent et beaucoup de gars me défendent, beaucoup de gens à la maison comptent sur moi.

«Cela voudrait tout dire pour moi.»

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