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23 novembre 2019

Les Ticats sont prêts à exorciser le passé

Dave Chidley/CFL.ca

CALGARY – Les Tiger-Cats de Hamilton ont eux aussi effectué leurs derniers préparatifs au McMahon Stadium, avant le match de la 107e Coupe Grey, présenté par Shaw, le 24 novembre prochain (RDS – 18 h HE).

Les Ticats ont une habitude depuis qu’ils ont amorcé leur préparation, en vue du match ultime. Vers la fin de chacun des entraînements, ils simulent la fin du match de dimanche prochain et se pratiquent à remporter la Coupe Grey.

Un grand cri de groupe retentit alors. Les joueurs de Hamilton ont remporté la Coupe Grey… heu… Non… C’est un leurre, ou plutôt une répétition triomphante.

Une sorte de visualisation active, en chair et en os. Pourquoi le voir dans notre tête alors que nous pouvons le jouer, comme une pièce de théâtre? La scène est là (le terrain), les éclairages (le beau soleil de la journée de samedi), les acteurs y sont (les joueurs) et le metteur en scène connaît son œuvre de fond en comble — l’entraîneur-chef Orlondo Steinauer.

Et il a hâte à demain.

« C’est le temps, là. Je suis sûr que vous êtes tannés de m’entendre », dit Steinauer aux journalistes présents à la conférence de presse .

Rire général.

« Ç’a été amusant, j’ai aimé le “build up” de la dernière semaine de préparation. Tout le monde l’a mérité. Toute l’organisation (de la Coupe Grey) l’a mérité. Ce sera une journée spéciale au Canada. Et je suis prêt pour la fin. »

Les Ticats voudront triompher, dimanche, au match de la 107e Coupe Grey (Dave Chidley/CFL.ca).

La fin de l’histoire racontée toute la semaine. En effet, c’est un récit qui a été développé tout au long des derniers jours. Et dimanche, nous en connaîtrons le dénouement.

Mais, bien que ce fut agréable et excitant et amusant, comme en fait foi l’ambiance musicale et dansante des entraînements des Ticats, tout au long de cette huitaine, il faudra que Hamilton soit disciplinée face à une attaque à deux têtes derrière le centre – un hybride de Collaros et Streveler – et face à un train nommé Andrew Harris, lui qui voudra percer la ligne de mêlée, repoussant tout sur son passage, comme il nous a habitués, tout au long de la saison.

« La discipline est importante chaque semaine », dit Steinauer. « Et Andrew (Harris) a prouvé qu’il pouvait être un élément plus que dérangeant, lors d’un match, surtout si vous ne lui portez pas attention. »

« Il est fort, il court férocement et l’attaque des Bombers l’utilise de belle façon et le place toujours dans de bonnes situations. »

« Lorsque vous atteignez un match comme celui-là, c’est ce que vous voulez… Ce sont les défis que vous voulez relever. Ce sont les meilleurs qui s’affrontent. Nous sommes donc très excités vis-à-vis du défi à relever. »

La fameuse défaite de 2014

L’une des histoires qui a été racontée cette semaine, en plus de la disette de 20 ans sans avoir remporté la Coupe Grey, aura été la défaite crève-cœur de 2014, contre les Stampeders de Calgary.

Avec moins d’une minute à faire, les Stamps ont été forcés d’effectuer un dégagement. Le spécialiste des retours de botté de l’époque, Brandon Banks, a capté le ballon pour le retourner sur une distance de 90 verges pour le touché. Les Ticats prenaient donc l’avance.

Mais, comble du malheur, une pénalité a été signalée sur le jeu – bloc illégal —, effaçant l’exploit de Banks et anéantissant les espoirs de Hamilton de remporter la 102e Coupe Grey, à Vancouver.

Quelques joueurs dont Banks et le secondeur Simoni Lawrence sont toujours avec l’équipe et ont certainement toujours cette satanée défaite en tête.

« Je crois que je vous mentirais si je vous disais que ces joueurs ne sont pas agacés par cette histoire ou que ça ne leur est jamais passé par la tête, cette semaine », explique Steinauer. « Mais c’est tout de même chose du passé. »

« Les joueurs n’ont pensé à ce match que vers la mi-saison. Nous discutions ensemble que nous ne voulions pas mettre le match entre les mains des arbitres, parce que la moitié du temps ils pénaliseront ce genre de jeu et l’autre moitié du temps, ils ne le pénaliseront pas. »

« Nous voulons donc contrôler ce que nous pouvons contrôler », poursuit Steinauer, lui qui a fait partie de l’édition 1999 des Ticats, la dernière à avoir remporté la Coupe Grey. « Nous l’avons regardé ce jeu, cette année et ça ne change rien si nous pensons que ce n’est pas une pénalité. Les arbitres l’ont interprété ainsi. Alors, ne nous mettons pas dans ce genre de situation. »

« Nous l’avons regardé ce jeu, cette année et ça ne change rien si nous pensons que ce n’est pas une pénalité. Les arbitres l’ont interprété ainsi. Alors, ne nous mettons pas dans ce genre de situation. »

– Orlondo Steinauer

En effet, la philosophie du « coach » est intéressante. Si les Ticats n’avaient pas été dans une position où ils tiraient de l’arrière en fin de match, devant réaliser un gros jeu, alors qu’il ne restait que très peu de temps au cadran, la défaite crève-cœur aurait pu être évitée.

Dans ce genre de jeu désespéré, on force souvent les choses et c’est là que les erreurs peuvent se manifester.

Mais comme Lawrence l’a dit aujourd’hui, et je paraphrase, « quel meilleur moyen d’exorciser le passé, que de remporter la 107e Coupe Grey, ici, à Calgary, sur le terrain de la formation qui a soulevé le précieux trophée à notre place, en 2014. »