20 janvier 2020

Hansen : « Je veux bien représenter le programme international »

Jason Halstead/CFL.ca

WINNIPEG – Cela fait quelques mois que Thiadric Hansen et les Blue Bombers de Winnipeg ont mis la main sur la coupe Grey, en défaisant les Tiger-Cats de Hamilton, à Calgary.

« Je réalise tranquillement que je suis un champion de la Coupe Grey », a dit Hansen, au téléphone, en direct de l’Allemagne, mercredi dernier. « Je reçois beaucoup d’amour en Allemagne. Je me fais accoster par des gens parce que je suis passé dans le journal. Ç’a été super jusqu’à maintenant. »

Après que les Bombers ont mis fin à leur disette de presque 30 ans sans championnat en novembre dernier, Hansen est demeuré à Winnipeg pour une semaine pour célébrer avec ses coéquipiers et avec les partisans de la ville. Par la suite, le joueur de 27 ans est parti pour l’Allemagne afin de commencer son entraînement de l’entre-saison en vue de sa deuxième année dans la Ligue canadienne de football (LCF).

Hansen était l’un des 17 athlètes mondiaux à être en uniforme en 2019, lui qui a été sélectionné au deuxième rang au total par les Blue Bombers, lors du premier repêchage européen de la LCF.

Une fois intégré dans la formation winnipegoise, Hansen a amorcé son périple de football comme plusieurs le font, sur les unités spéciales, travaillant fort pour faire sa place en défense, cumulant cinq plaqués défensifs, deux échappés provoqués et un sac du quart, lors de la dernière saison régulière. Mais rappelons-nous de ses incroyables plaqués, lors de la 107e Coupe Grey, présentée par Shaw, aux dépens de Mike Daly et de Frankie Williams.

WOW!

Avant sa première saison dans la LCF, Hansen s’est promis quelque chose. Et il l’a mentionné lors de plusieurs entrevues.

« Je voulais faire mon chemin. Premièrement, me tailler un poste dans l’équipe, pour ensuite travailler fort lors des entraînements et garantir ma place sur les unités spéciales et finalement me dénicher du temps de jeu sur l’unité défensive », a dit Hansen. « Je voulais aussi me rendre jusqu’à la Coupe Grey. J’ai donc atteint tous mes objectifs. Ç’a été super! Je ne pensais pas, au début de la saison, que tout ceci arriverait.»

Lorsque l’athlète de six pieds, deux pouces et 243 livres a mis les pieds à Winnipeg, il ne savait pas qu’il deviendrait un champion et qu’il se taillerait un poste sur la ligne défensive. Il a commencé à jouer en tant que secondeur, sa position en Allemagne, mais au fur et à mesure que la saison avançait, il a fait la transition au poste d’ailier défensif, de l’autre côté de Willie Jefferson.

En tant que joueur qui n’avait jamais évolué dans le football canadien, Hansen s’est amplement appuyé sur ses coéquipiers afin d’en apprendre les rudiments. Le vétéran Adam Bighill a mis les bouchées doubles avec Hansen, alors que tous les joueurs de la ligne défensive l’ont épaulé lorsqu’il a fait le saut dans les tranchées.

« Lorsque je suis arrivé à Winnipeg, Bighill m’a beaucoup aidé », a dit Hansen. « Après les rencontres d’équipe, nous étions assis ensemble et il m’expliquait tout. Nous parcourions le livre de jeux ensemble et il notait ce que je pouvais améliorer. Lorsque j’ai fait la transition sur la ligne défensive, tous les joueurs de cette unité m’ont accueilli à bras ouverts. Tout le monde m’aidait. De Willie Jefferson, en passant par Drake Nevis et Jake Thomas. »

Thiadric Hansen était parmi les 18 joueurs mondiaux en compétition, lors du camp d’évaluation de Toronto, en 2019 (Johany Jutras/CFL.ca).

Hansen a commencé à être connu dans la Ligue pour sa volonté d’apprendre et pour son dur labeur. Au cours de la semaine de la Coupe Grey à Calgary, lors de la conférence de presse des entraîneurs-chefs, Mike O’Shea a souligné l’éthique de travail de Hansen et son désir d’en apprendre le plus possible.

« La chose que je peux dire de Thiadric – ou l’une des choses que je pourrais dire – c’est qu’il a soif d’apprendre et qu’il prend ces apprentissages et qu’il les applique directement et rapidement », a dit O’Shea, en novembre. « Il m’est arrivé un jour en me disant qu’il avait de la difficulté avec un schéma de jeu. Je lui ai donné 30 secondes de mon temps afin de lui expliquer. À la suite de l’entraînement, il enchaînait le schéma. Le matin suivant, avant que l’entraînement ne commence, il enchaînait le schéma. La semaine d’après, lorsque l’occasion s’est présentée d’appliquer ce schéma de jeu, il l’a effectué avec aplomb. »

« J’aime apprendre », a dit Hansen. « J’aime vraiment ça. Apprendre pour m’améliorer. Et je sens que j’ai une responsabilité envers les autres joueurs qui viendront après moi. Je veux représenter le programme international de la meilleure façon possible. Aussi, c’est ma chance de jouer au football professionnel. Si l’on me compare à d’autres joueurs, je ne suis pas le plus jeune. »

La LCF a amorcé son premier périple de camps d’évaluations internationaux, ce mois-ci, lors de la deuxième année où la Ligue a implanté l’aspect mondial dans son circuit.

Il y a de cela presque un an, Hansen amorçait sa carrière dans la LCF et il était l’un des 18 athlètes invités au camp d’évaluation de Toronto. Ses tests ont bien été, lui qui a effectué un saut vertical de 38 pouces, au sommet des joueurs internationaux et à égalité au troisième rang parmi tous les athlètes invités au camp.

Alors que ses statistiques ont été impressionnantes, c’est lorsqu’il a mis l’équipement et qu’il a compétitionné à un contre un que Hansen s’est démarqué et qu’il a fait tourner les têtes des recruteurs.

(…) je sens que j’ai une responsabilité envers les autres joueurs qui viendront après moi. Je veux représenter le programme international de la meilleure façon possible.

– Thiadric Hansen

Hansen sera présent lors du camp d’évaluation de Frankfurt, en Allemagne, le 26 janvier prochain. Il a connu cette expérience l’an dernier : un camp d’évaluation, le repêchage, se faire une place dans une formation, remporter la coupe Grey. Il veut transmettre tout cet espoir aux générations suivantes.

« C’est tellement possible », a dit Hansen. « Certaines personnes ne savent même pas que l’on peut jouer au football professionnel au Canada. Certains joueurs pensent peut-être qu’ils ne sont pas assez bons pour jouer en Amérique du Nord. Nous sommes athlétiques en Allemagne. Mais les entraîneurs de qualité ne sont pas légion. La LCF nous donne une chance. »

« “Coach” O’Shea m’a souvent dit, lors des entrevues, que je devais travailler très fort », a poursuivi Hansen. « Et j’espère que tous ces athlètes qui traverseront au Canada, dans la LCF, ne se diront pas que le fait d’y être est une finalité, qu’ils auront de l’argent et tout… J’espère qu’ils travailleront fort pour bâtir leur propre histoire dans cette Ligue. »

D’après un article de Kristina Costabile, paru sur CFL.ca