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22 janvier 2020

Anderson a trimé dur, mais il aura la chance de jouer dans la LCF

Lionel Frederich

PARIS – Lors du camp d’évaluation mondial de la Ligue canadienne de football (LCF) à Paris – qui a sûrement été le plus compétitif des trois camps mondiaux qui ont eu lieu jusqu’à maintenant —, le demi de coin Tony Anderson a su se démarquer.

Le joueur de six pieds, trois pouces, 215 livres et originaire d’Élancourt, en France a tout un gabarit pour un demi de coin. Mais le directeur du recrutement international de la LCF Greg Quick affirme qu’il est bâti sur mesure pour le football canadien.

« Tony a démontré sa très grande capacité de changements directionnels et son excellente vision du jeu sur le terrain, en plus de se montrer très studieux. Il sera le genre de joueur qui prendra des notes pendant les séances vidéo. »

Ayant grandi dans un pays où le football est un sport de niche, Anderson a été attiré très rapidement par l’aspect physique du football, si on le compare au soccer, le sport le plus populaire de France. Et dès le premier jour, il voulait jouer en défense.

« Ma position préférée était et est toujours celle de demi de coin », a dit Anderson. « J’adore le fait de travailler à un contre un, contre un seul adversaire durant tout le match. »

Le demi de coin français Tony Anderson écoute les directives, lors du camp d’évaluation mondial de la LCF, à Paris (Lionel Frederich).

Passionné. Engagé. Dédié. Ces trois mots pourraient être utilisés pour décrire Anderson, lui qui était déterminé à quitter son club français, les Templiers d’Élancourt, pour une école américaine. Un de ses coéquipiers lui avait recommandé l’Université Santa Barbara City. Il lui a dit que c’était comme un programme de division 1, avec de bons entraîneurs et, même sans bourse d’études, il y aurait une belle atmosphère.

Ce fut le cas et il a excellé. Une bonne première étape.

Mais son objectif d’intégrer une école de division 1 a pris une autre tangente. Son éligibilité avait été gobée, à son insu, par son club français. Il a donc dû se contenter de l’Université Grand View, une école de l’Iowa faisant partie de la National Association of Intercollegiate Athletics (NAIA). Il a terminé sa dernière année au premier rang de son équipe au chapitre des interceptions (4), en plus de rabattre 14 passes et de réussir 48 plaqués défensifs.

À la suite de sa carrière universitaire, il a envoyé un courriel à tous les agents de l’Association des joueurs de la NFL (NFLPA). Il en a trouvé un. C’est tout ce dont il avait besoin. Après avoir participé au Northern Iowa Pro Day, il a été invité au camp des recrues des Colts d’Indianapolis. Bien qu’il se soit blessé au genou lors de la deuxième journée et qu’il ait été libéré par la suite, il a persisté, se frayant un chemin jusqu’au camp des Rams.

Malheureusement, son genou l’a encore une fois laissé tomber.

Mais il était loin d’être dissuadé. Il a passé une partie de l’été et de l’automne à se remettre en forme, améliorant son jeu de pieds et la force de ses hanches. En octobre, il a participé au camp d’évaluation de la NFL à Cologne, en Allemagne.

Il a encore une fois frappé un mur.

Par la suite, Pierre Trochet, le directeur des opérations de la Fédération Française de Football Américain (FFFA) l’a appelé, afin de lui proposer de participer au camp d’évaluation mondial de la LCF, à Paris. Anderson a sauté sur l’occasion puisqu’il avait du temps devant lui pour se préparer.

« J’ai dû travailler avec un entraîneur d’athlétisme. La clé était de ne pas trop m’entraîner, ce qui a été mon plus gros problème par le passé », a dit Anderson. « J’avais fait mes devoirs en ce qui a trait au football canadien et je savais quels tracés prioriser. J’étais très motivé, bien que la motivation n’ait jamais fait défaut chez moi. »

Tous ces joueurs mondiaux seront amenés à jouer sur les unités spéciales, dans la LCF. Aucun problème pour Anderson.

« J’étais le meneur national en tant que bloqueur, lors des bottés de précision et de dégagement, à Santa Barbara », a-t-il dit. « J’adore jouer sur les unités spéciales. »

Anderson connaît très bien les subtilités du football canadien. Il est donc prêt à relever le défi.

« J’adore apprendre de nouvelles choses, alors ce ne sera qu’une autre étape de ma carrière de football. »

Quick est convaincu qu’Anderson a de bonnes chances d’intégrer une formation de la LCF, une fois qu’il aura travailler à parfaire sa force musculaire et son explosivité.

« Dès qu’il ajoutera de la masse musculaire, il aura une chance dans notre Ligue », a dit Quick. « Il comprend vraiment très bien son rôle, lui qui pourrait même évoluer au poste de secondeur. »

D’après un article de Roger Kelly, paru sur CFL.ca