10 février 2020

Alouettes : Le plafond salarial, la défense et le contenu canadien

The Canadian Press

MONTRÉAL – À l’aube de l’ouverture du marché des joueurs autonomes 2020, le directeur général des Alouettes de Montréal Danny Maciocia conviait les médias à une discussion dans le vestiaire des siens, au Stade olympique, lundi matin.

Le plafond salarial, la défense et le contenu canadien ont été trois des thèmes abordés par Maciocia, en ce début de semaine enneigé.

En effet, depuis qu’il a été embauché comme DG, Maciocia doit vivre avec la réalité – difficile – du plafond salarial et des finances des Alouettes, semblerait-il. La semaine dernière, il expliquait que les départs du demi défensif Tommie Campbell et du secondeur/maraudeur Boseko Lokombo étaient entre autres dus à cet état de fait.

Eh oui, ça fait partie de la « business ». Il ne faut rien prendre personnel.

Mais notons que Maciocia est tout de même en bonne position en vue du 11 février prochain, lui qui a prolongé les contrats du quart-arrière partant Vernon Adams Jr. et de son acolyte, le receveur Eugene Lewis. Aussi, Adams pourra continuer à être bien protégé puisque le centre Kristian Matte sera de retour.

Pour ce qui est du champ arrière, malgré la perte de William Stanback, James Wilder Jr. portera l’uniforme des Als en 2020 et les botteurs adverses devront encore une fois se méfier des retours endiablés de Mario Alford.

Mais le contenu canadien – la ligne offensive, entre autres — et la défense seront aussi à considérer, lors des semaines à venir.

« On avait besoin de regarder certains dossiers comme le poste de quart-arrière, le contenu canadien, la ligne à l’attaque », a dit Maciocia. « On a d’autres besoins par rapport au contenu canadien, on a d’autres besoins par rapport à notre profondeur. Je travaille là-dessus, concernant les joueurs autonomes. »

« Mais on est limité », a-t-il poursuivi. « Je n’ai pas besoin de vous chanter la même chanson (que je chante) depuis les trois ou quatre dernières semaines. On a un problème concernant le plafond salarial. On est conscient qu’on a un problème. On va le gérer le mieux possible, mais c’est loin, loin, loin d’être une situation idéale. »

Mais ce problème de plafond salarial, dont Maciocia nous parle depuis quelques semaines, est-il possible de le régler rapidement?

« Moi je vise régler ça pendant les 12 prochains mois », a dit Maciocia. « Mais d’un point de vue réaliste, je dirais deux ans. »

« Et même pour le repêchage, on n’a pas de choix de premier tour pour encore les deux prochaines années. Ça fait aussi partie de notre réalité. Mais c’est un défi qu’on a devant nous et on travaille fort là-dessus. »

Il n’y a pas à dire, le nouveau DG des Als met cartes sur table et il ne se défile pas. Il a cette équipe à cœur, lui qui a officiellement amorcé son contrat le 3 février dernier, mais il travaille à préparer la saison 2020 depuis le début du mois de janvier.

Selon le DG des Alouettes Danny Maciocia, le secondeur canadien D.J. Lalama aura la chance de devenir partant en 2020 (MontrealAlouettes.com).

Du contenu canadien en défense?

Le ratio des joueurs canadiens dans la Ligue canadienne de football (LCF) est quelque chose que tout DG doit considérer – sans parler des nouveaux règlements en ce qui a trait aux joueurs mondiaux.

Souvent, le contenu canadien se retrouve sur la ligne offensive, ce qui permettra aux organisations de la LCF d’aller chercher des joueurs américains pour les positions névralgiques comme les quarts, les demis offensifs, les receveurs et les ailiers défensifs.

Mais l’an dernier, les Alouettes avaient le luxe de posséder deux secondeurs canadiens en Lokombo et Chris Ackie. L’un est parti et l’autre ne semble pas être en mesure de se brancher sur les termes d’une prolongation de contrat, du moins selon quelques informateurs de TSN.

