8 janvier 2020

Les Esks et Milanovich font la paire

Esks.com

EDMONTON – Lorsque Brock Sunderland a laissé partir son entraîneur-chef, il a observé quelques bons candidats se trouver des emplois dans d’autres formations de la Ligue canadienne de football (LCF).

Sunderland a remercié Jason Maas le 27 novembre dernier. Rick Campbell s’est joint aux Lions de la Colombie-Britannique le 2 décembre dernier. Maas s’est trouvé un emploi la même journée, alors qu’il s’est joint aux Roughriders de la Saskatchewan en tant que coordonnateur offensif. Paul LaPolice est devenu l’entraîneur-chef du ROUGE et NOIR d’Ottawa le 7 décembre dernier.

Alors que ces noms s’envolaient, Sunderland n’a pas paniqué. Ce n’était pas la première fois qu’il devait trouver une solution rapidement. L’an dernier, lorsqu’il a perdu les services de son quart-arrière Mike Reilly via le marché des joueurs autonomes, il a appris qu’il devait avoir des plans B, C et D.

Pendant qu’il regardait ces entraîneurs-chefs se trouver de nouvelles niches, il avait une idée en tête, mais il ne savait pas si cettedite idée se concrétiserait.

« Il était au sommet de ma liste, mais avec un astérisque. Voulait-il partir? », a dit Sunderland de Scott Milanovich. « Nous ne savions pas s’il voulait quitter la NFL. »

Et Sunderland a réussi son pari. Milanovich a été embauché le 12 décembre dernier, réalisant encore une fois en 2019, un tour de magie.

Après cinq ans à la barre des Argonauts de Toronto, Milanovich s’est joint au groupe d’entraîneurs des Jaguars de Jacksonville dans la NFL en 2017, en tant qu’entraîneur des quarts. Son nom est apparu dans les rumeurs d’embauche d’entraîneurs-chefs dans la LCF au cours des dernières saisons, mais plusieurs se demandaient s’il voulait quitter la NFL.

L’ancien entraîneur-chef des Argonauts de Toronto Scott Milanovich regarde sa liste de jeux sur les lignes de côté (TorontoArgonauts.com).

Ayant eu un premier contact avec lui lorsqu’ils étaient chez les Alouettes de Montréal en 2007 – Sunderland était le directeur du dépistage des Als et Milanovich l’entraîneur des quarts —, Sunderland voulait utiliser cet avantage.

« Je me demandais si Jacksonville me laisserait discuter avec lui, puisque les Jaguars étaient en plein milieu d’une saison », a dit Sunderland.

« Heureusement pour moi, l’organisation a été extraordinaire avec Scott. David Caldwell et Doug Marrone ont été des gens avec qui j’ai eu de la facilité à travailler. Beaucoup de classe. De chics types. »

« J’ai toujours su que je reviendrais un jour », a dit Milanovich.

« J’adore ce sport. Le football est tellement devenu la chose des fabricants de jeux. Et la LCF a toujours évolué en ce sens. Il faut qu’un coordonnateur offensif soit assez agressif dans ses choix de jeux et de stratégies. Toutes ces choses sont amusantes pour quelqu’un comme moi. »

Une fois que les discussions ont été lancées, tout s’est bien passé. Sunderland s’est rendu en Floride et Milanovich l’a accueilli chez lui, à Ponte Vedra. Sunderland connaissait le genre de formation que Milanovich dirigeait. Ç’a été facile de (re)créer des liens.

« C’était très informel », a dit Milanovich des discussions qu’il a eues avec Sunderland. « Je lui ai dit que je n’avais pas le temps de faire une grande présentation. Nous avons donc parlé de ma vision des choses, ce qui importait pour moi, ce qui importait pour lui, comment j’aime diriger et nous avons créé des liens. Nous avions gardé contact, mais ça faisait longtemps que nous n’avions pas discuté de la sorte. »

« Ç’a été très facile. C’était une entrevue très légère », a dit Sunderland. « Nous avons eu deux fantastiques conversations. »

« Nous n’étions que deux amoureux de football qui parlaient de football, parlant de philosophie parce que je le connaissais et que je savais qui il était comme individu. Au fond, nous voulions être certains que nos liens passés étaient toujours présents. »

« Une heure et demie après le début de la conversation, je savais. Par la suite, la balle était dans son camp, en ce qui a trait à sa famille et à ses objectifs de carrière. »

De plusieurs façons, Edmonton était la meilleure option possible pour Milanovich.

« Une belle occasion se retrouvait devant moi avec une des meilleures organisations de la LCF. Une occasion de travailler avec Brock. La relation avec son directeur général est très importante », a dit Milanovich. « D’autres raisons? Trevor Harris, les installations, l’amour et la passion des partisans pour les Eskimos. Ma situation familiale… Tous ces éléments ont fait pencher la balance du côté de l’affirmative. »

Harris est l’un des points centraux. Milanovich a travaillé avec lui à Toronto, au cours des quatre premières saisons de la carrière de Harris dans la LCF. Il admet qu’il n’a pas encore assez vu Harris à l’œuvre à Edmonton pour en faire une bonne analyse, mais il a vu la victoire des Esks aux dépens des Als, lors de la dernière demi-finale de l’Est et tout semblait familier à ses yeux.

« Trevor a joué comme je le connaissais : il a été extrêmement précis », a dit Milanovich. « Il étudie attentivement tout ce qu’il a à faire. Au cours des trois ou quatre dernières années depuis que j’ai travaillé avec lui, je crois qu’il est passé d’un gars qui croit qu’il fait partie de l’élite à un gars qui le sait. Une grande étape a été franchie. »

« Lorsqu’un joueur le sait, il peut facilement passer à autre chose lorsqu’il fait une erreur. Il faut travailler sur sa confiance et son leadership avant de pouvoir éclore comme un athlète capable de transporter une équipe sur ses épaules. »

Le DG des Eskimos d’Edmonton Brock Sunderland regarde son téléphone pendant un avant-match (Johany Jutras/CFL.ca).

Au cours d’une année qui lui a permis de s’entendre avec Harris et avec un nouvel entraîneur-chef, Sunderland dit que le processus est le même.

« Je veux remporter la Coupe Grey », a-t-il dit. « Je veux dire, tout le monde veut ça. Je n’ai jamais caché le fait que notre objectif est de remporter un match de la Coupe Grey. Je ne dis pas que nous allons gagner; on ne peut pas prédire l’avenir. »

« Mais chaque année, notre but est de remporter la Coupe Grey. Voilà pourquoi je suis allé en Floride, voilà pourquoi j’ai travaillé avec Jacksonville afin d’avoir la permission de m’entretenir avec Scott. C’est aussi pour ça que Scott n’a pas dormi pendant trois semaines, alors qu’il travaillait pour les Jaguars en même temps de bâtir un groupe d’entraîneurs pour les Esks. Voilà notre objectif. Gagner. C’est pour ça que nous sommes là. »

D’après un article de Chris O’Leary, paru sur CFL.ca