Bien sûr, comme Maciocia le souligne, Lokombo n’a pas passé l’année 2019 comme secondeur, mais plutôt comme maraudeur, venant en relève à Taylor Loffler.

« Lokombo n’a jamais été fixé dans la défense, comme joueur canadien (l’an dernier) », a dit Maciocia. « Il a même pris le poste de Loffler durant la saison. »

« Je pense qu’on a des options. On est en train de discuter avec certains (joueurs). Mais si on change le ratio au poste de secondeur, quelle autre position deviendra canadienne? »

Bon point Danny.

« Le but ultime dans tout ça, et c’est ce qui nous a donné du succès à Edmonton, ce n’est pas d’avoir seulement sept partants canadiens, mais d’en avoir probablement huit. Ça nous donne une certaine flexibilité s’il y a des blessures, par exemple. »

Dans ce même ordre d’idée, le secondeur D.J. Lalama a conclu une nouvelle entente avec les Oiseaux le 27 janvier dernier. Selon Maciocia, Lalama aura une chance de se faire valoir afin de lutter pour un poste de partant en 2020.

« Moi j’adore D.J. », a dit Maciocia. « C’est toujours bizarre lorsqu’on parle de tout ça. Et c’est un Canadien qui vous parle aujourd’hui. On a tendance à ne pas donner de chances à certains joueurs canadiens d’occuper des postes qui sont typiquement donner à des Américains. »

« Mais lorsqu’on a eu besoin de remplacer un partant lors d’un match, (Lalama) est embarqué sur le terrain et, si je ne me trompe pas, il a réussi 11 ou 12 plaqués. Ça démontre à quel point nous avons d’excellents joueurs dans notre pays. Il y aura donc une occasion pour D.J. d’être partant avec les Alouettes en 2020. »

« On a un problème concernant le plafond salarial. On est conscient qu’on a un problème. On va le gérer le mieux possible, mais c’est loin, loin, loin d’être une situation idéale. »

– Danny Maciocia

JA2020 : de quel côté regarder?

Mais concrètement, de quel côté regardera Maciocia, à partir de midi HE, le 11 février? C’est ce mardi, en passant…

Quelques gros dossiers en attaque sont réglés. La défense, elle, devra se refaire une beauté.

Mais Maciocia nous le rappelle… Le plafond salarial des Als est un défi à surmonter cette année.

« Notre activité – si activité il y a – se déroulera du côté de la défense, bien sûr », a dit Maciocia. « Mais je le répète, on est un peu limité. »

Et pour ce qui est des partants comme le demi défensif Patrick Levels, lui qui est toujours sans contrat, ce n’est pas un oubli, selon Maciocia, c’est encore une fois une question d’argent. Mais il y a une solution à tout. Parce qu’il faut remplacer ce genre de joueur.

« Nous pouvons régler (ce genre de dossier) en regardant sur le marché des joueurs autonomes », a dit Maciocia. « Sinon, on ira identifier du talent de l’autre côté de la frontière et on va les remplacer avec des joueurs qui vont gagner 65 000 $ ou 70 000 $, au lieu de 130 000 $, 140 000 $ ou 150 000 $. »

EN RAFALE

  • La nouvelle fenêtre de négociation qui s’ouvrait, cette année, une semaine avant l’ouverture officielle du marché des joueurs autonomes à donné une petite idée à Danny Maciocia afin de mieux se préparer en ce qui a trait aux demandes salariales de certains joueurs.
  • Maciocia prendra tout en considération concernant le spécialiste des longues remises québécois Martin Bédard : son âge, son salaire, etc. Le DG des Als reconnaît que le joueur de 36 ans a fait du bon boulot pour le club, autant sur le terrain que dans sa communauté, mais il ne laissera rien au hasard avant de prendre sa décision.
  • L’ailier défensif John Bowman – qui est toujours sous contrat avec les Als – n’a pas encore dit à l’organisation montréalaise s’il reviendra pour une autre saison.
  • Maciocia ne peut pas encore répondre précisément à la question du retour du maraudeur Taylor Loffler, lui qui est blessé depuis le début de la saison dernière et qui est toujours en réadaptation.